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Fumiko Enchi
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Inventant des bribes d'un texte classique et se servant de sa connaissance hors pair de la littérature japonaise, Enchi Fumiko raconte les intrigues et les luttes de pouvoir à la cour de l'empereur Ichijô, dans la capitale de heian, au X° siècle. Prend vie sous nos yeux le monde du prince Genji - nobles dames, stores de bambou, écrans, paravents et tentures derrière lesquelles elles se dissimulent, échanges de poèmes d'amour, suivantes porteuses de missives secrètes, rites et prières destinées à exorciser les maléfices - tout en retraçant avec une maîtrise extraordinaire l'ascension de celui qui mènera le clan des Fujiwara au sommet de sa puissance.
Considéré comme une des oeuvres les plus achevées de son autrice, ce roman a reçu en 1966 le grand prix de littérature féminine au Japon. -
Japon, ère Meiji (1868-1912) : après une longue période d'autarcie, le pays s'ouvre à l'Occident. Mais ce n'est pas sans heurts ni hésitations que les Japonais intègrent les nouveaux modèles. Les traditions féodales sont toujours là, vivaces, et enserrent l'existence de chacun dans un écheveau d'us et de coutumes. Fumiko Enchi a choisi ce cadre historique pour nous conter, avec un lyrisme contenu, la vie d'une femme mariée jeune à un haut fonctionnaire, qui va servir son époux jusqu'à la mort ; afin de garder cet homme égoïste et volage, elle devra même accueillir sous leur toit ses maîtresses successives. Un chemin sinueux, parsemé d'embûches, que l'héroïne va parcourir lentement, faisant montre d'une force et d'une ténacité hors du commun, au nom d'un principe fondamental : la défense de l'unité familiale. Un récit subtil et paradoxal, car ce parcours est non celui d'une défaite, mais celui d'une victoire qui appelle l'admiration sans attirer de compassion. Ce grand roman, qui se présente comme une saisissante galerie de portraits féminins, constitue ainsi un document remarquable sur la difficile mutation du Japon vers la modernité.
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À chacun des innombrables masques de femme du théâtre nô correspond un caractère féminin particulier. Trois masques, tous passionnés et torturés, servent de modèles et de symboles pour l'évolution psychologique et dramatique des personnages de ce roman : «la possédée», «la longue chevelure» et «le puits profond», qui donnent leurs titres aux trois chapitres du récit. Le nô est donc ici la métaphore romanesque des rapports des personnages, mais aussi un arrière-fond culturel essentiel. Aux mystères et à l'envoûtement esthétique de cet univers théâtral s'ajoute le climat inquiétant de la possession et du spiritisme. La protagoniste, Mieko Toganoo, poète renommé, directrice d'une revue littéraire, s'intéresse en effet aux cas de possession dans la littérature classique et en particulier dans le Roman de Genji. Ce n'est pas, on le découvrira, un simple intérêt intellectuel. Son fils, Akio, est mort en escaladant le mont Fuji. Depuis lors, une relation ambiguë l'unit à sa belle-fille qui se laisse étrangement manipuler, tout en séduisant deux hommes, devenus des pantins entre les mains des deux femmes. Pourquoi ce jeu où le sado-masochisme se nourrit de littérature et de spiritisme ?
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