Après Nicolas de Crécy et Marc-Antoine Mathieu c'est au tour d'Éric Liberge d'explorer le musée du Louvre. Cette fois-ci l'auteur nous convie à une visite guidée de nuit, à l'heure où le Louvre se réveille. L'auteur de "Mardi-Gras Descendres" signe un ouvrage flamboyant, teinté de fantastique où plane l'ombre de Belphégor.
Bastien, un jeune sourd, a rendez-vous au Louvre pour faire un stage. Il est réprimandé par un gardien qui le voit manger un sandwich dans la grande galerie alors qu'il attend son entretien d'embauche. Se sentant agressé, Bastien fuit le gardien lorsqu'il est rattrapé par un mystérieux personnage, Fu Zhi Ha, qui se présente, en langage des signes, comme gardien de nuit et se propose de l'aider.
Les deux personnages ne tardent pas à se lier d'amitié, mais il faudra plusieurs visites nocturnes au gardien avant qu'il ne révèle à son jeune hôte la vraie nature de son travail : une âme habite chaque oeuvre d'art, aussi ancienne soit-elle, car l'artiste qui l'a engendrée y a insufflé toute sa force créatrice. Mais ces forces sont comme autant de lions en cage, qui ont besoin irrépressible de s'ébattre hors de leur cadre pour ne pas devenir moribondes et altérer l'objet d'art proprement dit, de façon irréversible.
Chaque musée du monde a son gardien de nuit qui, suivant un lourd programme de rotations très réglementées, organise cette soupape de liberté aux heures impaires de la nuit close, en fonction des types d'oeuvres et des collections.
La tâche n'est pas sans difficulté car, comme son créateur, l'oeuvre d'art continue d'être une éponge du monde qui l'entoure, et la pression qu'elle relâche donne lieu aux manifestations les plus inattendues et assurément les plus irrationnelles.
L'étudiant n'en croit évidemment pas un mot, et lors d'une nouvelle escapade nocturne, le gardien lui fausse compagnie pour confronter le jeune homme à ce qu'il refusait de croire, et tester son courage.
Car le vieil homme, harassé par ces années de service, se cherche un successeur.
Début du XVIe siècle, en Allemagne. Un moine du nom de Martin Luther prépare la Réforme protestante. Il publie ses « 95 thèses » contre les indulgences dont l'Église catholique fait commerce pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome. C'est une véritable déclaration de guerre contre le pape Léon X.
Bientôt, dans les campagnes, la révolte gronde. Entre 1524 et 1526, des paysans prennent les armes par milliers. Ils clament leur foi dans la Réforme et affirment leur volonté de bouleverser l'ordre politique, économique et social. Luther les désavoue et fait alliance avec les Princes. Mais un autre moine, Thomas Mu¨ntzer, les rejoint et prend leur tête. Son mot d'ordre est révolutionnaire : « Omnia sunt communia », « Tout est à tous ». C'est dans ce contexte que le jeune Luca est envoyé par Léon X à Wittemberg pour être ses yeux et ses oreilles. Bref, pour être son espion...
Un récit historique de haute volée signé par Gérard Mordillat (Ulysse Nobody, Le Suaire) et sublimé par le dessin généreux d'Éric Liberge (Le Suaire).
Un récit d'une guerre contre les inégalités sociales et économiques qui résonne encore aujourd'hui.
Ce récit historique se déroule sur plusieurs siècles et dans plusieurs pays. C'est l'histoire de Lucie, nonnette à Lirey, de Lucia, fille d'un baron monarchiste à Turin, et de Lucy, cinéaste au Texas. Lucie est vierge au XIVe siècle, Lucia perd sa virginité au XIXe et Lucy est enceinte au XXIe. Le Suaire est un tout, dont les parties se répondent, et l'histoire finit en apothéose !
C'est l'histoire d'une passion amoureuse dont le présumé linceul du Christ est à la fois l'enjeu et l'emblème. La rivalité de deux hommes, Thomas et Henri, pour la conquête de Lucie (Lucia-Lucy) est l'écho de ce qui se trame en public pour déchiffrer et posséder le Suaire dit de Turin.
Champagne, février 1357. Henri, évêque de Troyes, chevauche vers le lazaret de Lirey, pour tenter de convaincre sa cousine Lucie, dont il est amoureux, de renoncer à ses voeux religieux. Dans la chapelle où ils sont réunis, les moines font cet amer constat : les caisses sont vides, et les travaux de l'abbatiale, qui doit accueillir un morceau de la Vraie Croix, seront bientôt arrêtés, faute de moyens... "Nous avons fait le serment de bâtir une abbatiale qui accueillera la relique, et nous serons fidèles à notre parole, quoi qu'il en coûte", s'exclame Thomas, le prieur de la communauté. Les ressorts de la tragédie, tant amoureuse que religieuse, sont désormais en mouvement...
Turin, mai 1898. Lucia, fille unique du baron Tomaso Pastore d'Urbino, se donne pour la première fois à Enrico Spitiero, un jeune avocat et député socialiste. Le baron, chef du parti monarchiste est un catholique fervent, alors que l'amant de Lucia, Enrico, est un athée notoire. Tandis que dans la rue des manifestants crient "À bas la monarchie", Secondo Pia photographie le "suaire" dans la cathédrale San Giovanni Baptista. Pour le baron d'Urbino, c'est le visage du Christ qui se révèle. Aussitôt, à la chambre des députés, Enrico dénonce un tour de passe-passe des monarchistes pour "asseoir le trône de la maison de Savoie". Les esprits s'échauffent, Tomaso et Enrico en sont presque à venir aux mains. Dans le public, Lucia assiste, impuissante, à la querelle qui oppose son père et son amant...
Au XXIe siècle enfin, à Corpus Christi, Texas, a lieu l'avant-première du film de Lucy Bernheim, The Son of Man. Le rôle du Christ y est joué par Henry Nalpas. Scandale. Une douzaine de membres du Ku Klux Klan font irruption dans la salle pour interdire la projection. À leur tête Thomas Crowley, l'ancien professeur de Lucy...
L'histoire de Lucie, Thomas et Henri est celle d'une passion amoureuse dont le Suaire dit «de Turin» est à la fois l'enjeu et l'emblème. La rivalité des deux hommes pour la conquête de la jeune femme joue dans l'intimité ce qui se joue en public pour la conquête du Suaire.
L'image fascinante imprimée sur un linge est-elle une relique sacrée venue du premier siècle de notre ère, qui prouverait l'existence de l'homme-Dieu? Ou un artifice fabriqué de toutes pièces pour abuser et asservir ceux qui veulent croire?
Ce récit historique, qui se déroule sur plusieurs siècles et dans plusieurs pays, est écrit par Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, les auteurs et réalisateurs de Corpus Christi et de l'Origine du christianisme, et sublimé par le dessin d'Éric Liberge.
L'histoire de Lucie, Thomas et Henri est celle d'une passion amoureuse dont le présumé linceul du Christ est à la fois l'enjeu et l'emblème.