Le pays de Châteaubriant, région de forêts et d'étangs, aujourd'hui si profondément rurale, faisait figure à la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle d'important centre industriel. En 1662, l'ingénieur suédois Abraham Cronström, visitant les sites métallurgiques de l'Europe atlantique, le donna comme unique exemple français. Le dernier fourneau à cesser son activité fut celui de la Hunaudière au début de l'année 1884. La généralisation de l'usage du coke dans les hauts fourneaux, l'apparition de l'acier, le développement très rapide de la sidérurgie lorraine provoquèrent, ici comme ailleurs, la chute rapide de toute la métallurgie au bois.
Aux confins du Poitou et de la Bretagne, soumise à la fortune de mer, l'île de Noirmoutier se confond avec le continent auquel un pont l'attache. À l'abri de ses dunes et de ses digues, cette île longue et basse se défend contre les flots comme une petite Hollande. En ce lieu, la mer a lentement façonné d'attachants microcosmes où les fermes voisinent avec les phares, où les instruments agraires se mêlent aux sextants et les armoires aux coffres de marins.
Noirmoutier est aussi une pile du Ponant, liée à la grande histoire du commerce atlantique, des villes hanséatiques, des ports basques, de Nantes et des lointaines colonies. La minutieuse étude de l'inventaire en révèle les témoins : « boîtes de Rouen », faïences anglaises, Vierges de Marseille ou meubles de port en bois exotique, maisons de négociants ou de cap-horniers...
De ces rivages contrastés, peintres et estivants ont fait depuis un siècle des lieux de villégiature. L'oisiveté des chalets et des villas y a remplacé l'activité nourricière des moulins et des conserveries.
De cette diversité, les habitants de Noirmoutier ont fait leur véritable richesse. En publiant les résultats en images de sa longue et passionnante enquête, l'Inventaire général a voulu montrer cette île en tout ses aspects.
Son éloignement des côtes de Vendée, n'empêcha pas l'île d'Yeu d'être très peuplée dès l'époque néolithique, comme le prouvent ses nombreux mégalithes.
Les habitants de l'île d'Yeu se sont de tous temps défendus contre les menaces maritimes: avec les retranchements du Châtelet à l'âge de Bronze, la construction du Vieux-Château du XIVe au XVIe siècle ou celle du fort de Pierre Levée sous le Second Empire. Pourtant la mer fut aussi un atout : l'île d'Yeu lui doit un port actif et ancien, ses phares, ses anciennes conserveries, ses marins, pêcheurs ou cap-horniers, et toute une culture locale dont les peintures de bateaux et les souvenirs de voyages lointains sont les témoins. Malgré les mutations de ce siècle, l'île d'Yeu a conservé quelques moulins désaffectés, des villages aux basses maisons blanches, le vieux bourg seigneurial de Saint-Sauveur dominé par son clocher roman... Ils disent comment ce monde à part vit toujours au rythme des marées.