Avec Camille, son époux, Thérèse mène une vie rythmée par les parties de dominos aux côtés de petit-bourgeois satisfaits. Assoiffée de vie, elle est astreinte à la charge de garde-malade d'un mari souffreteux. Laurent, l'amant qu'elle choisit pour meubler son quotidien, ne suffit pourtant pas à satisfaire la fougueuse Thérèse. Entravée par les corps débiles et les esprits boiteux qui l'entourent, cette grande vivante réalise que pour survivre elle devra tuer. Dès lors, elle décide avec Laurent l'assassinat de son mari. La vie de Camille était une longue agonie : sa mort la prolonge. À rebours d'une existence insignifiante, le spectre du mari envahit l'esprit des deux amants, et son cadavre s'immisce jusque dans leurs ébats. À la croisée d'un roman policier et d'une histoire de fantômes, Zola dresse le portrait glaçant d'un monstrueux ménage à trois.
Une des grandes grèves du siècle dernier racontée par un journaliste de génie qui en a fait un réquisitoire, un formidable « J'accuse » contre le capital, le roman de la lutte des classes et de la misère ouvrière. Un livre de nuit, de violence et de sang, mais qui débouche sur l'espoir d'un monde nouveau lorsque le héros, Étienne Lantier, quittant la mine « en soldat raisonneur de la révolution », sent naître autour de lui une « armée noire, vengeresse... dont la germination allait bientôt faire éclater la terre ».
Germinal marque l'éveil du monde du travail à la conscience de ses droits et c'est au cri sans cesse repris de « Germinal ! Germinal ! » que la délégation des mineurs de Denain accompagna le convoi funèbre de Zola à travers les rues de Paris.
Le Second Empire vise à faire de Paris la capitale de la mode et du luxe. La ville se modernise. Les boutiques du Paris ancien laissent place peu à peu aux grands magasins, dans le voisinage des boulevards et de la gare Saint-Lazare. La nouvelle architecture illustre l'évolution des goûts : on entre dans le royaume de l'illusion. Octave Mouret, directeur du Bonheur des Dames, se lance dans le nouveau commerce.L'exploit du romancier est d'avoir transformé un épisode de notre histoire économique en aventure romanesque et en intrigue amoureuse. Rien d'idyllique pourtant : le magasin est construit sur un cadavre ensanglanté, et l'argent corrompt tout. Pour Zola, la réussite du grand magasin s'explique par la vanité des bourgeoises et le règne du paraître. Il nous décrit ici la fin et la naissance d'un monde : Paris, incarné ici dans un de ses mythes principaux, devient l'exemple de la cité moderne.
Dédicacé au «grand ami Flaubert, en haine du goût», L'Assommoir, parce qu'il peignait sans complaisance la condition ouvrière, la folie née de la misère et de l'alcool, provoqua une nouvelle bataille d'Hernani. «M. Émile Zola est le chef de la Commune littéraire», écrivit un journaliste. «Il pue ferme», disait un autre et un autre encore : «Ce n'est pas du réalisme, c'est de la pornographie.»Zola répondit : «J'ai montré des plaies... Je laisse au législateur le soin de trouver les remèdes.» Et Paul Bourget écrivait à Zola : «C'est votre meilleur roman... Faites-nous encore quelques pages de cette force-là et vous serez le Balzac de la fin du siècle.»
«L'essentiel de La Bête humaine, c'est l'instinct de mort dans le personnage principal, la fêlure cérébrale de Jacques Lantier, mécanicien de locomotive. Jeune homme, il pressent si bien la manière dont l'instinct de mort se déguise sous tous les appétits, l'Idée de mort sous toutes les idées fixes, la grande hérédité sous la petite, qu'il se tient à l'écart:d'abord des femmes, mais aussi du vin, de l'argent, des ambitions qu'il pourrait avoir légitimement. Il a renoncé aux instincts; son seul objet, c'est la machine. Ce qu'il sait, c'est que la fêlure introduit la mort dans tous les instincts, poursuit son travail en eux, par eux; et que, à l'origine ou au bout de tout instinct, il s'agit de tuer, et peut-être aussi d'être tué.»Gilles Deleuze.
«Le sujet de Nana est celui-ci:Toute une société se ruant sur le cul. Une meute derrière une chienne, qui n'est pas en chaleur et qui se moque des chiens qui la suivent. Le poème des désirs du mâle, le grand levier qui remue le monde.»(Émile Zola).«J'ai passé hier toute la journée jusqu'à 11 heures et demie du soir à lire Nana, je n'en ai pas dormi cette nuit... Les caractères sont merveilleux de vérité... La mort de Nana est michelangelesque! Un livre énorme, mon bon!»(Gustave Flaubert).Dans ce roman, et dans ce personnage de courtisane, Zola a peint à la fois la corruption d'une femme, de la société où elle recrute ses amants, et d'un régime politique, le Second Empire, qui se rue avec insouciance vers la guerre et la débâcle. Sexualité, histoire et mythe vivent et meurent ensemble, dans un même souffle brutal.
Textes extraits de Contes à Ninon suivi de Nouveaux Contes à Ninon (Folio classique)
Camarade de jeunesse de Cézanne, ami et défenseur de Manet et des impressionnistes, Zola a résumé dans L'oeuvre toute son expérience du milieu et des problèmes de la peinture sous le Second Empire et les premières décennies de la IIIe République. Document de premier ordre sur ces «Refusés», ces «plein-airistes» que nous considérons comme les fondateurs de la modernité, L'oeuvre dit aussi la tragédie d'un homme, Claude Lantier, tempérament romantique hanté par des rêves d'absolu, le désir de «tout voir et tout peindre. Des fresques hautes comme le Panthéon ! Une sacrée suite de toiles à faire éclater le Louvre !» Mais, devant l'incompréhension de l'époque, l'absolu du rêve deviendra celui de la détresse, et Claude, qui a commencé comme Manet, aura la même fin que Van Gogh.
Paris, années 1870. Le baron Haussmann s'apprête à bouleverser la géographie de la capitale en perçant les rues pour y dessiner de larges avenues. Dans cette atmosphère bouillonnante, les spéculations immobilières vont bon train ; c'est ainsi qu'accède à la fortune Aristide Rougon, dit Saccard. Petit fonctionnaire de voirie, petit escroc, manipulateur et hypocrite, il s'enrichira en participant au dépeçage de Paris, véritable curée où les bourgeois parisiens, cupides et affamés, se déchirent la capitale comme des chiens une carcasse.Deuxième tome de la série des Rougon-Macquart, La Curée fait le portrait d'une ville avide de jouissance, déchirée par les querelles de pouvoir et d'argent. Symbole de l'immoralité d'une époque entière, Paris est le témoin de tous les vices. Du bois de Boulogne aux grands boulevards, les personnages s'adonnent à l'adultère, à l'inceste et au crime. Zola les traque dans chaque salon, chaque hôtel, chaque alcôve, avec la minutie d'un chroniqueur et la verve d'un satiriste. L'or et la chair : telles sont les obsessions d'une capitale pourrie jusqu'à la moëlle, Ville-lumière dont les boyaux cachent la pire noirceur.
Échappé du bagne, Florent gagne la capitale où il trouve un emploi au coeur des Halles. Républicain contraint à la clandestinité dans une France dirigée d'une main de fer par Napoléon III, il devra composer avec un peuple de petits bourgeois avides et prompts à revendiquer la part du voisin. Le Ventre de Paris, ce sont les Halles, avec leur «souffle colossal épais encore de l'indigestion de la veille», leurs montagnes de mangeailles, de viandes saignantes, «de choses fondantes, de choses grasses», de «gradins de légumes» d'où montent «le râle de tous les potagers de la banlieue». «L'idée générale, écrit Zola, est le ventre, la bourgeoisie digérant, ruminant, la bête broyant le foin au râtelier, la bedaine pleine et heureuse se ballonnant au soleil.» C'est l'éternel combat des «Gras» contre les «Maigres».
Roman des origines, La Fortune des Rougon expose la souche viciée d'où commencent à germer les membres corrompus d'une famille maudite : Adélaïde Fouque, folle matriarche haïe par ses fils, Pierre Rougon et Antoine Macquart. Rongés par la rivalité, ces demi-frères ne se retrouveront que dans une même ambition dépravée. Dans ce roman se nouent les heurs et malheurs qui feront la substance du cycle des Rougon-Macquart, cette traversée tragique des classes sociales de la France du XIX? siècle. Mobilisant la Fortune - la notion antique de destin -, Zola puise la sève de cette saga dans les tares immémoriales qui affectent toute famille. Premier tome de la série, La Fortune des Rougon (1871) bourgeonnera jusqu'au Docteur Pascal (1893), vingtième et dernier volume, à travers les méandres d'une généalogie décadente. Avec les tableaux généalogiques des Rougon-Macquart.
Olivier Bécaille est-il mort? C'est en tout cas le diagnostic que le médecin, convoqué par sa femme, prononce au-dessus de sa dépouille inanimée. Mais le malheureux n'a que l'apparence d'un cadavre:prisonnier de son corps inerte, il continue de percevoir le monde qui l'entoure. Et si, trompé par sa torpeur, on l'enterrait vivant?
En 1894, l'état-major de l'armée est secoué par une affaire qui ébranle la société tout entière : un officier a trahi. Alfred Dreyfus, juif alsacien, est le coupable idéal. Sa dégradation, sa déportation sur l'île du Diable, son retour en France, ont divisé la société. Avec "J'accuse", Emile Zola symbolise l'engagement intellectuel face au pouvoir, au mensonge et à la soumission.
«Les Rougon-Macquart, roman, se dresse contre la société bourgeoise dont son auteur attaquait déjà les bases esthétiques dans ses campagnes contre le salon officiel, protégé par l'Impératrice, contre le régime que, journaliste, il fouette de plus en plus ouvertement dans la Tribune. Le 31 juillet 1869, il célèbre à sa manière le centenaire de Napoléon Ier en remarquant que ce sont les morts qu'il faudrait convoquer à cette belle fête, la fête d'un peuple d'égorgés. Dès le premier roman, La Fortune des Rougon, où l'on voit les ridicules sordides des partisans de Napoléon III, en Provence, lors du coup d'État, dès le second, La Curée, où les arrivistes se transforment en parvenus, Zola attaque un régime de boue, de lâcheté, de terreur qui ne s'avoue pas. Les cortèges de Plassans, menés par la petite Miette enveloppée dans les plis du drapeau rouge, jetant la terreur sur leur passage parmi les notables, ne sont que le prologue aux apocalyptiques cortèges de Germinal, encore dans les limbes.
Le jeune écrivain a taillé, en bûcheron, son contrefeu. Il sait où il va. L'avenir l'appelle, le romantisme le pousse. Il veut être prométhéen. L'hérédité, l'homme physiologique, le roman expérimental, l'ombre de Balzac, la découverte de la condition ouvrière, l'amour de la République, la haine de l'Empire, le naturalisme transcendant le réalisme, il domine ces masses mouvantes, en puissant forgeron à lorgnon. Il brasse un monde.» Armand Lanoux.
Zola L'Oeuvre Dans aucun autre roman Zola n'a mis autant de lui-même que dans L'Oeuvre. Zola, le critique d'art, ami de Cézanne, fervent défenseur, contre l'art officiel, de Manet, de Monet et de toute l'avant-garde qu'incarne Claude Lantier dans le roman. Zola, l'écrivain naturaliste, rêvant de donner son existence entière « à une oeuvre où l'on tâcherait de mettre les choses, les bêtes, les hommes, l'arche immense ». Zola, l'homme enfin, et les souffrances quotidiennes de la création vues à travers l'insatisfaction permanente et l'angoisse de déchoir d'un peintre génial et d'un romancier travailleur.
Roman de la passion de l'art au détriment de la vie et de l'amour, L'Oeuvre met en scène à la fois l'enthousiasme d'une révolution artistique et le drame éternel de l'artiste aux prises avec la création.
Edition de Marie-Ange Voisin-Fougère.
Le 13 janvier 1898, un article retentissant paraît dans le journal L'Aurore, intitulé « J'Accuse... ! ». Zola y prend nommément à partie les principaux responsables de la condamnation du capitaine Dreyfus. Il n'ignore pas qu'il court le risque d'un procès en diffamation, mais son coup de génie est de comprendre que c'est là le moyen de porter l'Affaire au grand jour - et devant la magistrature civile. C'est ce qui advient : condamné, Zola est contraint de s'exiler, mais « la Vérité est en marche ». Cette lettre ouverte au président de la République n'est que le moment le plus célèbre de l'action déployée par le romancier en faveur de Dreyfus. Lui-même réunit en 1901 ses différentes interventions dans un ouvrage, La Vérité en marche. Elles sont ici reprises et redéployées de manière pleinement chronologique, et enrichies de nombreuses autres pages. On y trouve une véritable leçon de lucidité et d'éthique politique.Édition d'Henri Mitterand.
Zola Nantas suivi de Madame Sourdis Nantas, un jeune Marseillais ambitieux qui vient de monter à Paris, ne parvient pas à trouver de situation lorsqu'un soir une mystérieuse visiteuse lui propose d'épouser Flavie, la fille du baron Danvilliers : il reconnaîtra l'enfant dont elle est enceinte et percevra deux cent mille francs. Simplement, la jeune fille lui demande de n'être jamais son mari que de nom et, après sa brillante ascension sociale, c'est Flavie que Nantas voudra conquérir. Relation qui s'inverse dans la seconde nouvelle, où le triomphe de la virilité se retourne en défaite. Car si Adèle désire épouser Ferdinand Sourdis dans l'espoir de mener le jeune peintre à la gloire, la paresse aussi bien que la débauche du mari conduisent peu à peu sa jeune femme à achever ses tableaux - et finalement à usurper son rôle.
Publiées pour la première fois en 1878 et en 1880 dans Le Messager de l'Europe, une grande revue de Saint-Pétersbourg, ces nouvelles appartiennent pleinement à leur temps. Mais si l'ambitieuse puissance de Nantas évoque Son Excellence Eugène Rougon, ou Aristide Saccard, l'aventurier prédateur de La Curée, c'est bien plutôt à la misogynie des écrivains proches de Zola que fait songer Madame Sourdis, femme-vampire qui aura finalement dévoré son mari et inquiétante annonciatrice de bien des névroses fin-de-siècle qui feront aussi frémir de cette épouvante-là.
Edition de Jacques Noiray.
Zola L'Argent Dix-huitième volume des Rougon-Macquart, L'Argent est le premier grand western financier des temps modernes : bilans falsifiés, connivences politiques, fièvre spécula- tive, manipulations médiatiques, rumeurs, scandales, coups de Bourse et coups de Jarnac, lutte à mort entre les loups-cerviers de la finance qui déjà rôdaient chez Balzac.
S'inspirant de quelques faits divers retentissants, Zola décrit le culte nouveau du Veau d'or, la vie secrète de son temple, l'activité fiévreuse de ses desservants ; il dénombre ses élus et ses victimes.
A l'heure des conßits économiques planétaires, il faut revivre cette croisade et cette épopée du Capital.
A l'heure où les audaces de la technologie bancaire nous font frémir, il faut relire cet hymne à la vie.
Edition de Philippe Hamon et Marie-France Azéma.
La Débâcle : Sedan, l'effondrement de la France impériale, frivole et corrompue, devant «l'esprit scientifique» de l'Allemagne et l'implacable mécanique de ses armées. La défaite, le siège de Paris, le brasier de la Commune, «l'exécrable semaine» de la répression versaillaise. Reportage militaire d'une scrupuleuse exactitude, fresque de deuil, de souffrance et de sang, le roman est aussi l'analyse de la déchirure qui est au coeur de la conscience collective des Français et que juin 40 fera revivre. «La Débâcle est un de ces documents privilégiés en dehors desquels l'histoire morale de la France contemporaine ne saurait et ne pourrait être écrite.» Raoul Girardet
« Ce fut ainsi qu'Albine et Serge marchèrent dans le soleil, pour la première fois. Le couple laissait une bonne odeur derrière lui. Il donnait un frisson au sentier, tandis que le soleil déroulait un tapis d'or sous ses pas. Il avançait, pareil à un ravissement, entre les grands buissons fleuris, si désirable, que les allées écartées, au loin, l'appelaient, le saluaient d'un murmure d'admiration, comme les foules saluent les rois longtemps attendus. Ce n'était qu'un être, souverainement beau. La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur de la peau brune de Serge. Ils passaient lentement, vêtus de soleil ; ils étaient le soleil lui-même. Les fleurs, penchées, les adoraient. »
Ancien soldat, Jean Macquart se fait embaucher comme ouvrier agricole dans un village de la Beauce. Là, il s'éprend de la nièce du père Fouan, Françoise, qu'il souhaite épouser. Mais autour de lui rôde la convoitise, et la vie de paysan est rude. Les enfants du vieil homme se déchirent autour de l'héritage de leur père. Chez ces travailleurs, une seule obsession : la terre. Cette terre féconde et pourtant cruelle, mère nourricière indifférente aux malheurs de ses enfants. Pour la posséder, ils sont prêts à tout. Avilis par le meurtre et l'inceste, ils sombrent peu à peu dans la pire des noirceurs.Quinzième roman du cycle des Rougon-Macquart, La Terre (1887) en est le plus violent. A sa parution, il déchaîne les critiques : on s'insurge contre cette «obscénité gratuite», cette «suite de visions monstrueuses». On reproche à Zola de se complaire dans «l'ordure», en noircissant le portrait des tares paysannes. Zola, lui, ne renie rien de ce féroce tableau du monde paysan, et de l'âme humaine.
Thérèse Raquin est mariée à son cousin Camille. Elle s'ennuie dans sa mercerie sombre et lugubre du passage du Pont-Neuf. Sa vie est bouleversée par sa rencontre avec Laurent dont elle s'éprend. Un jour, les deux amants décident de tuer Camille pour vivre leur amour au grand jour.
Un récit sulfureux et captivant.
Groupements de textes :
1. Les affres de la passion.
2. Le crime dans les romans et les nouvelles du XIXe siècle.
Philippe, jeune homme charmant mais pauvre et sans titre, s'éprend de la jeune Blanche de Cazalis, nièce d'un puissant député royaliste de Marseille. Mais lorsqu'il décide de l'enlever en espérant bientôt l'épouser, il ne mesure pas la colère que cet affront va faire naître chez M. de Cazalis. Sur fond de révolution de 1848 et d'épidémie de choléra, dans les rues de Marseille et à travers l'arrière-pays aixois, Marius, le jeune frère de Philippe, devra déjouer de nombreux obstacles pour sauver Philippe et protéger Blanche.
Mallarmé, le 18 mars 1876, écrivait à Zola à propos de Son Excellence Eugène Rougon : « Un intérêt profond s'y dissimule admirablement sous le hasard plein de plis et de cassures avec lequel le narrateur d'aujourd'hui doit étoffer sa conception. Je considère votre dernière production comme l'expression la plus parfaite du point de vue que vous aurez à jamais l'honneur d'avoir compris et montré dans l'art de ce temps. Dans l'attrayante évolution que subit le roman, ce fils du siècle, Son Excellence marque encore un point formidable : là où ce genre avoisine l'histoire, se superpose complètement à elle et en garde pour lui tout le côté anecdotique et momentané, hasardeux. Quelle acquisition subite et inattendue pour la littérature que les Anglais appellent la fiction ! »