Une traduction d'Eloi Recoing qui met en valeur l'écriture d'Ibsen dans sa plus célèbre pièce, où Nora, femme mariée, se retrouve acculée à quitter son mari et son foyer. Fuite ou acte enfin libératoire ?
Hedda Gabler est une des cinq dernières pièces d'Ibsen. Écrite à Munich en 1890, peu de temps avant le retour définitif de l'auteur en Norvège, elle fut aussitôt traduite et publiée en plusieurs langues et montée, d'abord à Munich au début de 1891, puis à Londres et à Paris à la fin de l'année. Ibsen y a rompu avec les aspects symboliques ou mystiques de pièces comme Rosmersholm : «J'ai essayé de décrire des êtres humains aussi exactement que possible, de façon aussi détaillée que possible, rien d'autre [...] ; on trouvera peut-être quelque chose de révolutionnaire dans ce drame mais c'est une chose qui demeure à l'arrière-plan.» La pièce a séduit bien des metteurs en scène ; il suffit de citer ici Lugné-Poe, Georges Pitoëff et Raymond Rouleau.
Altier et énigmatique, le personnage de Hedda a aussi tenté bon nombre de comédiennes, comme Marguerite Jamois, Ingrid Bergman et Delphine Seyrig (à la télévision) ; il reste un des grands rôles et une des grandes et sombres destinées du théâtre d'Ibsen.
Dans une société polie où règnent l'ordre et la morale religieuse, les secrets d'une famille, en apparence bien sous tous rapports, éclatent et révèlent la cause des non-dits et des absences.
3 hommes, 2 femmes / 1 h 30.
Le fantasque, le hâbleur, le lâche mais séduisant Peer Gynt, tout droit sorti du folklore norvégien, mène une vie insensée. Mauvais garçon, marchand d'esclaves ou prophète, riche ou manant, il parcourt le monde des trolls et le continent africain, rencontre le Vieux de Dovre, le fondeur de boutons et la femme en vert, rêve de gloire et de richesses, connaît l'échec et le malheur - mais aussi l'amour. Peer Gynt (1867), poème dramatique au tempo endiablé où conte, satire et comédie se mêlent, est une pièce maîtresse de l'oeuvre d'Ibsen.
Un siècle exactement après sa mort, le Norvégien Henrik Ibsen est considéré comme l'un des pionniers du théâtre moderne. Le temps ne semble pas avoir de prise sur lui, peut-être parce qu'il a soulevé des questions essentielles, sur la morale, la société, la famille, l'individu, l'humain en général, tout en laissant aux générations successives le soin d'y apporter les réponses qui leur conviennent. Les grands écrivains ont proclamé leur admiration pour son oeuvre, et le jeune Joyce n'a pas hésité à apprendre les rudiments du norvégien pour lui dire, dans une lettre célèbre, à quel point son théâtre, «absolument indifférent aux canons officiels de l'art, de l'amitié et des mots d'ordre», comptait pour lui. Joyce ne se trompait pas en pointant la «résolution farouche» avec laquelle Ibsen cherchait à «arracher à la vie son secret». Comment mener une «vie vraie» : la question est centrale dans le théâtre d'Ibsen, dont cette édition, composée de traductions nouvelles, propose l'essentiel : les dix-sept dernières pièces (sur un total de vingt-six), depuis Les Prétendants à la couronne, encore imprégnée de l'inspiration historique qui fut celle du jeune dramaturge lecteur de sagas, jusqu'à Quand nous ressusciterons, qui est en quelque sorte l'«épilogue dramatique» de l'oeuvre, en passant par Peer Gynt, où s'accuse la rupture avec le romantisme, et par tous les chefs-d'oeuvre dits «bourgeois». Mais le qualificatif ne rend guère justice à ces tragédies du quotidien. Chez Ibsen, les fenêtres du salon donnent sur le fjord. La force et le mystère du paysage scandinave passent dans les caractères des créatures de celui qui fut (selon André Suarès) «le seul Rêveur, depuis Shakespeare».
Un des drames les plus amers et désolés du grand homme de théâtre norvégien.
Les frères Tomas et Peter Stockmann se ressemblent comme le jour à la nuit. Ensemble, ils ont pourtant fondé l'"établissement des bains" d'une petite ville portuaire du sud de la Norvège. Tomas, médecin intègre, mesure la qualité des eaux. En tant que maire, Peter compte sur la prospérité de la station thermale pour asseoir son pouvoir. Quand les eaux s'avèrent contaminées par la tannerie locale, les masques tombent. Le médecin croit devoir la vérité au peuple quand le politicien ne songe qu'à défendre ses intérêts. Le socle d'une pure tragédie ? Henrik Ibsen maintient sa fable sur une crête plus ambigüe. Autour de la fratrie déchirée, les citoyens papillonnent, hésitent et bifurquent jusqu'à la bouffonnerie. Quant à nous, c'est entre la consternation et le rire franc que nous balançons.
Dans une mise en scène de Jean-François Sivadier.
Solness le Constructeur, pièce écrite en 1892, succède à Hedda Gabler dans la production d'Ibsen. Créée à Christiana (l'actuelle Oslo) l'année suivante, jouée ensuite dans les grandes capitales européennes, elle sera donnée en France pour la première fois par la troupe de l'oeuvre dirigée par Aurélien Lugné-Poe, au théâtre des Bouffes-du-Nord, le 2 avril 1894. Quelques mois plus tard, cette même troupe représentera la pièce devant l'auteur, à Christiana.
Solness le Constructeur a connu de nombreuses reprises françaises, dont l'une des plus importantes fut celle de 1943, au théâtre des Mathurins, dans une mise en scène de Marcel Herrand, avec Jean Marchat, Madeleine Clervanne, Maria Casarès, Michel Auclair et Jacqueline Marbaux.
En 2010, le théâtre Hébertot en donne une nouvelle production dans une mise en scène de Hans Peter Cloos, avec Jacques Weber dans le rôle-titre.
Pièce réaliste et expressionniste tout à la fois, Solness le Constructeur semble faire écho au destin d'Ibsen lui-même, et se présente comme un bilan de sa propre carrière d'artiste.
Halvard Solness est devenu le constructeur le plus important et le plus sollicité du pays. Tyrannique envers tous ceux qui l'entourent, il ne supporte plus que le vieux Brovik, son assistant, lui rappelle d'où il vient, ni qu'Aline, sa femme, se plaigne ou soit jalouse de sa secrétaire Kaja, ou encore que le jeune Ragnar lui fasse de la concurrence. Le constructeur est hanté par la peur de « la jeunesse qui viendra frapper à la porte » et qui sonnera le glas de sa carrière. Et voici justement Hilde qui arrive et qui se souvient de l'étrange promesse que Solness lui a faite, dix ans plus tôt.
Dover Thrift edition.
Four of Ibsen's most important plays in superb modern translations, part of the new Penguin Ibsen series. With her assertion that she is 'first and foremost a human being', Nora Helmer sent shockwaves throughout Europe when she appeared in Ibsen's greatest and most famous play, A Doll's House . Depicting one woman's struggle to be treated as a rational human being, and not merely a wife, mother or fragile doll, the play changed the course of theatrical history and sparked debates worldwide about the roles of men and women in society. Ibsen's follow-up Ghosts was no less radical, with its unrelenting investigation into religious hypocrisy, family secrets and sexual double-dealing. These two masterpieces are accompanied here by The Pillars of the Community and An Enemy of the People , both set in Norwegian coastal towns and exploring the tensions and dark compromises at the heart of society. The new Penguin series of Ibsen's major plays offer the best available editions in English, under the general editorship of Tore Rem. The plays have been freshly translated by the best modern translators and are based on the recently published, definitive Norwegian edition of Ibsen's works. They all include new introductions and editorial apparatus by leading scholars.
brand, porté par son désir d'absolu, revient dans son village d'origine, au bord du fjord.
sa devise : "tout ou rien. " sa foi ardente, son aspiration à une vie juste, la guerre qu'il mène contre la médiocrité tour à tour fascinent ou rebutent son entourage. il conquiert ainsi le coeur pur d'une femme. certains de ses compatriotes le traitent en héros, d'autres se méfient de son intransigeance fanatique. car à force d'appliquer sa devise à la lettre, il sacrifie amis, mère, fils, et bientôt sa chère épouse.
le peuple finit par le lapider. gerd, la folle du village, est l'unique brebis restante de ce pasteur égaré sur les cimes. une avalanche mettra fin à sa quête d'absolu. un an sépare l'écriture de brand de celle de peer gynt. les deux figures semblent antithétiques, mais le personnage de brand est tout aussi décisif pour comprendre l'oeuvre à venir du dramaturge norvégien.
DRAMES CONTEMPORAINS
Les Piliers de la société
Une maison de poupée
Les Revenants
Un ennemi du peuple
Le Canard sauvage
Rosmersholm
La Dame de la mer
Hedda Gabler
Solness le constructeur
Le Petit Eyolf
John Gabriel Borkman
Quand nous nous réveillerons d'entre les morts
Introduction de Michel Meyer.
Présentation de Vigdis Ystad.
Traductions de Moritz Prozor,
Pierre Bertrand et Edmond de Nevers
revues sur le texte original par Karin Gundersen.
Ein geräumiges Gartenzimmer mit einer Thür auf der linken Seitenwand und zwei Thüren auf der rechten Wand. In der Mitte des Zimmers ein runder Tisch, um diesen Stühle; auf dem Tische liegen Bücher, Zeitschriften und Zeitungen. Im Vordergrunde links ein Fenster, an diesem ein kleines Sopha, vor dem ein Nähtisch steht. Den Hintergrund bildet ein offenes, schmäleres Blumenzimmer, das nach außen durch Glaswände mit großen Scheiben abgeschlossen wird. Auf der rechten Seitenwand des Blumenzimmers befindet sich eine Thür, die zum Garten hinunter führt. Durch die Glaswände unterscheidet man eine düstere Fjordlandschaft, welche durch einen gleichmäßigen Regen verschleiert wird.
Das Wohnzimmer auf Rosmersholm; gross und anheimelnd; alte Mobel. Vorn rechts ein Kachelofen, der mit frischen Birkenzweigen und Feldblumen geschmückt ist. Etwas weiter zurück eine Tür. An der Hinterwand eine Flügeltür, die zum Vorzimmer führt. Links ein Fenster, und vor diesem ein Aufsatz mit Blumen und Pflanzen. Neben dem Ofen ein Tisch mit Sofa und Lehnstühlen. Rings an den Wänden alte und neue Porträts, die Geistliche, Offiziere und Beamte in Amtstracht darstellen. Das Fenster steht offen. Ebenso die Tür zum Vorzimmer und die Haustür. Durch diese sieht man draussen in einer Allee, die nach dem Hause führt, grosse alte Bäume.
Sommerabend. Die Sonne ist untergegangen.
Eine Flügelthür an der Wand links führt zum Vorzimmer. Rechts ist die Thür zu den inneren Räumen des Hauses. An der Hinterwand eine offene Thür zum Zeichenzimmer. Im Vordergrund links ein Pult mit Büchern, Briefschaften und Schreibmaterialien. Oberhalb der Thür ein Ofen. In der Ecke rechts ein Sofa mit Tisch und ein paar Stühlen; auf dem Tische Wasserkaraffe und Glas. Ein kleinerer Tisch mit Schaukelstuhl und Lehnstuhl im Vordergrund rechts. Angezündete Arbeitslampen auf dem Tische im Zeichenzimmer, auf dem Tische in der Ecke und auf dem Pulte.
Au-delà des traductions empesées du début du siècle, au-delà des brouillards traditionnellement et pieusement jetés sur son oeuvre.
Un ibsen d'aujourd'hui : vivant, tourmenté, tourmentant. aux antipodes du mélodrame de nos grands-parents, de la thèse scientiste, du numéro pour monstres sacrés, du tableau de moeurs : autant d'illusions d'optique qui tombent dès qu'on essaie d'écouter vraiment cette inimitable musique des âmes désaccordées.
Claude santelli.