Pourquoi le récit est-il à ce point important dans nos vies ? Ardent défenseur de la notion d'intelligence narrative, Jérôme Bruner montre à quel point les histoires que nous racontons permettent de nous construire. Il n'est donc pas ici question du récit comme création littéraire et artistique, mais d'un processus d'invention permettant de mettre en forme l'expérience humaine et de la transmettre. Qu'il s'agisse de récits littéraires, des affaires de droit ou de la vie quotidienne, le récit permet de donner du sens à nos actions et de les valoriser. Raconter des histoires, c'est finalement jeter un pont entre ce qui est, ce qui fût et ce qui est possible. L'objet des récits que nous racontons sur nous-mêmes est précisément de permettre au passé et au possible de co-exister. C'est pourquoi, nous créons toujours plusieurs histoires possibles nous concernant, cherchant toujours ce que nous aurions pu devenir.
Cet essai, publié initialement en anglais et en italien est le prolongement de conférences données à l'université de Bologne durant le printemps 2000. Bruner étudie ici les usages cognitifs du récit. Non pas en tant que création littéraire et artistique, mais bien en tant que mode de pensée permettant de mettre en forme l'expérience humaine et de la transmettre comme culture, de donner du sens aux actions humaines, de les valoriser comme modèles ou contre-modèles... Pour développer son analyse, il passe en revue trois domaines où les récits occupent une place tout à fait centrale : la littérature (fiction et autobiographies), le droit et la vie quotidienne. Il émaille son propos de références puisées dans le patrimoine littéraire mondial et d'analyses de cas développées par la recherche en sciences humaines. La capacité de l'auteur à mobiliser des ressources savantes si différentes et à les mettre en résonance est tout à fait impressionnante. En interrogeant les formes et les usages du mode narratif, Bruner veut nous faire prendre conscience des dimensions culturelles de nos discours sur le monde, sur le passé ou l'avenir, sur les autres ou nous-mêmes. Il porte un nouveau regard, stimulant et profond, sur notre condition d'êtres éminemment culturels.
Les différents articles de cet ouvrage traitent de la genèse de l'intelligence pratique, des fonctions de communication, de l'acquisition du langage chez les enfants d'âge préscolaire et des rapports entre culture et développement humain. À partir des données de la neurophysiologie, de la sociologie et de la linguistique, l'auteur brosse un tableau qui rompt avec les modèles de développement connus, tels ceux dérivant des théories de l'apprentissage ou de Jean Piaget. Cette démarche conduit à une analyse critique des fonctions de l'école et du rôle des adultes porteurs de modèles.
Dans cet ouvrage, Bruner prend nettement ses distances avec ce qu'il estime être une dérive de la « révolution cognitive », en plein essor depuis le milieu du XXe siècle. Il y déplore la prétention de l'hypothèse biologique à expliquer à elle seule le fonctionnement de la pensée.
En comparant le cerveau et l'ordinateur, la psychologie a été isolée des autres sciences humaines au risque d'oublier que les êtres humains sont situés socialement, historiquement et culturellement. Depuis les années 1990, les neurosciences se sont à leur tour engouffrées dans cette hypothèse biologique, donnant pleine actualité à l'alerte de Bruner .
Fort de son constat, Bruner a favorisé le développement de la psychologie culturelle, dont l'objectif n'est pas de rejeter la biologie mais de montrer que l'esprit et l'existence sont des reflets de la culture et de l'histoire tout autant que de la biologie et des capacités physiques.
Pour lui, la psychologie doit rejoindre le courant qui anime les sciences humaines. Elle doit notamment s'intéresser à toutes les formes de « récits » (littéraires, juridiques, ou ceux de la « psychologie populaire ») grâce auxquels les êtres humains créent de la signification.
Une façon de comprendre comment la culture façonne les croyances, les désirs, les valeurs et ainsi « donne forme à l'esprit », à nos pensées.
A travers ce livre, Jerome Bruner nous permet de l'accompagner dans l'observation des jeunes enfants qui apprennent à parler dans leur cadre familial. La clarté de son expression nous rend compréhensible un processus aussi complexe que l'acquisition du langage. Pour tous ceux qui souhaitent mieux comprendre comment et pourquoi le jeune enfant apprend à communiquer et à organiser sa représentation du monde, ce livre pionnier a apporté des éclaircissements fondamentaux qui ont bouleversé les idées reçues.
Un ouvrage fondateur de la psychologie culturelle.
Dans ce livre, Jerome Bruner définit ce qu'est la culture, montre qu'elle est le fruit d'une construction dans laquelle le récit tient une place fondamentale.
Un ouvrage où le grand psychologue confronte ses interrogations à de multiples auteurs parmi lesquels Bacon, Freud, Geertz, Goodman, Jacobson, Piaget, Popper, Propp, Ricoeur, Todorov, Vygotski...
Ce brillant essai, prolongement de conférences données à l'université de Bologne durant le printemps 2000, étudie les usages cognitifs du récit.
Ce n'est donc pas en tant que création littéraire et artistique que Jerome Bruner s'intéresse au récit mais bien en tant que mode de pensée permettant de mettre en forme l'expérience humaine et de la transmettre comme culture, de donner du sens aux actions humaines, de les valoriser comme modèles ou contre-modèles... Il prend au sérieux les " histoires que nous racontons " et en explique les ressorts profonds.
Pour développer son analyse, il passe en revue trois domaines où les récits occupent une place tout à fait centrale : la littérature (fiction et autobiographies), le droit et la vie quotidienne. Il émaille son propos de références puisées dans le patrimoine littéraire mondial et d'analyses de cas développées par la recherche en sciences humaines. C'est la capacité à mobiliser des ressources savantes si différentes et à les mettre en résonance qui impressionne ici le lecteur.
En interrogeant les formes et les usages du mode narratif, Bruner veut nous faire prendre conscience des dimensions culturelles de nos discours sur le monde, sur le passé ou l'avenir, sur les autres ou nous-mêmes. Il porte un nouveau regard, stimulant et profond, sur notre condition d'êtres éminemment culturels.
Les problèmes actuels de l'éducation ne peuvent trouver de solutions qu'en étant pensés à partir d'une approche globale. Tel est le message de J. Bruner qui, dans ce livre majeur, rapproche et confronte les travaux et problématiques de nombreux auteurs et courants de recherche contemporains (en psychologie, linguistique, philosophie, sociologie, littérature, etc.). Il apparaît ainsi que l'éducation n'est pas seulement un travail technique portant sur le traitement correct de l'information ; qu'elle n'est pas non plus l'application mécanique à la classe de " théories de l'apprentissage " ; enfin, qu'elle ne saurait pas davantage être définie comme l'art de bien utiliser les examens dans chaque discipline scolaire. L'éducation est la tentative complexe d'adapter une culture aux besoins de ses membres et d'adapter ces membres et leur manière d'apprendre aux besoins de la culture. J. Bruner plaide donc pour un changement de modèle et pour une profonde réforme de la culture scolaire : - il faut favoriser la découverte socialisée des savoirs en instaurant des " communautés d'apprenants " au sein desquelles l'aide mutuelle joue pleinement son rôle éducatif ; - l'Ecole doit mieux utiliser les récits qui, dans la culture humaine sont le principal support de la construction et de la transmission du sens.
Les différents articles de cet ouvrage traitent de la genèse de l'intelligence pratique, des fonctions de communication, de l'acquisition du langage chez les enfants d'âge préscolaire et des rapports entre culture et développement humain. A partir des données de la neurophysiologie, de la sociologie et de la linguistique, l'auteur brosse un tableau qui rompt avec les modèles de développement connus, tels ceux dérivant des théories de l'apprentissage ou de Jean Piaget. Cette démarche conduit à une analyse critique des fonctions de l'école et du rôle des adultes porteurs de modèles.
Table des matières Préface de Jérôme S. Bruner -- Présentation par Michel Deleau 1 -- Nature et usages de l'immaturité 2 -- L'organisation des premiers savoir-faire 3 -- Développement et structure du savoir-faire 4 -- Apprendre à utiliser un levier 5 -- De la communication au langage. Perspective psychologique 6 -- L'ontogenèse des actes de langage 7 -- L'apprentissage des structures de règles 8 -- La capacité de conjonction de l'attention visuelle chez le très jeune enfant 9 -- La compétence, sa nature et comment on la cultive 10 -- Le rôle de l'interaction de tutelle dans la résolution de problème 11 -- La conscience, la parole et la "zone proximale" : réflexions sur la théorie de Vygotsky 12 -- Culture et développement humain, unnouveau regard