Littérature
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Occupe-toi d'Amélie, Un fil à la patte, Feu la mère de Madame... les pièces de Georges Feydeau, régulièrement reprises depuis leur création, sont désormais des classiques du théâtre comique. La Dame de chez Maxim est devenue, plus qu'une pièce à succès, le symbole même d'une certaine vie parisienne du début du siècle. Derrière cette joyeuse unité, une vie chaotique, contradictoire. Une naissance controversée : Georges Feydeau était-il le fils d'Ernest Feydeau, écrivain célèbre en son temps, ami de Flaubert et de Gautier, ou du duc de Morny, voire de NapoléonIII, pour lesquels MmeFeydeau eut simultanément des bontés ? Une éducation floue, deux passions - le théâtre, mais aussi la peinture (il fut le plus grand collectionneur d'impressionnistes de son temps). Une troisième passion aussi, plus ravageuse : le jeu, où s'engloutit la fortune acquise sur les planches... La traversée d'une époque qui va de Flaubert à Sacha Guitry, Cocteau et Tristan Bernard, et du théâtre à son zénith aux débuts du cinéma. L'itinéraire d'une vie qui passe du donjuanisme triomphant aux amours interdites. Bref, un personnage insoupçonné.
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Génie multiforme qui fascine autant qu'il agace. Trublion et provocateur, mondain et iconoclaste, dramaturge et romancier, poète et cinéaste, l'académicien aux amants célèbres et aux oeuvres innombrables reste dans toutes les mémoires. Mais qui est vraiment cet homme dont l'existence fiévreuse fut vouée à d'incessantes recherches artistiques et littéraires comme à de multiples rencontres avec Picasso, Diaghilev, Stravinski, Gide, Proust, Mauriac, Chaplin... ? Qui se cache derrière l'ami de Gabrielle Chanel et le découvreur de Raymond Radiguet et Jean Morais ? Quels sentiments dissimule-t-il derrière son éternel masque de fête ? Henry Gidel dévoile les soixante-quatorze années d'une existence qui, sous des dehors brillants, laisse paraître un homme n'ayant jamais cessé de lutter contre une fatalité intérieure. Bien que paré de tous les dons, si Cocteau a été pendant plus d'un demi-siècle à l'avant-garde, il le doit à sa volonté de briser la spirale du destin. Cocteau fut, en fait, un homme seul, blessé, meurtri par un événement qui a ensanglanté son enfance, qui est l'explication profonde de sa fameuse «difficulté d'être».
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Lucien et Sacha Guitry, deux monstres sacrés du théâtre. Le père, Lucien, haut en couleurs, coureur de jupons patenté, Sacha, le fils, créateur de nombreuses pièces, dont le nom est associé à un humour mordant et misogyne. Leurs relations seront aussi passionnées qu'orageuses, leurs destins profondément distincts et intimement liés.
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Tailleur pour dames, Chat en poche, Monsieur chasse !, Un fil à la patte, L'Hôtel du Libre Echange, Le Dindon, La Dame de chez Maxim, La Puce à l'oreille, Occupe-toi d'Amélie, Feu la mère de Madame, On purge Bébé !, Mais n'te promène donc pas toute nue !
« Aucun homme, jamais, ne fut plus favorisé que lui par le Destin. Il avait, dans son jeu, tous les atouts : la beauté, la distinction, le charme, le goût, le talent, la fortune et l'esprit. Puis, le Destin voulant parachever son oeuvre, il eut ce pouvoir prodigieux de faire rire... D'autres, me direz-vous, l'avaient eu avant lui et d'autres l'ont encore, ce pouvoir. Eh bien, non ! Ce que d'autres ont eu, ce que d'autres ont encore, c'est le don de faire rire, c'en est la possibilité, mais lui, Georges Feydeau, ce qu'il avait en outre, et sans partage, c'était le pouvoir de faire rire infailliblement, mathématiquement, à tel instant choisi par lui et pendant un nombre défini de secondes. » Sacha Guitry De ces constructions impeccables écrites il y a plus d'un siècle pour le Boulevard et que l'on prenait pour des créations désuètes de la Belle Epoque, on découvre aujourd'hui l'étonnante modernité. Les douze pièces présentées ici, les plus célèbres de Georges Feydeau (1862-1921), en témoignent.
Texte établi par Henry Gidel ; Préface de Bernard Murat.