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Alors qu'il termine l'écriture de son roman Un père étranger, Eduardo Berti reçoit un colis inattendu contenant des photocopies du dossier que son père présenta à son arrivée en Argentine, dans les années 1940. Originaire de Roumanie et fuyant la Seconde Guerre mondiale, son père avait conservé jusque dans sa tombe de nombreux secrets, jusqu'à son véritable nom de famille.
Parmi toutes les révélations que comporte le dossier, la découverte de l'adresse de la maison natale de son père, dans la ville roumaine de Galati, anciennement Galatz, est comme un nouveau point de départ. Une invitation à entreprendre un voyage à la rencontre du pays natal de son père. Parti en Roumanie sans jamais imaginer qu'il naitrait un livre de ce séjour, Eduardo Berti passe de l'autre côté du miroir, et devient l'étranger. Partir à la recherche de cette maison natale fut ainsi le premier pas vers Un fils étranger, comme un écho à Un père étranger.
Dans ce voyage à Galati, l'invention est au coeur de la reconstitution de l'histoire familiale. Pour combler les silences et les zones d'ombres imposées par le père, le fils n'aura d'autres recours que de lui inventer une histoire, et d'accepter ce qui continuera de lui échapper, à l'image de cette fameuse maison familiale, au n°24, qui se trouve peut-être ne pas être celle que l'on pensait y trouver.
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De Buenos Aires à Madrid, en passant par Paris et le Kent, ce roman nous entraîne au coeur des questionnements sur l'identité, la transmission, l'exil et l'écriture.
Fils d'un immigré roumain installé à Buenos Aires, le narrateur, écrivain, décide de partir vivre à Paris. C'est dans un café qu'il prend l'habitude de lire les lettres que son père lui envoie, se remémorant l'histoire de sa famille.
Quand il apprend que son père est lui aussi en train d'écrire un livre, il se sent dérouté. Et voilà que vient s'intercaler une autre histoire, celle de Józef et de son épouse, Jessie, tous deux installés en Angleterre. Tiens donc, Józef est écrivain lui aussi, d'origine polonaise, exilé en Angleterre : l'immense écrivain Joseph Conrad pourrait bien être le personnage du prochain roman de notre narrateur argentin.
Avec ces histoires qui s'imbriquent, Eduardo Berti tisse une toile particulièrement fine et prenante. Son sens de la formule et son humour créent une narration dynamique qui emporte le lecteur.
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« Est-il vraiment imaginaire ce pays où un étonnant projet de loi prétend décider des droits et des devoirs des écrivains et des lecteurs ? Où un cercle d'admirateurs veut contraindre les romans de leur écrivain favori à devenir réalité ? Où une étrange maladie se déclenche après la lecture d'une célèbre nouvelle de Kafka, et un complot modifie les ouvrages empruntés dans les bibliothèques ? Et où, bien entendu, le service météorologique prévoit des températures toujours comprises entre 12 et 23 degrés ?
Dans un subtil et ludique agencement, Eduardo Berti entremêle et fait dialoguer les nouvelles de ce drôle de pays, en même temps (calme, forcément) qu'il célèbre l'importance de la lecture comme acte d'intelligence, de connaissance et de plaisir. »
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Inventaire d'inventions (inventées)
Eduardo Berti, Monobloque
- La Contre Allee
- La Sentinelle
- 18 Novembre 2017
- 9782917817711
Quelque part entre le fameux Catalogue des objets introuvables de carelman, le Dictionnaire des lieux imaginaires de Manguel, et un inventaire à la manière oulipienne, Eduardo Berti s'émerveille de multiples inventions dont recèle la littérature comme le pianocktail de Boris Vian, le Baby HP - un engin capable de transformer en force motrice l'inépuisable vitalité des enfants - du mexicain Juan José Arreola, le GPS sentimental d'Hervé Le Tellier, la Kallocaïne de l'écrivain et pacifiste suédoise Karin Boye, le superficine - sorte de pommade miraculeuse qui s'applique sur les murs et qui a pour effet de rendre les pièces plus spacieuses - du polonais Sigismund Kryzanowski...
Des textes courts pour en imaginer des fonctions secondaires et en tenter la description. A quoi pourraient bien ressembler la machine à arrêter le temps, les boucles d'oreille-réveil, le traducteur chien-humain, le livre infini, la machine à prier, l'appareil de critique littéraire, l'effaceur de mémoire ...
Eduardo Berti est épaulé par le collectif Monobloque qui en produit les esquisses.
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tous les funes est, au meilleur des sens, un roman littéraire, et il s'alimente de ses propres sources.
dans la tentative du professeur octogénaire de cataloguer tous les funes de la fiction en langue espagnole, il y a une reconnaissance de ce qui est commun, d'une vision du monde partagée grâce aux mots, mais aussi de la banalité de tels travaux par ceux qui croient qu'ajouter une histoire de plus aux bibliothèques du monde pourrait nous aider à le comprendre dans toute son immense absurdité. de tous les funes rassemblés par funès, le plus célèbre est sans doute celui de borges, l'héritier (ainsi que le fait remarquer le professeur funès) du memory de hitchcock dans les trente-neuf marches, un jeune homme qui, dans sa pauvre cabane de la campagne uruguayenne, vers la fin du xixe siècle, est condamné à se souvenir de tout, jour après jour et nuit après nuit, jusqu'à sa mort précoce à l'âge de vingt et un ans.
[. ] tous les funes est un palais des miroirs autoréférentiel, un recensement magique qui, dans sa tentative d'inclure tous les funes, doit à un certain moment s'inclure lui-même, filant en spirale vers l'infini, pour notre joie et notre ravissement.
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En 1920, dans un hameau peu accueillant du centre du Portugal, Vila Natal Luis Agua, représentant d'une compagnie d'électricité, tente de convaincre les habitants des vertus de la lumière artificielle. Très vite Agua comprend que sa proposition divise l'opinion publique. Il découvre que dans le village et dans le vieux château qui le domine se cachent des secrets, entre autres celui d'une noble veuve, prisonnière d'un testament cruel.
Une trame minutieuse, aux enchevêtrements presque mathématiques, permet la confrontation de personnages et de circonstances en apparence inconciliables : un château et un émule de Charles Lindbergh, une épidémie ravageuse et un extravagant "Catalogue des fesses"...
Dans cette histoire à la fin inattendue, on croise l'amour, la vengeance, le burlesque, la mort, l'avarice, l'aventure... Nous assistons en définitive - d'un point de vue privilégié -, à la fin d'une ère et au début d'une autre. -
Avec cette histoire qui se déroule au début du XIXe siècle, Eduardo Berti réécrit une page classique de la littérature : Wakefield, le conte de Nathaniel Hawthorne, que Borges considérait comme l'ancêtre direct de Kafka.
Madame Wakefield est une respectable femme au foyer londonienne. Son mari, sombre et mystérieux, lui annonce qu'il doit partir quelques jours pour un bref voyage d'affaires. Les semaines passent et il ne revient pas. Un jour, sa femme croit le voir dans le quartier, commence à le suivre et découvre une vérité absurde : Monsieur Wakefield est allé vivre dans la rue d'à côté. Véritable stratège de la vie quotidienne, Madame Wakefield essaie de se sortir de la situation délirante dans laquelle son mari l'a mise.
Elle apprend à mesurer le passage des jours et le poids de la vie. Elle cherche ses propres marques dans un Londres à la Dickens peuplé d'individus anonymes : c'est une époque de grandes transformations où les ouvriers brisent les machines, espérant ainsi réduire le chômage. Avec une perspective nouvelle et émouvante, l'auteur revisite l'action du point de vue de la femme abandonnée qui attend toujours le retour de Wakefield, pour décrire l'étrange relation qui unira ce couple au cours des vingt années qui vont suivre.
Un roman d'une grande délicatesse. Un regard très actuel. Une prose cristalline. Eduardo Berti est un écrivain de l'inclassable doté d'un sens aigu de l'observation et d'un humour qui n'appartient qu'à lui.