"La vie de Lucia Joyce, danseuse avant d'être considérée comme schizophrène, est étroitement liée à celle de son père, qui se refuse à considérer la maladie de sa fille. Tandis que Joyce termine ""Finnegans Wake"", avant de mourir en 1941 en Suisse, Lucia, elle, se fige à jamais dans ces chambres d'hôpitaux où elle demeurera jusqu'à sa mort.
Écrit avec une simplicité, une intensité poignantes, ce très beau livre nous permet d'approcher le milieu intime d'un immense écrivain en même temps que le drame d'un amour père-fille dévorant.."
Le Petit Bois : Un matin d'automne pas comme les autres.
C'est le jour de l'arrivée des forains pour la fête du village, le jour qui rappelle à un frère qu'à cette même période, quelque temps auparavant, un drame s'est produit et que sa soeur Clara a cessé de respirer. Le Fredon des taiseux : Entre propos et blagues de bistrots, généalogies villageoises, réflexions sur le langage, l'existence et le couple, un citadin qui a suivi à la campagne sa femme, spécialiste d'ethnographie rurale, se laisse peu à peu fondre dans le pays d'Auge qui l'entoure et envahir par les voix des sujets de la thèse de sa femme.
jimmy profite d'une excursion en car pour échapper à d'inquiétants experts, plus épouvantails que thérapeutes.
il erre au hasard des chemins et multiplie les rencontres enrichissantes : la fille au capuchon qui n'est pas facile à toucher, l'énigmatique fille bleue, p'tit frère avec lequel il partage le non-amour et l'abandon, ou encore les pensionnaires d'un centre très polyvalent. entre le blues de jimmy et les chansons de luis mariano, les séquences se succèdent, entrecoupées par les interventions du choeur des experts-épouvantails, permettant à jimmy de parcourir sa souffrance, de se reconstruire et de devenir bientôt insaisissable.
Un petit village du Limousin, en 1957. Jean Levert, ex-maquisard, poursuivi pour son opposition à la guerre d'Algérie et victime d'une machination, sort de longs mois de prison. Il retrouve ses parents et sa fiancée, Louise, qui n'a cessé de l'attendre. C'est justement la Saint Jean, la nuit la plus longue de l'année, et la fête des conscrits se prépare. Dans cette nuit initiatique, brusque passage à l'âge adulte, ils découvrent l'amour ou ses prémices, pressentent l'excitation et la peur de la mort. Jean pourra-t-il rester en paix chez lui oe
Deux pièces sur le retour d'un homme clans son village natal après guerre et sur les remous provoqués clans les mémoires des uns et des autres.
Ou comment évoquer la catastrophe de l'Histoire et celle de l'intime, que ce soit dans la nuit estivale d'un village italien ou l'hiver d'un petit hameau français...
Prenez un chef plus très sûr d'être un chef, cap'tain bagoinffre ; donnez-lui une femme autoritaire, mère itou ; une fille qui entend des voix, ganelon ; inventez comment redorer son blason en obligeant le peuple à porter le chapeau ; faites flamber les marchés financiers ; fourbissez vos couteaux ; saupoudrez le tout de mots truculents et vous aurez des.
Têtes farçues. dégustez sans modération.
Les Petites Heures.
Jim revient dans la maison familiale où vivent encore ses deux soeurs ; trois adolescents aux rapports tendres et agressifs. 2 femmes, 2 hommes / durée : 1 h 30.
Eaux dormantes.
Trois jeunes femmes se retrouvent pendant un week-end. Ce qu'il y a eu entre elles ne peut s'exprimer que dans des retours, des instants, autour d'un silence, d'un mot ou d ? une phrase "à côté". 3 femmes, 1 homme / durée estimée : 1 h 30.
Un notable d'une petite ville en relation suivie et intéressée avec la Française des Liquides est sur le point de conclure des alliances douteuses. Son épouse, passionnée d'art contemporain est sponsorisée par cette même Française des Liquides pour l'écriture d'un article sur la démarche d'un artiste conceptuel qui doit intervenir dans un quartier " défavorisé ". Il y a aussi une élue écologiste, une emploi-jeune, des employés municipaux " détachés ", une passionaria de l'humanitaire, une secrétaire très sexe... Et toute une série de quiproquos, malentendus, chassés-croisés dans cette " opérette " légère et un peu noire, ou bien sûr tout finit par des chansons...
Alors que vont avoir lieu les cérémonies et fêtes qui accompagneront le changement de millénaire, les exclus qui pourraient donner une image négative de la ville sont pourchassés par des " brigades humanitaires ", qui veulent les regrouper dans des centres à l'écart de la ville.
Certains refusent et se cachent.
A la faveur d'une grande panne d'électricité, ils sortent des lieux où ils sont terrés et une " fête des gueux ", un carnaval bouffon, s'improvise dans la rue. Mais l'Ordre va s'avancer à visage découvert (sans plus d'alibi humanitaire) et reprendre ses droits..
D'une langue bien à lui, théâtrale et musicale, Eugène Durif nous offre avec ces deux textes une suite de situations burlesques que les acteurs auront autant de plaisir à interpréter que les lecteurs à découvrir.
Ce second volume poursuit l'exploration entamée avec Au bord du théâtre... Dans le vif de la parole, dans ce qui s'inscrit, entre esquisses fugitives, adresses lyriques, entrées de clowns ou de fantômes, poèmes pour la scène ou tentatives d'approches théâtrales se retournant en un rien de temps en chansons parlées-fredonnées-mur-murées, en éclats de pleurer-rires.
Dans ce qui ne peut se justifier, à la limite de l'écriture et de la représentation, au bord du théâtre, en ne sachant jamais trop sur quel pied danser, mais en tentant de danser encore dans le tournoiement de la parole, dans ce vertige que l'on tente parfois de fixer, ne sachant plus trop s'il nous emporte, ou si nous en sommes pour un instant le fragile démiurge. Au bord, entre poésie et théâtre. Dressés et titubants à la fois dans la parole, comme le corps parfois sur la scène, comme le corps parfois sur la page. Ne sachant jamais trop.
Une vieille femme, elle s'appelle Montaigue.
Un vieil homme, il s'appelle Capulet. Ils sont là, dans un cimetière, et ils ne sont pas là. Fantômes, ils sont condamnés pour l'éternité à nous raconter l'histoire de leurs enfants. Ils s'appelaient Roméo et Juliette, ils sont morts pour avoir osé s'aimer, pour avoir bravé la haine ancestrale qui divise leurs familles. Les vieillards se souviennent, ils disent la petite histoire, car il n'est jamais trop tard, pour rappeler que l'amour doit triompher de la haine.
Divertissement bourgeois est une reprise des thèmes classiques du Bourgeois gentilhomme de Molière : la servante qui en dit et en sait trop, qui manipule ses maîtres bornés et égoïstes au profit des pauvres gens. Ici, ce n'est pas un couple de jeunes tourtereaux mais un chômeur ruiné. Le bourgeois n'est plus ce vieux barbon ridicule mais plutôt un "bobo", un bourgeois bohème de gauche, qui s'intéresse au théâtre pour faire branché. De même que le maître de ballet faisait danser M. Jourdain de façon ridicule, Antoine parvient à faire danser à Etienne le gallinacé et le canidé. Eugène Durif, avec cette comédie, se moque des nouveaux bourgeois.
Pourquoi les tendres et les sensibles sont-ils si souvent déconcertés ? Est-ce leur tête qui ne tourne pas rond ou le monde qui marche sur la tête ? Avec humour, ironie, cynisme parfois, gravité toujours, Eugène Durif raconte les trop sensibles, évoque ce petit grain de sable qui un matin se glisse dans la mécanique de la vie et qui sournoisement détruit les histoires d'amour, les rêves ou la capacité de résister à la violence ordinaire...
Gardien de prison depuis de longues années, léonard n'a jamais failli à sa fonction.
Dans ce carcan d'humanités brisées, il a trouvé refuge et façonné l'oubli de ses jeunes années. jusqu'au jour oú l'injustice réveille en lui la compassion, une faiblesse intolérable en ces lieux qui le conduit à l'exclusion. assailli par les fantômes de la précarité, taraudé par l'angoisse, il convoque le passé, choisit la reconstruction et décide de partir à la recherche de sammy, un réunionnais de son âge avec lequel il fut placé, tout enfant, dans une ferme de la creuse.
Habité par les souvenirs, léonard quitte la bretagne. sans grande difficulté, il retrouvera la trace de ce double, ce presque frère, cet unique témoin d'une époque enfouie, présence ultime aujourd'hui espérée pour reconsidérer l'avenir. le territoire de leur enfance n'est pas très loin mais le voyage immense. le temps de l'insouciance reprend ainsi sa place, une parenthèse de quelques jours, une pause non dénuée de tendresse pour qu'advienne enfin, juste avant de poursuivre, la mémoire partagée des temps perdus.
Un roman d'une profonde humanité empreint de violence et d'animalité. un regard primordial sur la reconstruction de ceux qui, dès le plus jeune âge, n'ont plus de larmes mais un chagrin bien trop ancien pour atteindre le dehors de leur regard.
Un jour de pluie, deux soldats, de retour de guerre, attendent.
L'un est là pour accomplir un crime, l'autre l'accompagne fidèlement. sur le chemin de leur destinée, ils croisent la fille dans un décor de charniers, de cadavres encore chauds, champ filmé par le guide-coryphée, chroniqueur des temps modernes. entre la fille et l'aîné se noue une relation forte, charnelle. cette fable, entre road movie et tragédie, se situe au confluent des grands mythes et de notre histoire contemporaine.
Plus que jamais, ici, eugène durif tente, en poète visionnaire, de dire le monde, ses convulsions, ses bégaiements.
Un auteur pris dans un cauchemar, poursuivi dans un champ de tournesols fanés par des experts de toutes sortes, recouvert de témoignages et de documents tente d'écrire sur l'agriculture. Des citadins regrettent la campagne d'antan, s'extasient sur quelques clichés avant d'entonner une "biguine des idées reçues". Au cours de ce drôle de voyage, on découvre aussi de vraies-fausses interviews, des vaches avenantes, un canard gavé légèrement neurasthénique, un ludion intempestif, des dindes qui dansent sur des grilles électriques, des plantes sous perfusion, d'inévitables confettis de lendemains de fêtes. Et même quelques réflexions sérieuses, l'air de rien, sur la campagne (et ses habitants) aujourd'hui. Le tout en théâtre. Et en musique s'il vous plaît.
Bouffefeu, le directeur du théâtre, décide de raconter l'histoire de Pinocchio. On s'aperçoit bien vite que ce n'est pas le conte auquel on s'attendait.