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Claire Andrieu
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Tombés du ciel : le sort des pilotes abattus en Europe, 1939-1945
Claire Andrieu
- Tallandier
- 8 Avril 2021
- 9791021044128
Plus de cent mille aviateurs ont été précipités au sol par la chute de leur avion entre 1939 et 1945. Plus de la moitié ont perdu la vie, un tiers ont été faits prisonniers, et près de 10 % ont réussi à échapper à leurs poursuivants. Face à ces hommes « tombés du ciel », les civils ne réagirent pas tous de la même façon : les Français de mai-juin 1940 résistèrent à l'envahisseur ; les Anglais firent prisonniers les aviateurs de la Luftwaffe avec retenue ; les Français occupés cachèrent les Alliés et les aidèrent à rejoindre l'Angleterre ; les Allemands les lynchèrent à partir de 1943.
Pourquoi les Dupont, les Smith et les Schmidt ont-ils adopté des comportements si différents ? En tombant de manière inopinée chez les civils, l'aviateur a pénétré comme par effraction au coeur des sociétés. Il en a révélé les composantes profondes. Les réactions qu'il a provoquées dessinent une géopolitique : la défaite de la France en 1940 a pu masquer une insurrection écrasée dans l'oeuf ; le peuple britannique a tenu bon avec civilité ; la Résistance a constitué un mouvement national de première grandeur ; et en Allemagne, les violences populaires avaient un ressort nazi.
Nous entraînant, grâce à des archives et des témoignages inédits, dans les campagnes et les villes françaises, anglaises et allemandes, Claire Andrieu montre l'ampleur de l'engagement des civils dans la guerre. Dans ce livre destiné à devenir une référence, elle renouvelle en profondeur l'histoire de la Résistance et rafraîchit la vision globale de la guerre européenne.
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Ce livre est un récit : celui des relations que nourent en France la profession bancaire et l'État par la loi du 13 juin 1941. L'alliance alors conclue n'a pas été rompue mais réaffirmée en 1945, avant d'tre consacrée par la loi de 1984. Englobant le Front populaire et la Libération, l'ouvrage apporte des nuances au tableau de l'Occupation. travers les vicissitudes du temps, comment évaluer la part de collaboration volontaire et la dose de compromis obligé dans les relations qu'entretinrent les banquiers avec la puissance occupante ? Le premier d'entre eux, président du comité d'organisation et président directeur général de la Société générale, fut-il un collaborateur ou un négociateur contraint, un défenseur des seules grandes banques ou un protecteur de l'ensemble de la profession ? Ce sont ces questions qui constituent la trame de l'ouvrage. En montrant l'évolution, sous la Troisime République, des mentalités de droite et de gauche au regard de la réglementation, en démlant les fils embrouillés de la politique et du droit économique, en dissociant les boucliers confondus de la défense nationale et de la réaction corporative, et en signalant les points de rencontre entre la Résistance et la Collaboration, mais aussi leur opposition radicale, cette étude pas pas donne de l'Occupation l'image complexe d'un enchevtrement de noir et de blanc. C'est ce réseau de relations hétérognes et pourtant communes qui rendit particulirement ardue la tâche d'une épuration dont l'ambition reposait sur l'hypothse d'un passé simple.
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Pour l'amour de la République : Le Club Jean Moulin (1958-1970)
Claire Andrieu
- Fayard
- 24 Avril 2002
- 9782213602592
Voyage au pays des élites du début de la Ve République, ce livre fait revivre un monde disparu. En 1958, le retour de De Gaulle, la guerre d'Algérie et les dysfonctionnements de la IVe République projettent dans l'engagement militant des Parisiens très diplômés. Haut fonctionnaire passé à la clandestinité, Jean Moulin est leur modèle et le compagnon de Résistance de certains d'entre eux. Ces bourgeois libéraux accomplissent une série d'actes hors du commun, et leur histoire éclaire la vie politique d'un jour nouveau. Jean-Moulin est l'emblème d'une génération de clubs civiques qui s'est épanouie entre 1958 et 1966. Par sa vitalité, ce mouvement met en question l'image tocquevillienne du déficit associatif français. Jean-Moulin illustre aussi la résurgence de l'héritage de 1789 et de la Résistance dans la lutte contre la guerre d'Algérie. Socialement dominants, les clubistes subissent la politique algérienne du pouvoir comme une oppression. L'Etat, qu'un tiers d'entre eux sert, porte atteinte à leur image de la République. Leur riposte participe de l'intervention des intellectuels de gauche. Mais, sans publicité, ils mènent une action plus originale à l'intérieur de l'Etat, en suivant certaines des lignes de fracture qui le cisaillent. L'image de l'exécutif fort, appliquée à la République gaullienne, s'en trouve ici révisée. Le Club est également porteur d'une utopie démocratique qu'il appelle le " civisme républicain ". Uidéal d'une démocratie pacifiée fonde son style mesuré. Transcendant les clivages partisans, il veut constituer le " parti du mouvement " en rapprochant les socialistes et les démocrates-chrétiens. Il mise sur l'élection du président de la République au suffrage universel, mais se brise finalement dans le choc des cultures civique et partisane. Après 1965, la IVe République étant enterrée, la guerre finie, et le parti de la gauche non communiste en voie de reconstitution, l'espace ouvert à la fin des années 1950 se referme. Le Club disparaît en 1970, mais son entreprise a mis au jour la vivacité latente de la citoyenneté républicaine dans la société civile. Elle a aussi préfiguré l'émergence de la social-démocratie à la française, qui se manifestera à la fin du xxe siècle.Claire Andrieu est maître de conférences d'histoire contemporaine à l'université de Paris-I et professeur à l'Institut d'études politiques de Paris. Elle a été membre de la Mission du bicentenaire de la Révolution française et de la Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France.
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Dictionnaire de Gaulle
Claire Andrieu, Philippe Braud, Guillaume Piketty
- Bouquins
- 9 Novembre 2006
- 9782221102800
Le général de Gaulle fait partie de la très petite cohorte des " grands hommes " dont la vie et l'oeuvre justifient un ouvrage à vocation encyclopédique... Voici donc " Tout De Gaulle ", de 1890 à 1970, à travers son action mais aussi l'analyse qu'il en a lui-même faite.
Sont présentés et analysés dans ce dictionnaire le milieu dans lequel le jeune Charles de Gaulle a grandi, ses influences littéraires et philosophiques, sa carrière professionnelle, ses propos et son action avant la Seconde Guerre mondiale. Puis de l'appel du 18 Juin à la démission de janvier 1946, l'ouvrage traite l'oeuvre du chef de la France libre, du président du Comité français de la Libération nationale (CFLN) et du chef du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) en relation avec l'histoire de la Résistance, du régime de Vichy, et dans le cadre de la guerre mondiale. Ensuite, le Dictionnaire aborde l'action politique et littéraire du général de Gaulle sous la IVe République, les conditions et modalités de son retour au pouvoir au printemps 1958, l'oeuvre intérieure et extérieure du fondateur de la Ve République jusqu'au référendum du printemps 1969. Enfin, il prolonge la réflexion jusqu'à aujourd'hui à travers l'héritage politique que de Gaulle a laissé et sa place dans la mémoire de nos contemporains.
De par l'ampleur, la variété et l'originalité des thèmes abordés, sans tabou aucun, ce Dictionnaire de Gaulle est une entreprise ambitieuse et inédite.
D'abord par le nombre et la qualité des spécialistes réunis ici pour la première fois. Plus de trois cents auteurs, universitaires et chercheurs relevant de disciplines aussi différentes que l'histoire, la sociologie, la psychologie, la science politique et le droit constitutionnel apportent à cet ouvrage les meilleurs éclairages sur toutes les facettes de la vie de Charles de Gaulle. Ensuite, par la richesse des angles de vue retenus. De nombreuses entrées s'attachent à mettre en relief l'action politique du Général, mais d'autres dimensions sont également étudiées : son milieu familial, sa vie quotidienne, sa pensée, son oeuvre littéraire, sa personnalité.Mille entrées présentées dans l'ordre alphabétique, un volume de mille six cents pages sur un seul homme : un outil incontournable pour les chercheurs comme pour le grand public.
Car tous ceux qui portent de l'intérêt au Général trouveront là une synthèse claire autant qu'une réflexion inédite. Le classement alphabétique, la liste des entrées et l'index permettent un accès facile à cette base de données. Outre les articles thématiques - qu'ils se concentrent sur un épisode précis de la geste gaullienne ou qu'ils couvrent l'ensemble de son existence -, trois cent cinquante entrées biographiques étudient les relations que le général de Gaulle a entretenues avec certains de ses contemporains, chefs d'État étrangers, pairs et/ou rivaux militaires et politiques, compagnons, collaborateurs, journalistes, artistes et écrivains.
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La résistance aux génocides ; de la pluralité des actes de sauvetage
Jacques Semelin, Claire Andrieu
- Presses De Sciences Po
- Academique
- 4 Décembre 2008
- 9782724610895
Quand la haine et la peur gagnent un pays, que la guerre et le massacre se propagent, il est toujours quelques hommes et quelques femmes qui ne se laissent pas entraîner. Sans mot dire, ils se tiennent de côté. Dans le secret et le risque, ils veulent aider plus que dénoncer, protéger plus que détruire. Parfois, ceux-là même qui participent au carnage tentent aussi de sauver. Dans ces situations d'extrême violence, une résistance civile, improvisée, tend à se développer, faite d'une multitude de petits actes individuels et de l'action de quelques organisations clandestines. À partir de trois cas - les génocides des arméniens, des juifs et des tutsis -, cet ouvrage représente la première tentative à la fois internationale, comparative et pluridisciplinaire pour constituer l'acte de sauvetage en objet de recherche, en se dégageant de la catégorie mémorielle du " Juste". Le résultat est d'une richesse exceptionnelle et dérangeante. Impossible de dresser un portrait type du sauveteur, cependant les actes de sauvetage témoignent d'un fait historique : l'existence discrète d'une société informelle de sauvetage - si fragile soit-elle - dès que commence le génocide.
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Spoliations et restitutions des biens juifs ; Europe XX siècle
Constantin Goschler, Claire Andrieu, Philip Ther
- Autrement
- Autrement Memoires
- 17 Janvier 2008
- 9782746709188
Après la seconde guerre mondiale, les spoliations antisémites et les restitutions ont constitué de véritables processus politiques et sociaux révélateurs de leur temps et étroitement liés. Sans la mémoire de ces politiques passées, on ne saurait comprendre les accords internationaux de restitution et les réparations des années 1990. Le caractère international du processus de confiscation initié par l'Allemagne nazie et suivi par ses États satellites n'a pas empêché que les conditions et le degré d'application ont varié d'un pays à l'autre. Après 1945, la politique de restitution a brisé ce système mais elle s'est trouvée confrontée aux difficultés matérielles de l'après-guerre et au caractère parfois conflictuel du retour au droit. En Europe de l'Est, il a fallu attendre l'effondrement du communisme pour que le concept même de restauration des droits de propriété soit admis. Ainsi concentré sur les aspects matériels, ce chapitre de l'histoire de la Shoah renouvelle la réflexion sur la pratique des droits de l'homme, sur les moyens de leur abolition et de leur rétablissement, et sur les conceptions qui inspirent ces politiques. Pour la première fois, un ouvrage décrypte les mécanismes du programme de vol légal et de pillage des biens des juifs au coeur du continent européen. À travers les cas d'une quinzaine de pays - des Pays-Bas à la Roumanie, de la France aux pays baltes en passant par la Suisse, l'Allemagne et la Pologne - ce livre évalue aussi l'efficacité des politiques de restitution de l'après-guerre tout en abordant les réparations de la fin du XXe siècle. Il offre ainsi une perspective comparative inédite sur une période allant des années 1930 à la fin du XXe siècle.
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Pierre Sudreau ; 1919-2012 engagé, technocrate, homme d'influence
Claire Andrieu, Michel Margairaz, Collectif
- PU de Rennes
- Histoire
- 16 Mars 2017
- 9782753552661
Pierre Sudreau appartient à la génération des grands experts-commis modernisateurs des Trente Glorieuses. Son parcours se distingue par des expériences professionnelles très diverses : haut fonctionnaire, ministre, élu, président de nombreux groupements d'intérêt, comités et associations. Il incarne la fraction des élites placée à la frontière entre société civile et société politique, dont le rôle de passerelle active entre plusieurs milieux mérite attention. L'itinéraire de Pierre Sudreau est encore plus remarquable par ses ruptures. L'étudiant engagé dans la Résistance manque d'abord de mourir en déportation. Il entame ensuite une trajectoire ascensionnelle spectaculaire - plus jeune préfet de France, ministre de la Construction puis de l'Education nationale du général de Gaulle - avant de démissionner en 1962 par refus du référendum constitutionnel. Il renonce à une carrière politique nationale, se consacrant à des fonctions électives locales, comme député-maire de Blois, et à de multiples postes de défense, de direction ou de représentation des activités productives privées, tout en professant un européisme convaincu. Cette reconversion lui vaudra de présider le comité qui a rédigé le Rapport sur la réforme de l'entreprise de 1975. En étudiant ce parcours singulier, une douzaine de chercheurs éclairent de nombreux aspects de la vie politique et économique au temps de la Grande Croissance. Leurs travaux font aussi ressortir la différence entre l'innovation transpartisane qu'a représentée la Résistance, en période exceptionnelle, et, à l'inverse, les difficultés de l'approche a-partisane et du centrisme politique à s'affirmer comme force nationale en temps ordinaire.