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Sciences humaines & sociales
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Pêches méditerranéennes ; origines et mutations ; protohistoire-XXIe siècle
Daniel Faget, Myriam Sternberg
- Karthala
- L'atelier Mediterraneen
- 31 Mars 2015
- 9782811112387
Lieu d'échanges et de conflits, de circulation et de confrontation des hommes, des biens, des savoir-faire, des langues et des idées, la Méditerranée invite à la comparaison des espaces, des temps, des pratiques. Son histoire, faite d'expériences à mettre au jour, incite à mesurer échecs et succès et à apprécier la part de la réalité, de l'utopie, du désenchantement et des anticipations fondatrices. Marquées aujourd'hui encore par leur grande diversité, les techniques de pêche en Méditerranée ont une origine plurimillénaire. Les découvertes archéologiques, le développement récent de l'archéo-ichtyologie, mais aussi le recours aux témoignages écrits, révèlent peu à peu la place que ces activités ont pu jouer dans les économies protohistoriques, antiques et médiévales. La diversité des pièges à poissons, le rôle des viviers, la multiplication des pêches à la ligne et la complexité de l'usage des filets observés aux périodes les plus anciennes expriment bien une ingéniosité humaine mobilisée pour des rendements plus productifs. La modification des contextes sociopolitiques, comme l'apport d'innovations progressives, expliquent la montée en puissance de certaines de ces pratiques halieutiques au cours des temps historiques. Devant relever les défis d'un développement durable, la pêche méditerranéenne redécouvre aujourd'hui les potentialités recelées par des techniques artisanales. Fruit des approches croisées d'historiens, d'archéologues, d'écobiologistes et d'halieutes, cet ouvrage invite à explorer plus encore l'histoire de ce deuxième monde pour l'essentiel méconnu, celui du milieu marin et de son exploitation. Daniel Faget, maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille, Telemme UMR 7303 (AMU, CNRS), est spécialiste de l'histoire des pêches et des milieux marins. Myriam Sternberg, chargée de recherche au CNRS, Centre Camille Jullian UMR 7299 (AMU-CNRS), est spécialiste en archéo-ichtyologie. Ont contribué à cet ouvrage : Jamila Ben Souissi, Sami Ben Tahar, Wassim Boughedir, Christian Decugis, Christopher Denis-Delacour, Brice Ephrem, André Faruggio, Alfons Garrido Escobar, Raouia Ghanem, Mouna Rifi, Jacques Sacchi, Virginie Serna.
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L'écaille et le banc ; ressources de la mer dans la Méditerrannée moderne ; XVIe-XVIIIe siècle
Daniel Faget
- Pu De Provence
- Le Temps De L'histoire
- 27 Mai 2017
- 9791032001097
Toujours présentes dans les cales des navires qui sillonnent la Méditerranée à l'époque moderne, les ressources de la mer constituent l'un des piliers du commerce maritime, mais aussi l'une des bases essentielles de l'alimentation des sociétés littorales anciennes. Les conditions d'exploitation de ces richesses naturelles, poissons et coquillages, soie de mer, nacre, éponges ou peaux de chagrin, ont été profondément modifiées entre le XVe et le XVIIIe siècle. Les innovations radicales qui se produisent au sein les techniques de pêche dès la fin du Moyen Âge permettent une augmentation importante des tonnages réalisés. Les surplus de production induisent l'apparition d'une activité de conditionnement soutenue par un groupe actif d'investisseurs extérieurs au monde de la barque. Dès le XVIe siècle, des clivages sociaux divisent les communautés de pêche tandis que se marginalisent les pratiques collectives les plus anciennes. Essentielles pour les économies littorales, les ressources de la mer pénètrent loin à l'intérieur des terres. Marchandise de première nécessité, le poisson, à l'instar du blé, participe donc de politiques édilitaires. Cet ouvrage propose une lecture multi scalaire, conduite sur une longue durée, de la nature et de la fonction des richesses extraites de la mer, mais aussi des sociétés maritimes qui mettent en oeuvre cette exploitation, du plongeur à nu du golfe de Gabès jusqu'au petit consommateur d'une cité roussillonnaise du XVIIIe siècle.
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Marseille et la mer ; hommes et environnement marin XVIII-XX siècle
Daniel Faget
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 30 Septembre 2011
- 9782753513846
Souvent évoqué sous les traits d'une galéjade, le monde marin à Marseille est régulièrement associé au verbe haut de ses poissonnières ou à la sardine qui aurait bouché l'entrée du Vieux-Port. La maîtrise du golfe de Marseille a pourtant longtemps été l'objet d'une âpre concurrence. Celle-ci s'aiguise au XVIIIe siècle, opposant violemment patrons marseillais, pêcheurs espagnols et marins napolitains. Soumises à une exploitation trop intensive, certaines espèces ne sont plus que rarement observées dans les mers marseillaises lorsque s'achèvent les temps révolutionnaires. La certitude d'un appauvrissement inexorable des espaces marins gagne alors progressivement les populations littorales. Elle ne quittera plus le port jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale. Cette obsession du déclin trouve son apparente confirmation dans les blessures assénées par l'industrialisation aux fragiles écosystèmes de l'étage infralittoral. Comblée par les rejets des savonneries, une partie des espaces traditionnels de la pêche à pied disparaît avant 1850. Les gens de mer expriment au même moment une hostilité croissante à l'égard de ces autres habitants du golfe que sont les représentants de la mégafaune marine. Phoques, dauphins et marsouins sont les victimes désignées de campagnes de destruction facilitées par les procédés nouveaux de la révolution industrielle. La mémoire des richesses marines du passé est cependant préservée. Dès les premières décennies du XVIIIe siècle, savants et collectionneurs ont patiemment inventorié chacune des espèces peuplant le golfe, faisant de Marseille l'un des berceaux de l'histoire de l'océanologie. Renouant avec ce passé prestigieux, le développement de l'université moderne dans la deuxième moitié du XIXe siècle permet à la ville de devenir l'une des capitales européennes des sciences de la mer.