En un temps où peintres, sculpteurs et musiciens trouvaient leur inspiration dans l'Antiquité païenne autant que dans la Bible, Fénelon, dans Les Aventures de Télémaque, peignait en tableaux enchanteurs ce qu'on appelait la fable, les dieux de la mythologie et les héros homériques. Loin de contredire le christianisme dévôt et la spiritualité du pur amour de l'archevêque de Cambrai, l'Antiquité était, comme elle avait été chez Poussin et comme elle était chez Couperin, le moyen d'exprimer les inévitables questions sur lesquelles butaient les religions et les théologies : le désir, la culpabilité et la mort, la paternité et la filiation, la fragilité des cultures et la cruauté de l'histoire. Parce qu'elles étaient leurs questions, des générations de lecteurs, par-delà les modes et les goûts, se sont laissé séduire par cette fable, écrite pour le petit-fils de Louis XIV, à la fois ancienne et moderne, une des rares qu'on ait créées depuis l'Antiquité avec un aussi durable succès.
En pédagogue averti, Fénelon éduque le jeune duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, en élaborant un univers merveilleux de fables et de légendes mythologiques : on y trouve des anneaux magiques qui rendent invisibles, on y découvre des îles étranges où l'on festoie du matin au soir, on y rencontre des fées aux vastes et inquiétants pouvoirs.
Un antidote puissant au désir de consommer à outrance, une invitation tout en légèreté à découvrir la sérénité dans la maîtrise de ses désirs, par l'une des plus belles plumes du XVIIe siècle.
L'édition de Fénelon dans La Pléiade comprend deux volumes et offre l'essentiel de ses oeuvres. Dans le premier tome apparaît le pédagogue (L'Éducation des Filles), le précepteur choisi par Louis XIV pour son petit-fils, le duc de Bourgogne : les Fables et opuscules pédagogiques, les Dialogues des morts composés pour l'éducation d'un prince en témoignent. Ce volume offre en outre les textes relatifs à la querelle du quiétisme et le Fénelon mystique, auteur d'oeuvres spirituelles. On y voit aussi un Fénelon étonnant : celui qui, dans sa Lettre à Louis XIV, se dresse face au pouvoir, pour rappeler ses devoirs à celui qui dirige la France. Le tome II et dernier s'ouvre avec Les Aventures de Télémaque (1699). Destinée à apporter à un petit-fils de Louis XIV toutes les leçons susceptibles d'instruire un futur roi, cette oeuvre, dont même les détracteurs admirèrent le caractère poétique, passa pour une satire virulente de la Cour de Louis XV et connut un immense succès : plus de huit cents éditions et traductions au cours des XVIII? et XIX? siècles. Le volume comprend en outre d'importants opuscules théologiques et philosophiques, des textes politiques ou pédagogiques, et aussi la célèbre Lettre à l'Académie (1714), toutes oeuvres qui étaient à ce jour inaccessibles au grand public. Le style de ces pages nous donne la «sensation du bien écrit» et de la «perfection du français» qui enchantait Stendhal ; on y découvre la continuité du goût de Fénelon, des conceptions sociales et politiques, des ambitions philosophiques et apologétiques.
Lors du dramatique hiver 1693-1694, Fénelon adresse au Roi de manière anonyme une lettre terrible dans laquelle il remet en cause sa politique.
Le contexte s'y prête : chaque jour les horreurs de la guerre et la misère frappent davantage le peuple. Les difficultés s'accumulent sur le royaume : mauvaises récoltes, réunion d'une grande partie de l'Europe au sein de la Ligue d'Augsbourg, entrée en guerre avec la France en 1688 avec des conséquences économiques, fiscales et sociales désastreuses pour le pays, crise religieuse. Fénelon en a conscience : "La France entière n'est plus qu'un grand hôpital désolé et sans provision".
Cette lettre, chef-d'oeuvre d'audace, soulève de nombreuses questions, toujours actuelles, sur la liberté d'expression, l'absolutisme et les dérives du pouvoir personnel. Deux autres textes complètent le volume : Examen de conscience sur les devoirs de la royauté et une Lettre au duc de Chevreuse sur la situation tragique que traverse la France en cet été 1710.
Ce récit des Aventures de Télémaque, le fils d'Ulysse, parti à la recherche de son père, a été écrit par Fénelon pour l'éducation morale et politique de ses élèves, les enfants de la famille royale. Télémaque, accompagné de son précepteur Mentor (qui est en fait Minerve, la déesse de la sagesse) découvre au cours de son voyage les méfaits des mauvais gouvernements et en tire les leçons. Ce livre, considéré à juste titre comme une critique de l'absolutisme de Louis XIV, a valu à Fénelon d'être chassé de la cour, mais a eu beaucoup de succès au XVIIIème siècle.
Le tome 1 présente les ch. 1 à 9. Télémaque raconte à Calypso, chez qui il a fait naufrage, son voyage jusqu'ici : Lacédémone, Sicile, Egypte, Ethiopie, Phénicie, Chypre, Crète. Puis il reprend la mer, malgré quelques problèmes avec Vénus, et arrive à Salente, où règne Idoménée.
Ce volume regroupe un ensemble de textes révélant l'éclectisme de la réflexion didactique de Fénelon. S'il consacre une partie de ses essais à l'éloquence, notamment religieuse, il s'intéresse également à l'éducation des enfants dans le Traité de l'éducation des filles et les fables et dialogues composés pour le duc de Bourgogne.
Rien n'est plus négligé que l'éducation des filles. La coutume et le caprice des mères y décident souvent de tout : on suppose qu'on doit donner à ce sexe peu d'instruction. L'éducation des garçons passe pour une des principales affaires par rapport au bien public ; et quoiqu'on n'y fasse guère moins de fautes que dans celle des filles, du moins on est persuadé qu'il faut beaucoup de lumières pour y réussir. Les plus habiles gens se sont appliqués à donner des règles dans cette matière. Combien voit-on de maîtres et de collèges ? Combien de dépenses pour des impressions de livres, pour des recherches de sciences, pour des méthodes d'apprendre les langues, pour le choix des professeurs ? Tous ces grands préparatifs ont souvent plus d'apparence que de solidité ; mais, enfin, ils marquent la haute idée qu'on a de l'éducation des garçons. Pour les filles, dit-on, il ne faut pas qu'elles soient savantes, la curiosité les rend vaines et précieuses ; il suffit qu'elles sachent gouverner un jour leurs ménages, et obéir à leurs maris sans raisonner. On ne manque pas de se servir de l'expérience qu' on a de beaucoup de femmes que la science a rendues ridicules. Après quoi, on se croit en droit d' abandonner aveuglément les filles à la conduite de mères ignorantes et indiscrètes.
Il est vrai qu'il faut craindre de faire des savantes ridicules. Les femmes ont d'ordinaire l'esprit encore plus faible et plus curieux que les hommes ; aussi n'est-il point à propos de les engager dans des études dont elles pourraient s'entêter : elles ne doivent ni gouverner l'état, ni faire la guerre, ni entrer dans le ministère des choses sacrées ; ainsi, elles peuvent se passer de certaines connaissances étendues qui appartiennent à la politique, à l'art militaire, à la jurisprudence, à la philosophie et à la théologie. La plupart même des arts mécaniques ne leur conviennent pas : elles sont faites pour des exercices modérés. Leur corps, aussi bien que leur esprit, est moins fort et moins robuste que celui des hommes. En revanche, la nature leur a donné en partage l'industrie, la propreté et L'économie, pour les occuper tranquillement dans leurs maisons.
La rencontre avec un psychanalyste peut-elle rester lettre morte ? Les identifications en place sont-elles soumises aux lois de la fatalité ou du destin ? C'est en se préoccupant de la réponse à donner à ces questions que le psychanalyste choisira les modalités de la rencontre, rencontre de deux mouvements à l'oeuvre chez le patient et l'analyste.
Capacité pour l'un de mobiliser les charges de son destin et de jouer avec les identifications révélées dans cette situation si particulière. Ecoute du psychanalyste, fonction de sa capacité à jouer avec ses propres identifications, y compris aux pères fondateurs de la psychanalyse... C'est de la mobilité possible de l'un et l'autre des termes de cette rencontre, dans la souplesse de ce nouage subtil et réciproque des identifications du patient et du psychanalyste, que pourront se dégager de nouveaux aménagements.
La diversité des pratiques actuelles de la psychanalyse : cure type, face à face, psychanalyse de groupe, psychosomatique, psychanalyse en institution... et les théorisations qui les soutiennent sont abordées dans ces textes.
Extrait : Calypso ne pouvait se consoler du départ d'Ulysse. Dans sa douleur, elle se trouvait malheureuse d'être immortelle. Sa grotte ne résonnait plus de son chant les nymphes qui la servaient n'osaient lui parler. Elle se promenait souvent seule sur les gazons fleuris dont un printemps éternel bordait son île : (...)
Impression en « gros caractères ». Extrait : Nestor, au nom des alliés, demande des secours à Idoménée contre les Dauniens, leurs ennemis.
Extrait : Nestor, au nom des alliés, demande des secours à Idoménée contre les Dauniens, leurs ennemis.
Bedzor, ou Voyage de l'orphelin sans l'être . ouvrage contenant une description topographique de plusieurs villes de France et ce qui s'y est passé de remarquable, avec un aperçu des moeurs, usages,... des habitants, et des vues sur le commerce, l'agriculture, etc., par Cl.-Ét. Salignac Fénelon, avec portrait Date de l'édition originale : 1809 Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
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L'édition de Fénelon dans La Pléiade comprend deux volumes et offre l'essentiel de ses oeuvres. Dans le premier tome apparaît le pédagogue (L'Éducation des Filles), le précepteur choisi par Louis XIV pour son petit-fils, le duc de Bourgogne : les Fables et opuscules pédagogiques, les Dialogues des morts composés pour l'éducation d'un prince en témoignent. Ce volume offre en outre les textes relatifs à la querelle du quiétisme et le Fénelon mystique, auteur d'oeuvres spirituelles. On y voit aussi un Fénelon étonnant : celui qui, dans sa Lettre à Louis XIV, se dresse face au pouvoir, pour rappeler ses devoirs à celui qui dirige la France. Le tome II et dernier s'ouvre avec Les Aventures de Télémaque (1699). Destinée à apporter à un petit-fils de Louis XIV toutes les leçons susceptibles d'instruire un futur roi, cette oeuvre, dont même les détracteurs admirèrent le caractère poétique, passa pour une satire virulente de la Cour de Louis XV et connut un immense succès : plus de huit cents éditions et traductions au cours des XVIII? et XIX? siècles. Le volume comprend en outre d'importants opuscules théologiques et philosophiques, des textes politiques ou pédagogiques, et aussi la célèbre Lettre à l'Académie (1714), toutes oeuvres qui étaient à ce jour inaccessibles au grand public. Le style de ces pages nous donne la «sensation du bien écrit» et de la «perfection du français» qui enchantait Stendhal ; on y découvre la continuité du goût de Fénelon, des conceptions sociales et politiques, des ambitions philosophiques et apologétiques.