Entre Lorraine et Alsace, anatomie d'une trahison maternelle Âgé de douze ans à la mort de son père en 1933, Jean, dit P'tit Roro, dernier d'une fratrie de onze enfants, est élevé seul par sa mère, Joséphine, qui vivote en lavant du linge dans le canal de la Marne au Rhin à Champigneulles, près de Nancy. Malgré les efforts de sa soeur aînée, Agathe, Jean ne peut échapper à l'emprise de cette mère cassante, portée sur la boisson, qui ne décourage pas ses petits écarts, surtout quand ils permettent de gagner quelques sous.
Philomène-Jeanne ignore tout cela lorsque Jean, qui travaille avec son père aux Chemins de fer, demande sa main dans l'euphorie de la Libération. Acculée à ce mariage, la jeune Alsacienne éprise de culture et d'idéal se résigne à emménager avec son mari chez sa belle-mère. Celle qu'on rebaptise Jeannette se plie aux moeurs de sa nouvelle famille. Mais la violence qu'elle est obligée de se faire est bien trop forte pour ne pas se retourner contre la fille qui naîtra de cette union...
Dans son roman sans doute le plus personnel, Élise Fischer nous livre, sur trois générations, entre Lorraine ouvrière et Alsace rurale, une radiographie familiale saisissante, qui nous mène au coeur de la relation mère-fille, au plus près de ses failles et de ses blessures.
En cette fin de XIXe siècle, le destin de Charlotte est placé sous le signe du sel, grande richesse souterraine de la Lorraine. À mesure que Charlotte grandit, les principes bourgeois de son père se font de plus en plus pesants. Entre son amour pour Maurice, brillant étudiant en médecine mais fils d'ouvrier, et le prétendant huppé agréé par ses parents, elle devra faire face à un choix impossible. Plus tard, sa fille, Gabrielle, sera confrontée aux épreuves de l'Occupation et à la déportation. Mathilde, la fille de Gabrielle, enfant des Trente Glorieuses et de 1968, s'autorisera toutes les audaces et étreindra - enfin - le bonheur dont les femmes des terres salées avaient, avant elle, tant rêvé...Élise Fischer nous fait vivre, à travers les espoirs, les rêves et les combats de cinq générations d'héroïnes passionnément engagées dans leur époque, les extraordinaires mutations qu'a connues en un peu plus d'un siècle la condition féminine.
1857, en Lorraine. Après la mystérieuse disparition du fermier qui l'employait, un homme brutal qui abusait d'elle, Émilienne part rejoindre sa cousine Henriette, ouvrière aux salines de Dieuze. Mais alors qu'elle commence seulement à dépasser le traumatisme des violences qu'elle a subies, de terribles accusations l'obligent à se cacher. Émilienne espère qu'elle pourra un jour connaître le bonheur, mais elle a fait une promesse, lourde de sacrifices, qui a déjà scellé son destin...
Du Second Empire jusqu'à l'Exposition universelle de 1889, Élise Fischer nous entraîne dans une Lorraine méconnue, celle des travailleurs du sel, pour nous faire vivre les joies, les douleurs et les passions de femmes fortes malgré les tourmentes de l'Histoire et l'adversité.
Mystère dans les coulisses du Théâtre du Peuple de Bussang.
1986. Après une rupture amoureuse, Sophie, jeune journaliste dans un grand quotidien parisien, renoue avec Bussang dans les Vosges d'où elle est originaire. Le bourg bruisse encore de rumeurs sur le destin tragique des femmes de sa lignée, sur sa mère et sa grand-mère, tôt délaissées, sur son arrière-grand-mère, Mariette, une orpheline, morte en couches sans révéler le nom du père de son enfant, sur la mère adoptive de Mariette, Nadette, mêlée à un crime jamais élucidé.
Une interview que lui accorde Frédéric Pottecher, le fameux chroniqueur judiciaire, donne à Sophie l'occasion de revisiter ce passé. Nadette était gouvernante chez les Pottecher à Bussang. Elle a participé comme beaucoup d'autres habitants du bourg à l'aventure du Théâtre du Peuple, créé en 1895 par Maurice Pottecher, l'oncle de Frédéric, une expérience de théâtre populaire inédite au rayonnement mondial.
Tout en se plongeant dans près d'un siècle d'effervescence créatrice qui a fait de Bussang un haut-lieu de la culture, Sophie va peu à peu mettre à jour le drame secret qui emprisonnait sa vie.
En 1945, près de Nancy, Odile épouse Henri, ouvrier métallurgiste et voyou notoire. Si elle connaît le manque d'argent, la pénurie de logements et l'impossibilité de divorcer, sa fille Isabelle deviendra journaliste et vivra sa vie de femme en toute indépendance.
Des Trente Glorieuses côté classes populaires aux années 1980, de l'abbé Pierre à Jean Prouvé, des hauts-fourneaux aux intérieurs bourgeois, c'est un nouveau monde qui naît sur le chemin de ces deux héroïnes vers l'émancipation.
Entre l'Alsace et la Lorraine, le destin de deux enfants nés dans la tourmente de la dernière guerre.Édouard et Reine sont des enfants de la guerre, nés d'un père alsacien, Armand Baumann, et d'une mère lorraine, Léonie Peltier. Édouard est venu au monde en 1939 alors qu'Armand, mécanicien automobile, était sur la ligne Maginot. Fait prisonnier, le jeune Alsacien a été aussitôt enrôlé de force dans l'armée allemande,dont il est parvenu à s'échapper. Reine est née après ses brèves retrouvailles avec Léonie, en 1942.L'absence de leur père, parti rejoindre les Forces Françaises Libres, l'engagement inconditionnel de leur mère dans les rangs de la Résistance vont faire peser sur le frère et la soeur une lourde chape de deuil, de souffrance et de non-dits. Au point de les éloigner l'un de l'autre...Pour toujours ? Peut-être pas. Car cinquante ans après, Édouard propose à Reine d'affronter ensemble les spectres du passé.
1960, Nancy. Dans sa cellule de prison, Lina attend sans illusions l'issue de son proce`s. C'est au parloir, gra^ce a` sa visiteuse, soeur Marie- Bernadette, toute de patience et de douceur, que Lina peut malgre´ tout libe´rer sa parole, sa me´moire, et remonter le fil de son histoire : son enfance sous le soleil du Sud, sa vie de bohe`me dans les cirques, sa folle passion pour un danseur juif allemand pendant l'Occupation. Jusqu'a` sa rencontre avec Rene´. Parce qu'il lui avait montre´ un visage avenant, parce qu'il semblait re´ellement e´pris, elle, la jolie saltimbanque, a accepte´ de s'unir a` lui. Mais comment se relever de l'e´preuve quotidienne des coups, de l'humiliation, de la honte ? Un jour, a` bout, elle l'a laisse´ mourir. Elise Fischer a toujours e´pouse´ la cause des femmes en racontant au fil de ses romans leurs passions, leurs blessures, leurs combats.
1940, à Nancy, Jeannette, fille adoptive d'un notable, a réalisé sa vocation. Elle qui s'était toujours vue derrière les fourneaux dirige, en plus d'un salon de thé "Le jardin de Pétronille", la brasserie "La Lorraine" sur la plus grande artère commerçante de la ville. L'armée d'occupation est omniprésente. Jeannette est obligée de faire jouer des airs allemands pour divertir la nouvelle clientèle.
Elle s'y résigne d'autant mieux que l'établissement assure une "couverture" idéale pour ceux qui fuient les persécutions ou s'organisent pour résister. Beaucoup agissent dans l'ombre, serveurs, musiciens, habitués, en oubliant parfois qu'ils côtoient aussi des collaborateurs... Au cours de démêlés avec la Kommandantur, Jeannette fait la connaissance d'un officier de la Wehrmacht, un humaniste qui réprouve les exactions nazies.
Leurs relation devient de plus en plus intime, au point qu'elle est bientôt confrontée à un dilemme terrible...
Anaïs, jeune pianiste, file le parfait amour avec Nathanaël, violoniste. Quand elle tombe enceinte, c'est tout naturellement qu'ils envisagent de se marier. Mais la mère de Nathanaël s'y oppose fermement. Il se pourrait que les raisons de ce refus remontent à la Seconde Guerre mondiale et aux rôles joués par chacune de ces deux familles...
A sa terre natale Elise Fischer rend un hommage puissant à travers ces quatre sagas historiques qui brossent le portrait d'une Lorraine d'art et d'industrie.
C'est l'histoire de Matthieu Thuillier, souffleur de verre dans la prestigieuse verrerie nancéenne Daum au début du XXe siècle, alors que triomphent l'Art nouveau et l'école de Nancy ; ce sont les destins de trois générations de femme de caractère qui accompagnent l'histoire véridique de la brasserie de Champigneulles depuis le début du XXe siècle ; c'est Manon la muette, seule rescapée d'un massacre et traumatisée, qui trouve à Lunéville la rédemption dans l'amour qu'elle porte à l'art naissant de la faïence au XVIIIe siècle ; c'est enfin au XIXe siècle l'itinéraire d'Adrien le colporteur d'images d'Epinal qui sillonne l'Est de la France, porteur d'un secret qui le ronge...
Paris, 1953. Pauline Delaumont et Anne, sa soeur jumelle, décevant les attentes de leur père, notable de Nancy, sont chanteuses dans un cabaret de la butte Montmartre. Leur spectacle fait recette mais pas assez aux yeux du propriétaire qui, pour mieux rançonner la clientèle, exige qu'elles le pimentent de numéros de strip-tease ! Elles décident alors d'ouvrir leur propre établissement : ce sera le cabaret des Deux Hirondelles, à Saint-Germain-des-Prés. Elles peuvent compter sur le soutien amical des artistes les plus en vue : Catherine Sauvage, Cora Vaucaire, Léo Ferré, Mouloudji, Georges Brassens, Grappelli, Django et tant d'autres...
Alors qu'Anne fi le le grand amour avec un musicien hongrois et que Pauline vit allègrement son célibat, tout se présenterait au mieux pour les jumelles sans la menace que fait peser sur elles une abominable campagne de calomnies. Qui, dans l'ombre, les poursuit de sa haine ?
Quand les masques tomberont, il faudra tout l'amour de leur famille nombreuse nancéienne pour panser les blessures et réparer les destins brisés...
Élise Fischer nous fait partager avec coeur et passion les rires et les larmes d'une famille française emportée dans le tourbillon d'une époque troublée...
Dans la Lorraine contemporaine, le portrait d'une femme à la conquête de sa liberté.
Annelise est envoyée en reportage par sa rédaction à Villey-Saint-Etienne, petit village des bords de la Moselle, pour couvrir la distribution de vin aux villageois le jour de Pâques, une tradition locale séculaire. L'occasion pour cette quinquagénaire de s'éloigner quelques temps de sa vie bousculée entre un mari infidèle, deux grands enfants sur le départ et un père âgé en perte d'autonomie, enfermé dans son silence.
Sur la route des vignobles de Toul, les souvenirs ramènent Annelise une trentaine d'années auparavant, en 1969. Toute jeune cheftaine, elle a animé un camp scout non loin de là. Parenthèse enchantée où elle a connu son premier amour...
Pourquoi a-t-elle renoncé à ce garçon qu'elle aimait ?
Alors que son existence vole en éclats, Annelise prend conscience de la chape de secrets et d'interdits qui pèse depuis toujours sur ses épaules.
Est-il encore temps de se délivrer du passé ? Et au prix de quelles révélations ?
Depuis que Blanche a quitté la Lorraine et le pays minier pour Paris, elle n'a plus donné signe de vie. Quinze ans ont passé. A l'hôpital des grands brûlés où elle travaille, Blanche croise un jour sa mère Renate qui lui apprend que son père est mourant. Si la colère est toujours aussi vive chez Blanche, elle a pitié de la douleur de sa mère. Quel secret lie ces deux femmes ? Auprès de son père, l'heure est aux confessions. Kurt lui raconte l'arrivée de ses parents allemands en Lorraine, puis sa rencontre avec Renate, fille de réfugiés italiens. Il lève ensuite le voile sur la blessure qui a poussé Blanche à tout quitter. C'est alors que survient une catastrophe au puits Simon à Forbach. Bouleversée, Blanche met ses compétences professionnelles au service des siens. Momentanément, clame-t-elle, car trop de révolte coule encore dans ses veines pour renouer avec une terre qui l'a à jamais meurtrie.
Pourtant, au fil des jours, par-dessus les chevalements de la mine qui vit ses dernières années, Blanche va cheminer aux côtés des gueules noires de Lorraine dont elle est le soleil. Trouvera-t-elle la paix du coeur et, qui sait, l'amour dont elle a été privée ?
C'est mon Nancy que vous découvrirez, dans des lieux qui me sont chers... Souvent ces lieux aimés sont liés à une histoire dont ils ont été les témoins et dont ils ont apprécié le décor. Au fil des promenades au coeur de cette belle ville, j'ai pu retrouver Jeanne, ma mère qui m'a éveillée à l'histoire, à la beauté. J'ai pu constituer un bouquet de souvenirs que j'ai plaisir à vous offrir. Et bien sûr, ressusciter parfois ce temps de l'enfance vécu aux côtés de Suzanne, ma presque soeur jumelle... Pourtant, à l'adolescence, j'avais fait le serment de quitter ces lieux pour voir ailleurs,si les cieux étaient plus bleus, si l'herbe était plus verte ...Peut-être faut-il quitter celles et ceux que l'on aime pour éprouver le manque. Peut-être faut-il tourner le dos à ce que l'on croyait sottement ordinaire pour découvrir l'exceptionnelle richesse d'un lieu, d'un monument. Ce fut mon cas... Mais je suis revenue en Lorraine et si notre maison n'est pas sise à Nancy même, nous avons, mon époux et moi, un petit nid à Nancy, si précieux lorsque nous allons au théâtre, à l'opéra, au concert... Je puis donc vous écrire de Nancy... Et vous emporter au fil des pages. Vous me suivez ?
« Un jour, je partirai, j'irai en Alsace. Il paraît que j'y suis née. Depuis que j'ai fait cette découverte, j'ai envie de voir ce pays. De le respirer. De savoir si je ressemble à cette région. » C'est ainsi qu'en 1976 la jeune Flora quitte le vignoble bourguignon pour les vignes d'Alsace. Elle est libre de toute attache, mais cette liberté a le goût amer d'une quête éperdue de racines. La jeune femme découvre les innombrables beautés de la région et le Kaefferkopf, ce vignoble à nul autre pareil, mais elle doit affronter la sévère maîtresse du domaine, Grete. Entre ces deux femmes, la guerre est déclarée, violente et passionnée, sous le regard de Clément, l'enfant de Grete, trop sage. Or, lui seul sait la vérité. Au coeur des vignes d'Alsace, Elise Fischer raconte la rude confrontation entre deux femmes unies par l'amour de la terre et d'une région, et par un secret de famille.
C'est la fin de l'enfance pour Lise, surnommée la Grenouille, et son monde malicieux : sa soeur la Fouine, leurs parents et la fameuse tante de Russie.
L'adolescence donne des ailes à Lise : elle rêve d'écrire, d'enseigner, de faire du journalisme, du théâtre. Mais avant d'être enfin adulte, il faut encore compter avec l'influence de la grand-mère et les décisions des parents qui, même pleins d'amour, ne comprennent rien... Tiraillée entre devoir et révolte, la Grenouille veut s'affranchir, et aimer, bien sûr.
Le charme des années 1960, où une petite grenouille veut se faire princesse.
En cet été 1992, dans la petite église de la colline de Bouxières près de Nancy, Milou pleure la mort prématurée de Jacinthe. Plus qu'une cousine, Jacinthe était comme une soeur avec laquelle elle communiait dans une même passion pour les marionnettes.
Toutes deux avaient participé, dans l'enthousiasme de la jeunesse, à un rendez-vous historique : le premier festival international de la marionnette à Charleville en 1961.
Jacinthe avait eu la chance de partager le succès de son spectacle avec celui qui allait devenir l'homme de sa vie. Pour Milou, il en était allé autrement. Elle est restée hantée par l'événement singulier qui a fait basculer son destin.
Jacinthe a laissé à l'attention de Milou un paquet de lettres qu'elle ne lui a jamais envoyées. Au fil de sa lecture, Milou va peu à peu exhumer la clé d'un redoutable secret...
J'ai racheté la belle maison vosgienne de mon enfance pour y finir mes jours. Mes enfants sont loin et mon mari m'a quittée. J'ai passé trop de temps à écrire et à courir le monde, de reportage en cause humanitaire. J'ai négligé les miens, oublié qu'on peut faire le bien près de chez soi.
J'ai voulu retrouver des lieux à défaut des êtres. Des souvenirs à défaut d'une famille.
Et puis j'ai reçu cette lettre. Une lettre de ma soeur, Lou. Mais Lou est morte il y a vingt ans...
1919, en Lorraine. Quand Henri, employé à la brasserie de Vézelise, annonce son désir d'épouser Marguerite, la réaction hostile de son oncle Charles surprend tout le monde. Que Marguerite soit un peu plus âgée que lui ne saurait constituer un obstacle sérieux à la réussite de leur couple. Henri est né de père inconnu et sa mère, Marie-Victoire, soeur de Charles, est morte alors qu'il avait quatre ans. Plus encore que sa grand-mère, c'est Charles qui l'a élevé avec un amour paternel. Pourquoi s'oppose-t-il soudain à son bonheur ? Cette question lancinante ne trouvera de réponse que bien des années après, lorsque Henri découvrira les circonstances de sa naissance dans le journal intime de sa mère, petite couturière entreprenante et courageuse, prise au piège de sa sincérité et victime de l'opprobre dont les filles mères étaient accablées en ce temps-là.
Nancy, 1913. Malgré ses accès de sévérité, Philippe Delaumont, professeur en pharmacie, est un époux aimant, un père tolérant. Il a laissé sa cadette partir étudier aux Beaux- Arts à Paris où elle ne cache pas avoir noué une idylle avec un peintre italien. Quant à son aînée, Marie-Amélie, il ne s'est pas opposé à ce qu'elle devienne médecin, ce qu'il juge pourtant peu convenable pour une fille de bonne famille. Ardent patriote, il serait sans doute moins ravi d'apprendre la tendre amitié unissant Marie-Amélie à un ami allemand de son cousin Rodolphe, qui vit à Metz de l'autre côté de la frontière. Mais Rodolphe lui-même vient s'installer à Nancy pour travailler comme journaliste et affirme que l'heure est à la réconciliation entre les ennemis d'hier.
C'est sans compter avec l'implacable engrenage de la grande histoire. En quelques mois l'Europe bascule dans la guerre. Nancy est en première ligne. La famille Delaumont est emportée dans un cataclysme qui brisera les rêves de bonheur, n'épargnera ni les corps ni les coeurs, mais n'éteindra jamais l'espoir...
À travers le destin d'une famille lorraine extraordinairement attachante, Élise Fischer brosse une fresque vibrante de la France dans la Grande Guerre et nous livre une magnifique réhabilitation du rôle décisif des femmes jusqu'au coeur de l'horreur.
« Écris, Jeanne, écris pour toutes les femmes qui n'ont jamais pu s'exprimer. Grâce à toi, elles seront reconnues », supplie Elise Fischer à sa mère qui, à la veille de sa mort, sur son lit d'hôpital, ose enfin lui ouvrir son coeur. C'est le temps des confidences qui débute alors, quand chaque minute et chaque parole comptent. Ce temps passé à l'hôpital sera celui de la chance de Jeanne, celui du stylo tendu par sa fille qui lui permettra, enfin, de se dévoiler entièrement.Car Jeanne, d'origine alsacienne, a beaucoup à dire sur sa vie, sa famille, la guerre, son mariage ; beaucoup de questions aussi : pourquoi a-t-elle était élevée par ses grands-parents ? Pourquoi l'identité de ses parents ne lui aura-t-elle révélée qu'à l'âge de dix ans ? C'est aussi l'histoire d'un amour interdit pendant la guerre, puis celle d'un mariage non désiré à un Lorrain qu'elle nous révèle ici, car il faut bien donner un semblant de sens à sa vie? Ce que Jeanne fera, sans rien montrer de ses blessures, grâce à une dignité, une force et un humour sans failles. Si ces pages scrutent l'intime, les secrets de famille, les non-dits, le rapport mère-fille, elles sont aussi le reflet d'un chapitre de l'histoire de la condition féminine dans une époque troublée. Qu'est-ce que signifie être une jeune femme alsacienne en terre étrangère pendant la guerre ? Qu'est-ce qu'être une femme cultivée dans un milieu ouvrier ? Comment être heureuse lorsque les malheurs vous accablent ? Elise Fischer rend ici un bel hommage à sa mère, grâce à ses dernières paroles et à ses cahiers secrets retrouvés.
Comment une si frêle jeune fille a-t-elle pu attenter à la vie d?autrui ? C?est bien elle, le doute n?est pas possible. Dans le bureau du juge d?instruction, elle a confirmé les aveux faits aux policiers au lendemain de Noël. Une assurance à donner le frisson. ? C?est moi, point. C?est ce qu?elle a dit aux policiers venus la cueillir. La recueillir, plutôt, au café de la gare où elle somnolait après deux jours de course éperdue. Il y avait encore des traces de sang séché sur son pull. Elle avait replié son bras gauche et y avait posé la tête. On aurait pu croire qu?elle pleurait, car des sanglots l?agitaient pendant qu?elle dormait. Les forces de l?ordre massées autour d?elle n?osaient ni l?interpeller ni la toucher. L?un d?eux a toussé. Un autre a demandé si elle allait bien. Alors elle a levé la tête, les a regardés et a dit :? Je vous suis, c?est moi qui ai tué Léo.Elise Fischer est journaliste dans la presse féminine, elle est aussi productrice et animatrice d?une émission littéraire à la radio. Elle a publié, récemment, Le Dernier Amour d?Auguste (2000), Trois Reines pour une couronne (2002), Les Alliances de cristal (2003). Un petit carré de soie est son septième roman.
Au XVIIIe siècle, après des décennies de guerres, de famines et d'oppression, la Lorraine encore indépendante a retrouvé son âme et son éclat sous le règne du duc Léopold.
Savants, artistes et entrepreneurs se pressent au château de Lunéville où le prince, selon la mode de l'époque, encourage de florissantes faïenceries. Dans son entourage grandit Manon, enfant muette rescapée d'un massacre inexpliqué. D'où vient-elle ? D'où tient-elle cette passion et ce talent de faïencière d'art ? Pourquoi cette adolescente déjà infirme semble-t-elle menacée ? Et qui est ce mystérieux chevalier qui, lui, la protége ?
Peu à peu, sous le pinceau de Manon, ornant de motifs et de paysages ces magnifiques vaisselles, la vérité de ses origines va se faire jour...
Ce livre a reçu le 1er prix du Printemps du livre Lorrain
Mouche a trente-six ans, quatre enfants et un époux qui travaille loin. Elle se sent seule, perdue et décide d'aller s'installer en Lorraine, à Charmes où sa mère et sa grand-mère ont grandi. A la recherche de ses origines, elle se rapproche aussi de sa belle-famille, à Rochefontaine, près de Nancy.
Elle veut comprendre les absences et les troubles étranges de son mari. Son enquête, au début, se heurte au silence de cette famille si honorable en apparence, bien établie dans ces magnifiques paysages de l'Est. Le passé rejoint le présent. C'est l'éternelle histoire de Caïn qui n'en finit pas de tuer Abel, du scandale du mal, du pire des outrages lorsqu'il est infligé à l'enfance et du silence de Dieu.
Elise Fischer est journaliste à Bayard Presse. Productrice et animatrice de radio. Elle est l'auteur de deux ouvrages chez Fayard : Les enfants de l'apartheid, Feu sur l'enfance.