La chute des Templiers et la mort du Grand Maître de l'ordre, Jacques de Molay, furent aussi brutales que stupéfiantes.
Puissance financière internationale sous la seule autorité du pape, cet ordre militaire prestigieux fut le gardien du royaume de Jérusalem pendant près de deux siècles. Son influence et son pouvoir étaient tels que le roi de France n'eut de cesse d'abattre l'organisation. Le procès orchestré par Philippe le Bel révéla autant de lâchetés que d'actes d'héroïsme.
L'enquête et l'analyse de Georges Bordonove démontent ces mécanismes diaboliques - documents falsifiés, tortures morales et physiques -, et laisse la vérité s'affirmer d'elle-même.
Lancée en 1208 par le pape Innocent III, la croisade contre l'hérésie cathare fut la première guerre « sainte » prêchée par l'Église de Rome à l'encontre d'un peuple chrétien.
Massacre de Bézier, siège de Carcassonne, autodafé de Montségur : la croisade dégénéra vite en une sanglante guerre de conquête qui embrasa l'actuel Languedoc et les régions voisines. Pendant un demi-siècle s'affrontèrent les défenseurs de la civilisation occitane et les assaillants venus du Nord, c'est-à-dire les « Français », qui cherchèrent à déposséder Raymond de Toulouse de son comté. Lorsque les derniers cathares, capturés un à un, périrent sur le bûcher, un nouvel ordre s'est installé, celui des rois de France.
Marchand armateur, banquier, industriel, maître de mines, Jacques Coeur, né à Bourges en 1395, fut investi des plus hautes charges publiques. Génial administrateur doublé d'un inégalable esprit d'entreprise, il passa pour l'homme le plus riche du royaume.
Commissaire royal et grand argentier de Charles VII, Jacques Coeur restaura le commerce français après la guerre de Cent Ans et rétablit les échanges avec l'Orient. Créateur avant la lettre de sociétés multinationales et d'entreprises à succursales multiples, il s'efforça d'instaurer une justice fiscale. Arrêté sous un prétexte futile, il fut condamné, au terme d'un simulacre de procès, à une énorme amende, à la confiscation de ses biens et au bannissement, transformé en emprisonnement par ordre du roi. Sa chute brutale, sa captivité aggravée de tortures, son extraordinaire évasion et sa mort lointaine ajoutent une touche tragique à sa destinée prodigieuse.
Aux yeux de ses contemporains comme aux nôtres, un nom symbolise la magnificence de Louis XIV : Versailles.
Versailles, c'est l'histoire d'un roi avide de plaisirs et de fêtes. C'est la vie de cour, dispendieuse, ce sont les intrigues, les jalousies, les fantaisies, la floraison artistique et littéraire.
Louis XIV se dit monarque de droit divin et se considère comme responsable devant Dieu seul. Mais le Roi-Soleil est aussi un roi réfléchi, qui travaille de façon assidue pour la prospérité et la gloire de son royaume. À la fin de son règne, long de 72 années, la France a atteint le point culminant de la monarchie absolue et rayonne sur l'Europe.
Quatre règnes qui sonnent l'apogée de la France. Parti du petit
royaume de Navarre, lointain cousin de la branche régnante des
Valois, Henri IV conquiert pièce à pièce son royaume et relève la
France des ruines engendrées par les guerres de religion. Ses trois
successeurs poursuivent avec acharnement son oeuvre : Louis XIII
se montre un inflexible serviteur du devoir politique en se sacrifiant
au bien de l'Etat. Louis XIV, roi à chaque instant de sa vie et
travailleur infatigable, incarne le Grand Siècle même si l'éclat
engendré par ses cinquante premières années de règne est terni par
une fin tragique, suscitée par des guerres désastreuses. Louis XV,
enfin, conscient de la nécessité d'amorcer des réformes qui seront
reprises par les Révolutionnaires et Napoléon Ier, permet à
l'économie nationale de prendre son essor ; il rattache la Lorraine
et la Corse à la France. Pour les seconder, tous ces princes savent
promouvoir des ministres de grande envergure (Sully, Richelieu,
Mazarin, Colbert) qui consacrent leur intelligence et leur énergie
au rayonnement de la France dans le monde occidental.
Marchand armateur, banquier, industriel, maître de mines, Jacques Coeur, né à Bourges vers 139, fut investi des plus hautes charges publiques. Commissaire royal et grand argentier, il restaura le commerce français après la Guerre de Cent Ans et rétablit les échanges avec l'Orient. Créateur avant la lettre des sociétés multinationales et des entreprises à succursales multiples, il réussit à stopper la dévaluation de la monnaie, s'efforçant en même temps d'instaurer une justice fiscale. Génial administrateur doublé d'un inégalable esprit d'entreprise, mécène, constructeur (son palais de Bourges est le plus beau monument civil de l'époque), il fut couvert d'honneurs et passa pour l'homme le plus riche du royaume. Arrêté sous un prétexte futile, il fut condamné, au terme d'un simulacre de procès, à une énorme amende, à la confiscation de tous ses biens et au bannissement transformé par ordre du roi, Charles VII, en emprisonnement. Sa chute brutale, sa captivité aggravée de tortures, son extraordinaire évasion et sa mort lointaine ajoutent une touche tragique à sa destinée prodigieuse, non sans étroite similitude avec celle que connut, quelque deux siècles plus tard, l'infortuné Foucquet.
Vrai fondateur de sa dynastie, il est le premier roi de France digne de ce nom, l'un des plus grands qui ont occupé le trône. Son extraordinaire personnalité émergeant du puzzle féodal domine une époque de mutations profondes. Parti de rien, il parvint à disloquer le puissant empire des Plantagenêts, à triompher de la coalition européenne à Bouvines et à transformer sa petite principauté d'Ile de France en Royaume de France ! Il créa de toutes pièces une vaste monarchie féodale, une administration, une armée. Politique et guerrier au milieu de paladins tels que Richard Coeur de Lion, chevalier et homme d'Etat passionné de pouvoir, ambitieux sans chimères, rigoureux sans cruauté, diplomate subtil, habile à discerner les priorités, novateur mais pondéré, sa gloire et sa grandeur sont les seuls fruits de son mérite. Sans lui l'admirable XIII siècle, le siècle de Saint Louis, n'eût pas été possible.
La dynastie mérovingienne, fondée par Clovis, dura deux siècles et demi. Roi des Francs saliens, ce dernier parvint à conquérir la Gaule romaine et à l'unifier. Son baptême fut un événement capital de l'histoire : il permit la christianisation de l'Europe. G. Bordonove raconte ici la vie de ce chef de guerre victorieux, héritier en Occident des Empereurs de Rome et préfiguration de Charlemagne.
L'auteur relate la vie de Napoléon : des premiers moments de son enfance, à l'événement du dix-huit Brumaire jusqu'aux batailles militaires (Austerlitz, campagne de Prusse, guerre d'Espagne ou la campagne de Russie) et sa captivité à Sainte-Hélène à partir de 1815.
A la tête d'une France au zénith de sa prospérité et de sa puissance, libérateur de l'Amérique, parvenu grâce à ses connaissances techniques à reconquérir la maîtrise des mers, Louis XVI pouvait être un roi de gloire ; il ne sut être qu'un roi martyr.
Intelligent, instruit, perspicace, aimant son peuple et voulant le bien avec passion, il méconnut les choix qui auraient désarmé ses adversaires et évité une révolution. Cette biographie sans complaisance le montre tel qu'il fut, en butte à la funeste influence de Marie-Antoinette et de ses amis, finalement rejeté dans une solitude tragique. Son règne aurait pu être heureux. Il ne fut qu'une marche vers le supplice.
Sa mort rédemptrice - il n'avait que trente-huit ans - éclaire d'un jour définitif cette vie de caractère.
Un roi, un héros et un saint, <
Petit-fils de Philippe VI de Valois, le vaincu de Crécy, fils de Jean le Bon, le vaincu de Poitiers, Charles V assuma la régence pendant la captivité de son père. Au cours de cette période tragique, il sut faire front aux Anglais, aux Navarrais, à la commune insurrectionnelle suscitée par Etienne Marcel, aux routiers des Grandes Compagnies. Devenu roi, il parvint, avec l'aide de Du Guesclin, à reconquérir la totalité des provinces cédées par le traité de Brétigny. Pragmatique, méfiant, habile diplomate, il démontra tout au long de son règne, en dépit d'une santé chancelante, la supériorité de l'intelligence sur la force. Son surnom de Sage a deux significations : il atteste sa modération et suggère qu'il fut exceptionnellement instruit pour son époque, presque savant. A ce résistant, à ce restaurateur s'applique, plus qu'à n'importe quel autre de nos rois, la maxime fameuse de Vauvenargues : <
L'année même de son avènement en 1515, François 1er entre dans l'Histoire avec éclat, la victoire de Marignan lui valant aussitôt le glorieux surnom de Roi-Chevalier. Son règne fertile en événements majeurs - guerres d'Italie, duel contre Charles Quint, début de la Réforme - se place sous le signe d'un nouvel art de vivre suscité par la Renaissance. Fasciné par l'Italie et par l'Antiquité, il devient le protecteur des arts, le <
Il fut le roi des gentilshommes et le plus gentilhomme de nos rois. Sa cour inspira Mme de Lafayette dans la Princesse de Clèves ; elle fut la plus brillante d'Europe ; sa splendeur préfigure celle du Roi-Soleil. Rien ne manque pour faire de la vie d'Henri II un véritable roman : ni l'enfance emprisonnée, ni la jeunesse humiliée, ni la passion amoureuse (Diane de Poitiers) opposée à la raison d'Etat (Catherine de Médecis), ni la fortune des batailles, ni les fêtes somptueuses, ni une mort imprévisible. Son règne commença par un duel (le coup de Jarnac), et s'acheva par le tragique tournoi de la rue Saint-Antoine. Mais ce monarque réaliste, tenace, parfois même implacable, sut agrandir la France des Trois Evêchés et de Calais, renoncer aussi aux chimères d'Italie. Sa mort donna le signal des guerres de Religion. «Reste à avoir bon coeur et à ne s'étonner de rien», disait-il, impassible. Ce roi, dont la grandeur fut justement vantée par du Bellay et par un peuple unanime, nous étonnera toujours.
La vie de Charlemagne est plus belle et plus exaltante que la légende de l'empereur <<à la barbe fleurie>>. Digne successeur de Pépin le Bref, son père, il fut d'abord roi de France, puis roi d'Italie. Ses conquêtes successives, notamment en Allemagne, portèrent le territoire des Francs aux dimensions d'un empire. Travailleur infatigable, ce conquérant fut aussi un législateur et un diplomate ; il protégea les arts, généralisa les écoles et détermina la Renaissance carolingienne. Véritable <
Né sous Louis XV, fils de Philippe-Egalité, général de la Révolution, exilé pour échapper à la guillotine, le futur Louis-Philippe connut dès son jeune âge une existence extraordinairement aventureuse, parfois misérable, voyagea même jusqu'en Laponie et en Amérique. Rentré en France en 1814, il se rendit populaire par son libéralisme et, après la chute de Charles X, fut proclamé roi des Français à cinquante-sept ans. Intelligent, secret, à la fois impérieux et débonnaire, «souverain-citoyen» uniquement par raison, aucun roi de France ne fut plus que lui vilipendé, tourné en dérision, menacé dans sa vie. Malgré de nombreux attentats, un climat social tendu, le bouillonnement des esprits hantés par le pouvoir de l'argent, l'hostilité des légitimistes et des républicains, les intrigues des sociétés secrètes, il sut remarquablement gouverner la France et développer son économie. Mais, n'ayant pas pris conscience de l'urgente nécessité d'élargir le corps électoral, il fut finalement contraint d'abdiquer en 1848, victime de son âge et de l'entêtement de Guizot.