Set during a year that begins with France's fall to the Nazis in June 1940 and ends with Germany turning its attention to Russia, this work falls into two parts. The first part is a depiction of a group of Parisians as they flee the Nazi invasion; and the second follows the inhabitants of a rural community under occupation.
Il y a un peu moins d'un siècle paraît pour la première fois L'Ennemie, petit bijou d'une jeune romancière encore inconnue du public. Dans ce roman, publié sous le nom de Pierre Nerey, Irène Némirovsky dissèque sous couvert de la fiction toutes les ambivalences de sa relation avec sa mère. Ici, Irène devient Gabri, une jeune fille de dix-sept ans en révolte, avec toute la violence confuse de l'adolescence, contre une mère indifférente, vieille coquette sur le déclin aux prises avec son dernier amour.
Ce conte cruel du Paris des années folles suit le terrible apprentissage par Gabri d'une féminité déchirée entre désirs naissants et solitude irréductible, où le visage de l'être détesté devient d'autant plus haïssable pour la jeune fille que ces traits se confondent peu à peu avec les siens. Telle une nouvelle Électre, Irène Némirovsky n'épargne pas cette mère qui ressemble furieusement à la sienne et dont elle dresse le portrait-charge sous les traits d'une coquette aussi vaine que cruelle.
Toute une société déboussolée renaît ainsi sous la plume acide d'une auteure emblématique de l'entre-deux-guerres.
Portrait d'un Julien Sorel des années 30 sur fond de crise économique, de montée du chômage et d'angoisse diffuse, La Proie est le roman d'un monde qui chancelle.
Tragique histoire d'amour, ce récit intime et cruel retrace l'ascension et la chute d'un jeune homme d'origine modeste. Trahi par la femme aimée, après avoir vécu une passion pure avec l'héritière d'une dynastie de banquiers, il décide de prendre sa revanche. Mais peut-on forcer le destin ?
Mélange d'insouciance et de gravité, d'impatience devant l'avenir et de légèreté de vivre, comme souvent chez Irène Némirovsky, La Proie est un roman inquiet et lucide qui porte l'empreinte de ce grand écrivain, couronné à titre posthume par le prix Renaudot 2004 pour Suite française.
Ruiné, malade, abandonné de tous ceux dont il pensait être aimé, David Golder n'a pas dit son dernier mot. Une occasion s'offre à lui de redevenir riche : il se lance à corps perdu dans cette dernière aventure.
Peinture sans complaisance du monde de l'argent, tragédie d'un vieil homme mal aimé, fable morale, David Golder est un roman d'une remarquable puissance.
Remarquable romancière, observatrice souvent cruelle des lâchetés humaines, Irène Némirovsky, née à Kiev en 1903, est l'auteur d'une oeuvre singulière à laquelle l'horreur nazie a mis un terme en 1942.
Largement autobiographique, Le vin de solitude (1935) retrace le destin d'une famille russe réfugiée à Paris. Le déracinement, la solitude, mais aussi la farouche détermination à s'affranchir de tous les carcans sont au coeur de ce huis-clos familial oppressant. Irène Némirovsky, qui entretenait elle-même avec sa mère des relations très conflictuelles, brosse le portrait sans concession d'une jeune fille qui tente d'échapper à l'emprise de sa mère, une grande bourgeoise mariée à un « Juif obscur », pour laquelle elle n'éprouve que de la haine. Récit d'une douloureuse libération, ce roman subversif nous rappelle tout le talent d'un des plus grands écrivains du siècle passé.
Témoin des bouleversements de son siècle, Irène Némirovksy, morte à Auschwitz en 1942, est l'auteur d'une oeuvre étonnante qui fait d'elle un des plus grands écrivains de l'entre-deux-guerre. À la croisée des cultures juive, française et slave, cette romancière ne cesse de surprendre par sa modernité.
Comme la plupart des romans d'Irène Némirovsky, Les chiens et les loups (1940) n'est pas étranger au destin personnel de son auteur. Le sentiment d'un inconsolable exil (issue de la haute bourgeoisie juive, Irène Némirovsky fuit Kiev et la Révolution d'Octobre avec sa famille avant de trouver refuge en France), le poids de la société et la fatalité du destin sont au centre de ce roman qui évoque l'amour insensé de deux jeunes Juifs unis par un lointain souvenir. Ada, une artiste révoltée, et Harry, un riche banquier, sont les deux facettes d'une même personne. Tragiquement attirés l'un vers l'autre, rien ne peut les réunir, si ce n'est le sentiment de leur propre perte. Bercé de mélancolie, ce bouleversant roman sur l'enfance et l'innocence perdue, est un chef-d'oeuvre de la littérature, à découvrir, ou à redécouvrir.
Dans la salle d'un tribunal, se tient le procès d'une femme. Elle n'est plus très jeune, mais a été très belle. Les témoins défilent à la barre, l'avocat et le procureur s'affrontent. Assise dans le box des accusés, elle subit par bribes le récit de sa propre vie : l'enfance, l'exil, l'absence de père, le mariage, les relations houleuses avec sa fille, l'âge, le déclin, jusqu'à l'acte irréparable. Les jurés et le public grondent, s'enflamment. Mais le vrai coupable est-il l'accusée, ou le temps, qui détruit les illusions ?
Huis clos cruel et inquiétant, ce roman paru en 1936 illustre l'immense talent d'Irène Némirovsky, couronnée à titre posthume par le prix Renaudot pour Suite française. Au fur et à mesure que se révèlent les détails de son passé, anodins ou tragiques, l'héroïne dévoile ses différents visages. Sans jamais porter de jugement, Irène Némirovsky saisit, d'une écriture fluide et avec une rare finesse psychologique, la réalité derrière les apparences, les ambivalences affectives et les contradictions de l'âme humaine.
Dans un hameau du centre de la France, au début des années 1930, un vieil homme se souvient. Après avoir beaucoup voyagé dans sa jeunesse, Silvio se tient à l'écart, observant la comédie humaine des campagnes, le cours tranquille des vies paysannes brusquement secoué par la mort et les passions amoureuses. Devant lui, François et Hélène Érard racontent leur première et fugitive rencontre, le mariage d'Hélène avec un vieux et riche propriétaire, son veuvage, son attente, leurs retrouvailles. Lorsque leur fille Colette épouse Jean Dorin, la voie d'un bonheur tranquille semble tracée. Mais quelques mois plus tard, c'est le drame. La noyade de Jean vient détruire la fausse quiétude de ce milieu provincial. L'un après l'autre, les lourds secrets qui unissent malgré eux les protagonistes de cette intrigue vont resurgir dans le récit de Silvio, jusqu'à une ultime et troublante révélation... Situé dans le village même où Irène Némirovsky écrira Suite française, mais entrepris dès 1937, ce drame familial conduit comme une enquête policière raconte la tempête des pulsions dans le vase clos d'une société trop lisse. Complet et totalement inédit, ce nouveau roman d'Irène Némirovsky refait surface près de soixante-dix ans après sa composition.
En 1912, les Brun, petits rentiers parisiens au mode de vie immuable, sacrifient au rituel du dimanche midi et de la promenade aux Champs Elysées qui suit, accompagnés de leurs proches. Il y a là Adolphe, sa fille Thérèse 15 ans, sa belle-mère, son neveu Martial, étudiant en médecine, et son ami Raymond, étudiant en droit, puis leurs amis les Jacquelain, père, mère et fils de 15 ans, Bernard, le bon élève, l'orgueil de ses parents. Enfin leurs voisines Mme Humbert et sa fille Renée, 15 ans elle aussi, et plutôt dégourdie.
C'est tout ce petit monde qu'Irène Némirovsky va décrire, aucun ne sait alors combien la guerre va mettre à mal leurs espoirs et leur mode de vie.
Martial, qui s'est marié avec Thérèse, va mourir dans un bombardement, Bernard, engagé très jeune, reviendra plein d'amertume, tandis que Raymond, qui a fait fortune pendant la guerre en commerçant avec les Américains, épouse Renée et entre en politique. Mais c'est surtout le couple Thérèse, jeune veuve, et Bernard, l'ambitieux qui oscille entre son désir de participer à la belle vie de l'entre-deux-guerres et sa conscience morale, qu'Irène Némirovsky va explorer, et l'amour qui peut lier des êtres très différents, comme dans Deux, réédité en 2011.
"La rue Las Cases était tranquille comme au coeur de l'été, chaque fenêtre ouverte abritée d'un store jaune. Les beaux jours étaient de retour ; c'était le premier dimanche de printemps. Tiède, impatient, inquiet, il poussait les hommes hors des maisons, hors de villes. Le ciel brillait d'un tendre éclat. On entendait le chant des oiseaux dans le square Sainte-Clotilde, un doux pépiement étonné et paresseux, et, dans les rues calmes et sonores, les rauques croassements des autos qui partaient vers la campagne. Nul autre nuage au ciel qu'une petite coquille blanche, délicatement roulée, qui flotta un instant et fondit dans l'azur. Les passants levaient la tête avec une expression émerveillée et confiante, et repiraient le vent, en souriant.
Agnès ferma à demi les volets : le soleil était chaud, les roses s'épanouiraient trop vite et mourraient. La petite Nanette entra, en courant, sautant d'un pied sur l'autre.
- Vous me permettrez de sortir, maman ? il fait si beau." Irène Némirovsky, née à Kiev en 1903 et morte en 1942 à Auschwitz, connut très tôt un immense succès, au début des années trente, avec David Golder et Le bal. Elle écrivit également de nombreuses nouvelles, qui sont réunies ici pour la première fois.
Témoin des bouleversements de la première moitié du XXe siècle, Irène Némirovsky est l’auteur d’une œuvre étonnante, redécouverte à la sortie de Suite française (prix Renaudot 2004). Ecrit juste avant les événements tragiques de 1940, Deux reflète parfaitement le talent de la romancière pour décrire le charme de la rencontre amoureuse, la dégénérescence dans le mariage, et la paix retrouvée à la fin entre les époux. Marianne, fille d’un peintre connu, n’a qu’un désir : s’amuser. Sa vie n’est qu’une succession de bals et de sorties mondaines. Charmeur et volage, Antoine séduit Marianne. Elle l’aime, il ne l’aime pas, qu’importe… il finira par l’épouser.Analyse aussi fine qu’implacable de la passion et de son désenchantement, Deux brosse un tableau sombre et cruel de ces années d’entre-deux-guerres, aussi folles que désespérées.
Femmes terrassées par la fortune qui a cessé de leur obéir. Hommes brutalement dépouillés de leurs atouts. Mères abîmées dans le regret du «temps aboli». Fils et filles hantés par la malédiction de l'hérédité. Rarement l'ironie d'Irène Némirovsky aura fait autant de ravages que dans ce volume plein d'«avertissements à distance». Si fragile que soit le sort d'Anne, Marcelle ou Camille, un fil les relie à la vie. Il court d'un bout à l'autre de ces douze nouvelles, inédites ou introuvables, qui offrent un inattendu raccourci de son talent dans des domaines tels que le scénario ou l'histoire de fantômes. Interrogeant les caprices du destin à mesure que se joue le sien, l'auteur de Suite française teinte son art d'amertume avant de le retourner contre elle dans «Les vierges», dernier texte publié de son vivant : «Je suis seule comme vous à présent, non pas d'une solitude choisie, recherchée, mais de la pire solitude, humiliée, amère, celle de l'abandon, de la trahison...»
Léon M... a reçu l'ordre d'exécuter Valerian Alexandrovitch Courilof, ministre de l'Instruction publique du tsar Nicolas II. Mais ses chefs attendent le moment propice : l'attentat doit porter un coup fatal au régime impérial. Sous la fausse identité de Marcel Legrand, médecin suisse, le jeune terroriste entre au service de Courilof. Les jours du ministre, atteint d'un cancer du foie, sont comptés. Il n'est plus alors aussi aisé d'assassiner un homme qui inspire plus de pitié que de haine... Roman terrible, fresque au vitriol d'une Russie où corruption et complot font bon ménage, fable désabusée et cynique sur la vanité du pouvoir, L'Affaire Courilof est une oeuvre dont on sort ébranlé et meurtri. Mais on y retrouve la plume d'Irène Némirovsky dont l'oeuvre est enfin élevée au rang de classique de la littérature française, reconnaissance aussi tardive que méritée.
Yves Harteloup est un rejeton déclassé de la grande bourgeoisie, meurtri par la guerre. En vacances sur la côte basque, il retrouve les matins radieux de son enfance et s'éprend de Denise, une femme mariée qui appartient à son milieu d'autrefois. Très vite, Denise l'aime et ne vit que pour lui. Mais à mesure que son amant se révèle mélancolique et fuyant, elle accepte, comme un passe-temps, la compagnie d'un autre homme et perd définitivement celui qu'elle aime. La perte de l'innocence et le goût amer du bonheur dans le Paris des années folles. Le premier roman, jamais réédité, d'Irène Némirovsky, qui n'avait que vingt-trois ans à sa publication, en 1926.
Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique de nombreuses familles françaises. De son village de Saône-et-Loire où elle est réfugiée, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Au fil de l'écriture et de l'avancée allemande, son roman se fait le miroir inquiétant du quotidien d'un pays sous le joug, jusqu'à ce que la réalité dépasse tragiquement la fiction lors de son arrestation en juillet 1942.
La nostalgie de l'innocence, la peinture sans concession d'une humanité « souffrante »... nombreuses sont les affinités qui lient Irène Némirovsky à Anton Tchekhov. Née un an avant la mort de ce dernier, l'auteur de Suite française, couronnée à titre posthume par le prix Renaudot 2004, était fascinée par le destin et la personnalité du grand écrivain.
Cette biographie à la fois précise et intime révèle l'auteur de La Cerisaie dans toute sa vérité, ses souffrances et ses espoirs. Une enfance « sans enfance », comme le disait lui-même Tchekhov, la violence de son père, fils de serf, l'écriture pour entretenir sa famille, la conscience aiguë d'une condition misérable, la carrière de médecin et le désir de guérir le chagrin. Dans La vie de Tchekhov comme dans son oeuvre, le sublime côtoie l'insignifiant.
Ce livre, qui est aussi un essai sur la littérature russe dans lequel Irène Némirovsky évoque brillamment, aux côtés de Tchekhov, Tolstoï et Gorki, scelle la rencontre de deux âmes étrangement proches.
Elle écrit pour l'adaptation cinématographique trois histoires d'amour, La Symphonie de Paris, Noël et Carnaval de Nice. Publié en 1934, Les Fumées du vin apparaît comme un conte des temps révolutionnaires, brutal et nostalgique. Quant à La Comédie bourgeoise, scénario écrit en 1932, il met en scène un drame d'adultère et dresse un magnifique portrait de femme, tout comme Ida (1934), histoire d'une étoile déclinante du music-hall.
Ces textes ne furent jamais mis en images. Ils portent la marque singulière d'Irène Némirovsky et sont pour la plupart traversés par le regret ou la hantise d'un passé insoluble.
La republication méthodiques des romans d'Irène Némirovsky (disparue en juillet 1942) démontre l'intérêt du public pour cette romancière dont la dernière oeuvre posthume, Suite Française, a été couronnée par le prix Renaudot en 2004.
Voici 5 textes de jeunesse rédigés entre 1921 et 1922 réunis pour la première fois dans un seul volume par les éditions Mouck : Nonoche chez l'extra lucide, Nonoche au Louvre, Nonoche au vert, Nonoche au pouvoir et Nonoche au ciné. (A nnoter que Nonoche au pouvoir est un inédit.) Ce livre a été rendu possible grâce à l'accord des éditions Denoël et de Denise Epstein, fille de la romancière, qui a rédigé une petite préface.
Les cinq épisodes de Nonoche se présentent sous forme de dialogues entre Nonoche et sa copine Louloutte.
L'action se passe au temps des années folles (1921/1922).
Deux garçonnes dessalées traversent la vie à toute vitesse, bousculant les conventions, à la recherche d'un mari plein aux as ! L'utilisation de l'argot donne au texte un tour comique assez étonnant pour cette romancière, plus connue pour ses oeuvres dramatiques (David Golder, Le bal, Les chiens et les loups, Chaleur du sang, l'affaire Courilof, Suite française.)
Readers everywhere were introduced to the work of Irene Nemirovsky through the publication of her long-lost masterpiece, Suite Francaise. But Suite Francaise was only a coda to the brief yet remarkably prolific career of this nearly forgotten, yet hugely talented novelist, who fled Russia for Paris after the Revolution and died at Auschwitz at the age of 39. Here in one volume are four of Nemirovsky's other novels - all of them newly translated by the award-winning Sandra Smith, and all, except David Golder, available in English for the first time.
David Golder is the book that established Nemirovsky's reputation in France in 1929 when she was twenty-six. It is a novel about greed and loneliness, the story of an ageing Russian Jewish businessman,an exile in France, learning to confront death and the knowledge that wealth has not brought him happiness. The Ball is both a sensitive exploration of adolescenceand a mercilessexposure of bourgeois social pretension. Snow in Autumn is an evocative tale of White Russian emigres in Paris, while in The Courilof Affair a retired Russian revolutionary recalls an infamous assassinationcommitted in his youth. Introduced by novelist Claire Messud.
À Saint-Elme, les Hardelot sont papetiers de père en fils. La famille est placée sous l'autorité inflexible du grand-père. Promis à Simone, une jeune femme peu attrayante, Pierre, son petit-fils, est depuis toujours attiré par Agnès, avec qui il a grandi. Mais leurs familles ne se fréquentent pas ; elles appartiennent à la petite et moyenne bourgeoisie et chacune garde sa place et ses distances. Ecartelé entre les convenances et ses sentiments, Pierre ne parvient pas à renoncer à Agnès, au risque de rompre avec sa famille... Dans cette chronique d'une bourgeoisie de province bouleversée par la guerre, la grande romancière, Irène Némirovsky dépeint avec délicatesse l'ambivalence des sentiments, explorant la difficulté de vivre, l'engagement, l'amour comme force de résistance aux pressions sociales, mais aussi la lâcheté et la trahison vis-à-vis de soi-même.
Portrait sans concession d'un homme « condamné à vivre », Le pion sur l'échiquier est, dans l'oeuvre d'Irène Némirovsky, un roman à part, qui n'est pas sans rappeler Le Feu follet de Drieu la Rochelle. Marié, père d'un enfant, Christophe Bohun est rongé par le mal-être. Ni son métier, ni sa femme, ni son fils, ni son père vieillissant ne trouvent grâce à ses yeux ; par dessus-tout, il déteste sa propre vie routinière, son manque d'envergure. Son seul plaisir, avec le vague souvenir d'une femme jadis aimée, est le sentiment de liberté que lui procure sa voiture. Lorsque, ruiné, il est obligé d'un renoncer, il prend soudain conscience de cette « peine profonde et incompréhensible » qui le submerge depuis si longtemps.
Sur fond de crise économique, dans la France des années trente, Irène Némirovsky exprime avec beaucoup de lucidité le désespoir d'un homme dont le paysage intérieur se confond avec le sombre tableau de l'époque, au fil d'un roman cruel qui n'a rien perdu de sa force.