De Java au Maroc, l'art de faire politique a longtemps été en tension avec le religieux, et non en fusion. L'irruption de l'Europe dans les mondes musulmans, au XIXe siècle, a déclenché des modernisations défensives qui, mettant le religieux entre parenthèses, se sont aliéné les peuples. Après la suppression du califat ottoman par Mustapha Kemal en 1924, des expériences de démocratisation se sont déroulées de l'Égypte à l'Indonésie. Hormis dans la Turquie post kémaliste, elles ont été étouffées par l'installation de républiques césariennes et populistes. Et la recherche d'un équilibre entre croyants et citoyens a été suspendue.
L'islam politique est monté en puissance au cours des années 1970-1980, mais il a échoué à prendre le pouvoir, sauf en Iran et au Soudan. Lui a succédé la vague du salafisme, qui oscillait entre l'imposition à la société d'un ordre moral islamique et un régime de terreur, dont Daech a été le paroxysme. Mais, si la fin du XXe siècle a été marquée par le retour de Dieu, notre époque pourrait bien être celle de la résurgence des peuples, depuis les Printemps arabes de 2011.
Analyse les transformations de l'Afrique du Nord au contact du colonisateur.
"Tour à tour officier de bureau arabe dans le Sud-Ouest oranais de 1875 à 1882, conseiller général en Maine-et-Loire de 1884 à 1914, colonel d'un régiment de la territoriale sur le front en 1914, conseiller historique du gouvernement chérifien après-guerre au Maroc, Henry de Castries (1850-1927) échappe à toute catégorisation simpliste. Aristocrate, il le fut par son maintien en société, mais il devint arabophile au Maghreb, recueillit la parole des gens sous la tente bédouine en ethnographe accompli et suivit au plus près la pratique du culte des saints dans le Sud marocain. Monarchiste, il fut un ardent partisan de l'expansion coloniale de la France, précipitant le ralliement des siens à la République. Catholique intransigeant en surface, il devint en son for intérieur un croyant abrahamique pratiquant un monothéisme traversant les confessions, sous l'influence de l'islam. Conseiller général, il se détacha du camp de l'ordre établi et fut l'avocat discret, mais tenace, des sans voix, des exclus.
Grâce au fonds Dampierre, aux Archives nationales, on peut examiner Castries sous toutes ses facettes et arracher l'homme aux stéréotypes. Malgré ces marqueurs puissants que sont l'appartenance à la plus haute aristocratie, au catholicisme de combat et à l'habitus colonial, il se distingua par une manière de servir en tant qu'officier et conseiller général et par sa manière d'écouter les gens les plus démunis et de les aider, comme par son attention extrême à ses informateurs « indigènes » qui sont toujours, dans sa quête du savoir, des collaborateurs de plain-pied. Aussi c'est sous un double angle de vue que cette biographie a été composée : un pied dans l'histoire socio-politique de la IIIe République et, au prix d'un pas de côté, l'autre pied dans l'histoire des gens ordinaires."
Qui pense Maroc est partagé entre des images contrastées : les cités arabisées du Nord et les casbahs berbères du Sud, les musulmans et les juifs, les docteurs de la Loi et les saints. Pour tenir ensemble ces représentations, Daniel Rivet pose les questions primordiales en remontant loin en arrière dans le passé : le Maroc, depuis quand ? la pérennité de la monarchie, pourquoi ? la cohabitation de styles culturels aux antipodes, comment ? Il scrute les étapes de la formation d´un État, puis d´une nation en faisant appel aux forces profondes modelant cette entité émergée sous notre haut Moyen Age, et qui se cristallise à partir du moment où l´Andalousie échappe au Maghreb et où l´Afrique du Nord passe aux Ottomans à l´est d´Oujda. Nous voyons ressortir les variations de cet équilibre si instable au fil des siècles, jusqu´au Maroc à l´orée du XXIe siècle. Les paysages historiques se succèdent, mais aussi les « grands hommes », dont Ibn Tumart, Ahmad al-Mansur, Lyautey et Mohammed V, sans oublier les destins individuels ordinaires (pâtres guerriers du Maroc central, bourgeois marchands et savants de Fès aux XVIIº et XVIIIº siècles, femmes rurales et jeunesse indocile des grandes villes au XXº siècle) car, selon le mot de Paul Veyne : expliquer plus, c´est raconter mieux.
Mélissa, danseuse de cabaret, change de visage dès que, l'été venu, elle prend possession d'un lône sur le Rhône, en amont de Lyon. Marc, un adolescent tourmenté, est régénéré par un premier amour incandescent. Sybille, une étudiante passée aux maos après mai 68, galère pour trouver une porte de sortie. Lahsen, le vieux goumier marocain abandonné de tous, endure sa déchéance avec stoïcisme. Agnès, une bourgeoise désoeuvrée, s'auto-analyse durement dans sa villa sur les hauteurs de Meudon. Stéphane capte la vibration de l'instant dans la rue en allant chercher ses petits-enfants à l'école...
Des personnalités singulières et pourtant un air de famille. Tous ont fait une rencontre humaine qui les a bouleversés et ont franchi un cap dans leur existence. Ce surgissement de l'inattendu et cette traversée des apparences pour se trouver soi-même fournissent le leitmotiv des dix récits.
« un jour, il est parti plus loin... », « une petite fée est entrée dans la ronde... », « j'ai envie de dire au monde que je t'aime et que je veux t'épouser. ta tulipe noire. » comment annoncer le décès d'un proche, aviser de la naissance d'un enfant ou déclarer sa flamme en l'espace de quelques lignes ?
Autrefois convenue et concise, l'annonce du carnet du monde s'est peu à peu émancipée des formules d'usage. sur un mode emphatique, léger ou humoristique, elle en est venue à emprunter des formes nouvelles, plus libres. des annonces extravagantes côtoient des textes restés classiques, témoignant des évolutions profondes de la société.
En analysant les métamorphoses du carnet depuis trente ans, cet ouvrage décrypte les changements d'attitude des français face à la mort mais aussi face aux grands moments de la vie : naissances, mariages, anniversaires. on y lit entre les lignes l'affirmation d'une lente individualisation des comportements.
Cet ouvrage propose des résumés complets du cours de Mathématiques de première et deuxième années BCPST sous forme de fiches. Chaque fiche traite d'un thème du programme en donnant :
- toutes les définitions, lois et formules à connaître ;
- des conseils, des rappels de méthodes, des erreurs à éviter.
Synthétique et illustré, il constituera un outil de révision précieux pour les étudiants qui veulent revoir rapidement et efficacement l'essentiel des notions à connaître.