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Frigyes Karinthy
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Un jour de 1936, Frigyes Karinthy, assis au Café Central, entend démarrer un train. Il n'y a pas de gare aux environs. C'est le premier symptôme de sa maladie, une tumeur au cerveau, et la première scène de Voyage autour de mon crâne que Karinthy écrira après avoir subi l'ablation de cette tumeur dans une clinique de Stockholm.
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Inédit en France, ce recueil de nouvelles de Karinthy est une ode pleine d'humour noir à nos amies les bêtes.
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Je ne plaisante jamais avec l'humour : telle était la devise que Frigyes Karinthy aimait énoncer haut et fort. Ce recueil de quarante nouvelles - écrites entre 1912 et 1934 -, de presque « sketchs », met en avant ici la « petitesse » de l'être humain confronté à la « grandeur » de l'administration, là les préoccupations quotidiennes et mesquines de tout un chacun. Ou encore les questions existentielles et métaphysiques de l'Homme, les paradoxes du quotidien... D'une modernité impressionnante, ces histoires trouvent encore leur écho dans notre XXIe siècle. Karinthy sublime le banal en proposant des tableaux où la chute n'est pas celle attendue, avec un humour aussi corrosif que celui du Dictateur de Charlie Chaplin ou, plus proche de nous, celui de Pierre Desproges. Une fois la lecture terminée : vous serez assurément réconciliés avec vous-mêmes !
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Frigyes Karinthy est incontestablement l'un des maîtres de l'humour hongrois, l'équivalent d'un Karl Kraus en Autriche, qui s'inscrit dans la tradition de Rabelais, Voltaire, Swift ou Twain, des auteurs qu'il a d'ailleurs traduits. Ses traits d'esprit sont ravageurs, son humour absurde et son ironie caustique. Il n'est pas rare qu'un brin de folie s'infiltre dans sa métaphysique corrosive du quotidien pour mieux renverser les conventions. Les cinq nouvelles rassemblées dans ce volume sont toutes de la même veine, où Karinthy, sur fond d'un fantastique corrosif, laisse percer sa conscience politique résolument humaniste. Le texte qui donne son titre à l'ensemble est un dialogue entre le directeur d'une entreprise se préparant à lancer sur le marché mondial un produit chimique nouveau fait d'«un peu de production sociale, un peu de purification ethnique, quelques gouttes de néocapitalisme, un zest de technocratie, de la revalorisation économique, un concentré de forces nationales diluées avec du paneuropéanisme» avec une dose d'antisémitisme «pour l'arôme», qu'il compte proposer au plus offrant. On y voit ainsi tous les travers de la politique vouée au populisme et à la réclame, thématique reprise dans «Propagande d'État» et «Technocratie ? Théocratie ?» «Bellit ou les livres magiques» raconte le succès mondial d'un livre qui se vend comme des petits pains et qui devient la Bible de toute la société, jusqu'à ce qu'un jour, des années plus tard, on se décide à en examiner réellement le contenu qui s'avère n'être qu'une formidable accumulation de poncifs, de phrases creuses et de propos incohérents. Enfin, avec le texte intitulé «Chaînons», Karinthy développe la théorie dite des six degrés de séparation, selon laquelle chaque personne sur Terre peut être reliée à n'importe quelle autre à travers une chaîne de relations individuelles comptant au plus six maillons. Comme toujours, il l'aborde sous l'angle de l'absurde, mais cette théorie des réseaux va passionner sociologues et mathématiciens, et constitue même le principe de base de... Facebook !
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Frigyes Karinthy, dans ce petit livre d'humour - son oeuvre la plus populaire aux côtés de ses caricatures littéraires (encore inédites en français) et de son fameux Voyage autour de mon crâne -, se représente confronté à son moi de collégien, à la soif d'absolu de son double adolescent. L'écrivain ouvre grand les yeux sur ce que sa vie d'alors a pu contenir de gaieté, d'étrangeté, d'espoirs et de chagrins. Au tableau ! présente ainsi une série de scènes - le plus souvent drolatiques - de la vie quotidienne à l'école : le retard, la bonne et la mauvaise copie, l'interro surprise, le fou rire, l'irrévérence, le bulletin scolaire, l'exploit sportif, le mensonge, le mystère total des filles : « Je sens qu'un jour je comprendrai. » Karinthy, superposant magistralement les plans temporels, le temps passé du récit - l'enfance - et le temps présent de l'énoncé - l'âge adulte - entoure son livre d'un halo de nostalgie pénétrant. Usant d'un langage tendre comme l'enfance sans jamais être enfantin, d'un humour profondément humain adossé au sens tragique de l'existence, il revisite cette émouvante mythologie universelle. L'identification est d'une rare justesse.
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Cinquième voyage de Gulliver Faremido
Frigyes Karinthy
- Cambourakis
- Cambourakis Poche
- 17 Août 2013
- 9782366240535
Poursuivant le modèle swiftien des Voyages de Gulliver, Frigyes Karinthy fait atterrir son héros, pilote d'avion durant la Première Guerre mondiale, en une étrange contrée peuplée d'androïdes, s'exprimant dans une langue purement musicale. La technique règne en maîtresse absolue, rendant dérisoire les préoccupations humaines : publié en 1916, ce conte satirique se révèle aussi fantaisiste que prophétique.
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Reportage céleste de notre envoye special au paradis
Frigyes Karinthy
- Cambourakis
- Cambourakis Poche
- 29 Avril 2015
- 9782366241426
Un quotidien britannique lance auprès d'intellectuels européens de tout poil une grande enquête sur la nature de l'au-delà :
Frigyes Karinthy, piqué au vif de ne pas avoir été sollicité, rédige librement sa réponse, une vision originale et jouissive du royaume des cieux. Merlin Oldtime, grand reporter aux capacités d'investigation hors normes, se livre à un incroyable reportage, récit au jour le jour de ses passages à travers les cercles successifs de l'au-delà en compagnie de Denis Diderot, l'encyclopédiste de l'ère nouvelle. Karinthy fait une fois de plus la preuve de son imagination débordante :
Dans cet au-delà qui emprunte les formes d'un passé éternisé, Merlin Oldtime croisera toutes sortes de personnages, de Jules César au marquis de Sade, d'Archimède à Hélène de Troie. Farce métaphysique extravagante, Reportage céleste bouscule et questionne en toute légèreté les certitudes et les valeurs d'ici-bas. Paru initialement en 1934.
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Tous sports confondus
Frigyes Karinthy
- Editions Du Sonneur
- La Petite Collection
- 23 Octobre 2014
- 9782916136783
Dans ce recueil de dix courts textes, Frigyes Karinthy nous démontre, avec un humour noir et féroce, que le sport ne flatte pas les meilleurs instincts humains. Il raille les sportifs de haut niveau devenus les héros, les nouveaux philosophes, les intellectuels des temps modernes ; il fustige le culte voué à ces récents dieux du stade et ces grandsmesses sportives que sont, par exemple, les Jeux olympiques ; il déplore l'obsession de la performance et de la vitesse, qui ne lui semble pas aller dans le sens du progrès.
Course à pied et course automobile, gymnastique, natation, lutte, boxe. Karinthy multiplie les incursions dans le monde du sport. Et derrière la farce, se dégage une subtile moralité. Dialogue socratique, petites chroniques familières, reportages imaginaires, etc., les textes se présentent sous différentes formes aux titres évocateurs : « Record du monde : vingt kilomètres à l'heure », « Nouveau marathon », « Sport et étude du corps », « Je pends aux agrès ».
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Par l'auteur de«Voyage autour de mon crâne», un roman onirique, foisonnant de personnages et hanté par une mystérieuse figure féminine...
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Entre Swift et Orwell, Capillaria ou le pays des femmes fut publié en Hongrie en 1926. Présenté par son auteur comme un conte des Voyages de Gulliver, cette utopie caustique, d'une ironie acide où perce l'humour des moralistes sceptiques du XVIIIe siècle français, met en scène un médecin plongeant au fond des mers après que le bateau qui le transportait eut fait naufrage. Il y découvre une société composée de femmes, très belles, s'aimant les unes les autres et tenant en esclavage de petits êtres rabougris, très laids, de sexe masculin, appelés Bullocks, dont elles mangent la cervelle. Ces femmes, nommées Ohias, sont installées dans des tours que les Bulloks s'acharnent à construire pour s'évader lorsque le sommet de l'une d'elles atteindra la surface des eaux. Mais, systématiquement, les Ohias détruisent leur ouvrage dès que celui-ci atteint la hauteur qu'elles souhaitent. Pris d'abord pour une femme, le médecin se découvre lorsqu'il tombe amoureux de la reine des Ohias. Il est alors condamné aux travaux forcés à perpétuité en compagnie des Bullocks jusqu'à ce qu'un séisme le ramène à l'air libre. Cet admirable petit livre n'a rien perdu de sa force satirique.
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« Je ne plaisante pas avec l'humour », ce célèbre aphorisme de Karinthy doit-il être pris au pied de la lettre ? Laissons le soin au lecteur de ce volume de tenter une réponse à cette question. En tout cas l'affirmation est révélatrice de l'esprit de Frigyes Karinthy : faire rire en instillant un doute sur le sérieux, la satire ou l'humour de son propos, selon le cas. Les traducteurs ont choisi de grouper les textes de ce volume, parus tout au long de la vie de l'auteur en six chapitres : l'écrivain qui met en scène lui-même et ses collègues ; le couple et les femmes, thème inévitable de l'humoriste ; la nature humaine et la politique avec un détour par la vie militaire ; le ridicule dans la vie quotidienne ; la vie de bureau et les entreprises ; et enfin les enfants, objets d'un regard où les adultes ne sont jamais épargnés.
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Sans jamais départir de la distance que créent l'humour et l'absurde, Frigyes Karinthy offre au lecteur dans ce recueil, un festival de drôlerie, oscillant entre exaspération et admiration, entre affection et moquerie sur le mystère féminin et les relations hommes/femmes. Un brin misogyne, il analyse au scalpel et à la loupe les ressorts de la cruauté humaine et les mesquineries individuelles. Critique aigu des imperfections humaines, il peut se montrer indulgent ou compréhensif envers ses héros, mais il traque leurs travers : « beauté physique », « la femme qui zézaye » ou « polygamie » ; la belle décide que « la mort est tout de même la meilleure cure d'amaigrissement », tandis qu'Alàdar vit dans un harem dont les femmes sont reines et les hommes leurs serviteurs. Il se montre féroce lorsque la psychanalyse s'en mêle : Marie-Anne, pauvre héroïne, amoureuse de Mérimé, l'amant du pôle Nord est ridiculisée devant son enfant qui mord le chien enragé ou le mari cocu se jetant par la fenêtre. Les relations hommes /femmes ont évolué ces cinquante dernières années, mais la vision de Frigyes Karinthy transcende ces transformations, allant toujours à l'essentiel sans avoir l'air d'y toucher. La Ballade des hommes muets est une musique dont les paroles ne demandent pas de réponse, mais dont les hommes comprennent la mélodie.
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Ce volume, le premier d'une série consacrée aux oeuvres de Frigyes Karinthy en français, présente des peintures de caractères et des portraits sociaux. Ces peintures et ces portraits sont selon les cas factuels (à la façon des "Caractères" de notre La Bruyère), souvent satiriques, mais aussi tendres ou empreints de compassion. Les volumes à venir porteront sur le fantastique, l'absurde, la science-fiction, domaines où il a été un maître et un précurseur incontesté, mais aussi la société qu'il a critiquée avec une pertinence inégalée, la philosophie où il déploie sa vision humaniste du monde et bien sûr l'humour, l'humour avec lequel, disait-il, il ne plaisantait jamais.
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Ce volume, le deuxième, après "L'homme responsable" (caractères et portraits) présente des nouvelles de Frigyes Karinthy à caractère fantastique. Il sera suivi d'autres volumes thématiques : l'absurde, la science-fiction, l'humour, la philosophie. Le "fantastique" selon Karinthy s'appuie sur plusieurs ressorts psychologiques : la critique sociale (et politique), la folie (et le délire), l'humour (et la satire), le rêve et l'angoisse. Sur ce dernier point il faut remarquer la nouvelle intitulée "Dossiers", publiée en 1921, quatre ans avant la publication du "Procès" de Kafka.
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"L'absurde" chez Karinthy prend souvent la forme de dialogues ou de scènes parfois burlesques, parfois en même temps satiriques. Karinthy est un maître et un précurseur dans ce domaine. Le terme "Halandja" est passé dans le langage courant en Hongrie ; nombre de scènes annoncent Ionesco vingt ans à l'avance, jusque dans les détails : la nouvelle "J'apprends à chanter", par exemple, est précisément répliquée dans "La leçon" de Ionesco ; une version de Karinthy plus proche encore où le professeur tue successivement ses élèves a été publiée chez Viviane Hamy dans le recueil "Je dénonce l'humanité".
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Ce quatrième volume de textes de Frigyes Karinthy présente des nouvelles de science-fiction. Karinthy est un maître de la science-fiction : L'incarnateur qui présente la télétransportation a été écrit en 1924, vingt ans avant Le cycle du ? de A.E. van Vogt. C'était un admirateur de H.G. Wells, mais son imagination est allée bien au-delà. Il a écrit deux romans de ce genre : Capillaria et Reportage Céleste. Dans les nouvelles présentées ici on peut distinguer la science-fiction proprement dites (comme Voyage à Farémido, Nouvelle Iliade), les anticipations à la Jules Verne (par exemple le smartphone dans Le miroir vivant), les satires (par exemple Microphonia sur le nazisme, en 1938). Notons aussi L'âme aux mille visages, un rêve pacifiste écrit en 1916.
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Paix décennale ; chroniques sociales et politiques (1933-1938)
Frigyes Karinthy
- Efcar
- 15 Avril 2013
- 9791092293050
À partir de la nomination d'Hitler par Hindenburg comme Chancelier d'Allemagne, en janvier 1933, Karinthy fronce les sourcils, se demande vers quoi se dirigent la société allemande et l'Europe. Progressivement, à partir de mai 1933, il prend clairement conscience de la malfaisance du dictateur du troisième Reich. Alors, au long de ses chroniques dans la presse, il manie alternativement l'ironie, la satire et l'analyse sociale ou politique à propos de ce monstre dirigeant cette Allemagne qu'il aime depuis toujours. Il emploie la verve de Bertolt Brecht, l'analyse de Thomas Mann et de tous les esprits clairvoyants de son temps ; les Allemands résistants avaient émigré, d'autres vivaient dans un pays encore libre. Karinthy est resté en Hongrie, pays au régime autoritaire, au gouvernement antisémite et allié de l'Allemagne de Hitler ; une relative liberté d'expression lui permet néanmoins encore, comme à quelques autres, de s'exprimer.
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On trouvera dans ce volume traduit du hongrois les chroniques que Frigyes Karinthy (1887-1938) a consacrées au fil des années à la presse, à la diffusion, au traitement des informations dans la presse et la radio, ainsi qu'aux lecteurs. En humoriste et en penseur il moque et il analyse la façon dont les informations sont collectées, diffusées et lues.
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Nous avons réuni dans ce volume les textes où Frigyes Karinthy (1887-1938) exprime ce qu'il pense à propos de l'Europe: ce qu'elle est, ce qu'elle devrait être, les rapports de la pensée, de la politique et de l'opinion publique.Son expression évolue de la satire en 1912 vers le désespoir teinté d'humour noir pendant la grande guerre, la recherche d'issue, le rêve des Etats Unis d'Europe, entre 1918 et 1933. La prise de pouvoir par Hitler oriente ses critiques sur la bêtise de cette dictature. Il y a plus de différences entre deux hommes qu'entre deux races proclame-t-il.
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Chroniques de Frigyes Karinthy (1887-1938) centrées sur l'amour, la sexualité et la société. Les approches de Karinthy sont successivement sociales, théâtrales, philosophiques, humoristiques et poétiques.La première des chroniques, à titre d'introduction, fait suite à une rencontre avec Joséphine Baker en 1928, elle avait 22 ans, il avait su voir dans la danseuse les sources de ce qu'elle est devenue.
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