Christophe Bouton
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L'accélération de l'histoire : des Lumières à l'anthropocène
Christophe Bouton
- Seuil
- L'ordre Philosophique
- 20 Mai 2022
- 9782021486926
Comme une locomotive lancée à toute allure qui aurait perdu son conducteur, l'histoire des sociétés occidentales se caractériserait, à partir du milieu du xviiie siècle, par une accélération exponentielle qui serait devenue hors de contrôle. On a là une vision de la modernité dont Hartmut Rosa est le représentant le plus connu et qui est aujourd'hui largement partagée.
Durant ces dernières décennies, les effets destructeurs de l'activité humaine sur la planète ont augmenté à une vitesse spectaculaire. Mais une sorte d'inversion apparaît : la Nature, vue jadis comme lieu de la répétition, se trouve historicisée et même précipitée vers une fin, tandis que l'Histoire, lieu même du changement, semble étrangement stagnante.
Associant étroitement histoire des concepts et réflexion sur la modernité, Christophe Bouton invite à une évaluation critique de ce récit de « l'accélération de l'histoire ». Qui sont ses défenseurs ? Quelles sont les significations qu'elle revêt dans ses divers usages théoriques, pratiques et politiques ? Vivons-nous vraiment à l'ère de l'accélération généralisée ? Ne faut-il pas plutôt varier les perspectives en étant attentifs à d'autres expériences du temps historique, comme le souci du passé ou l'esprit de l'utopie, qui résistent à cette tendance de fond ? -
On dit que le temps passe trop vite, ou trop lentement.
On dit qu'on a (ou qu'on n'a pas) le temps. On parle du passé qui n'est plus, de l'avenir qui n'est pas encore, et du présent qui nous échappe... Nous vivons dans le temps, mais savons-nous vraiment ce qu'il est ? Du cycle des saisons aux âges de la vie, tout ce qui change témoigne de ce qu'on appelle le passage du temps. Mais quel est ce compagnon invisible qui nous suit pas à pas, qui inspire les poètes et ne cesse de questionner les philosophes? En quoi le temps des horloges est-il différent du temps que nous vivons ? L'avenir est imprévisible, le présent est fugitif, passé est irréversible.
Ajouté à la contrainte des horaires, tout cela pourrait donner une image négative du temps, comme s'il n'était fait que de lois qui s'imposent à nous et nous empêchent de faire ce que nous voulons. Mais il est aussi un allié fidèle, une aide indispensable dans la vie. Il est surtout un espace de liberté que chacun peut découvrir. À qui sait attendre, le temps ouvre ses portes...
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Lire la Phénoménologie de l'esprit de Hegel
Christophe Bouton
- Ens Lyon
- 7 Septembre 2022
- 9791036205705
La Phénoménologie de l'esprit, parue en 1807, est un ouvrage singulier par son projet, sa forme, et la variété des sujets qu'il aborde. Il contient des développements célèbres concernant ce qu'on a appelé la « dialectique du maître et de l'esclave », la « conscience malheureuse » et la « belle âme », notamment. Bien que ces thèmes appartiennent à la culture commune et qu'ils se retrouvent aujourd'hui à tous les niveaux de l'enseignement philosophique, de la terminale à l'agrégation, aucun ouvrage collectif n'avait encore été publié en français qui se donne pour tâche de guider la lecture de ce chef d'oeuvre hégélien dans son intégralité.
Rédigé par des spécialistes de Hegel, cet ouvrage suit pas à pas le cheminement de la Phénoménologie de l'esprit. Chaque contribution est consacrée à un chapitre ou une partie de chapitre dont elle propose un commentaire synthétique accessible. Par-delà l'objectif premier, aider à découvrir ou approfondir la Phénoménologie de l'esprit, il s'agit de restituer la diversité des appropriations philosophiques dont cette oeuvre foisonnante a fait l'objet depuis sa parution et d'inviter les lecteurs et lectrices à en explorer la richesse inépuisable. -
Le procès de l'Histoire ; fondements et postérité de l'idéalisme historique de Hegel
Christophe Bouton
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 1 Janvier 2004
- 9782711616558
Ce livre se propose d'esquisser un tableau d'ensemble des théories de l'histoire développées en Allemagne des Lumières à nos jours. Il défend l'idée que loin d'être une simple « sécularisation » croissante de la Providence, elles expriment plutôt une montée en puissance du motif de la liberté et du « principe de faisabilité », selon lequel les hommes sont les auteurs de leur histoire.La première partie retrace l'émergence de l'antinomie de l'histoire chez Herder, Kant, Schelling et Fichte, et les solutions qui lui sont à chaque fois données. La partie centrale étudie la manière dont Hegel a révolutionné la pensée de l'histoire, en substituant la raison à la Providence, l'historicité à la nature. La dernière partie porte sur la postérité de la philosophie hégélienne de l'histoire chez des auteurs comme Marx, Dilthey et Adorno. En contrepoint de la tendance actuelle au pessimisme, nous nous demandons ce que peut encore nous apporter aujourd'hui, après les catastrophes du XXe siècle, la pensée hégélienne de l'histoire.
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Rares sont les personnes aujourd'hui à ne pas être touchées de près ou de loin par l'urgence, aussi bien dans leur vie professionnelle que privée. Le manque de temps, la nécessité de toujours se presser, sont devenus le lot quotidien de notre postmodernité. Nous vivons le temps de l'urgence, au double sens d'une époque dominée par ce phénomène envahissant, et d'une forme de temps spécifique imprégnée par des normes sociales de rentabilité à court terme.
S'appuyant sur des sources diverses - des philosophes (Marx, Heidegger et Foucault), des sociologues (Nicole Aubert et Hartmut Rosa), ou encore des témoignages de salariés, etc. -, ce livre s'attache à décrire l'extension de l'urgence dans les différents domaines de la société et à instruire certaines des questions qu'elle soulève : Quelles sont ses conséquences, en particulier sur le rapport des individus au temps ? Quelles sont ses multiples causes ? Dans quelle mesure faut-il compter, parmi celles-ci, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, qui semblent accélérer notre rythme de vie ? Comment faire le départ entre les « vraies » et les « fausses » urgences, les « bonnes » et les « mauvaises » ? Au nom de quelles valeurs ? Cet ouvrage n'est pas seulement un diagnostic, il se veut également une réflexion sur les remèdes à apporter : il propose des pistes juridiques et politiques qui supposent une analyse critique du capitalisme et de la course à la productivité qui le caractérise ; il invite enfin à distinguer l'urgence de la vitesse ou de l'accélération, en soutenant que le contrepoint de l'urgence n'est pas la lenteur, mais le loisir compris comme un libre usage du temps dans son contenu et dans son rythme.
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Kant, l'année 1790 : Critique de la faculté de juger. Beauté, vie, liberté
Christophe Bouton
- Vrin
- 15 Mai 2008
- 9782711619863
La Critique de la faculté de juger est l'une des oeuvres de Kant qui a été la plus lue et discutée, de sa parution en 1790 à nos jours. Elle doit ce succès à la nouveauté et à la richesse de ses thématiques, qui s'organisent autour de trois concepts fondamentaux : beauté, vie, liberté.
Les études rassemblées dans ce volume abordent la Critique de la faculté de juger selon ses aspects esthétiques (beau et sublime) et téléologique (finalité des êtres organisés et finalité morale), tout en accordant une place importante à la réception et à l'interprétation de cette oeuvre dans divers courants philosophiques : l'idéalisme allemand (Fichte, Schelling, Hegel), l'herméneutique (Gadamer), la tradition analytique (Wittgenstein, Cavell), la pensée française contemporaine (Lyotard, Derrida, Deleuze, Bourdieu). -
Temps et esprit dans la philosophie de Hegel ; de Francfort à Iéna
Christophe Bouton
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 7 Octobre 2002
- 9782711614264
Quelle est la relation de l'esprit au temps? Comment s'articulent les concepts de temps et d'histoire? De quelle façon l'idée d'historicité se laisse-t-elle caractériser? Telles sont les questions que cet ouvrage se propose d'adresser à la philosophie de Hegel.
Alors que les essais de jeunesse (1796-1802) définissent le temps de manière négative en l'identifiant au destin, puis à une marque de finitude que la raison doit abolir, les projets de systèmes d'Iéna constituent un tournant dans la recherche de Hegel, qui fait à cette époque une découverte décisive : celle de la nature éminemment dialectique du temps.
L'analyse de la dialecticité du temps met en évidence les multiples facettes de ce concept, et explique comment l'esprit peut se réconcilier avec le temps dans sa figure proprement historique. Les leçons d'Iéna saisissent la future philosophie de l'histoire dans sa possibilité, à la lumière de ce qu'il convient d'appeler, depuis Hegel, l'« historicité ». -
Faire l'histoire ; de la révolution française au printemps arabe
Christophe Bouton
- Cerf
- Passages
- 5 Septembre 2013
- 9782204100700
Les hommes font-ils l'histoire ? L'histoire est-elle maîtrisable ? Qui sont les " sujets " qui sont censés la " faire " ? Les grands hommes, l'avant-garde, le peuple, les masses ? Quel est le degré de conscience des acteurs historiques ? Après un siècle jalonné par des crimes de masse sans précédent, vouloir faire l'histoire ne s'est-il pas révélé un projet dangereux, inféodé aux totalitarismes ? Christophe Bouton revient sur les origines de la thèse de la " faisabilité " de l'histoire en reprenant les arguments pro et contra qu'elle a suscités. Au fil d'une analyse qui convoque des philosophes, des historiens et des romanciers sur une période allant, pour l'essentiel, de la Révolution française au Printemps arabe, il souligne, en contrepoint d'une vision trop élitiste de l'histoire, le rôle irréductible des individus anonymes dans les grands événements collectifs. En élaborant, sur la base des processus de démocratisation de l'histoire, une théorie de la responsabilité historique qui se ramifie en une éthique de la mémoire (lutter contre l'oubli des crimes de masse), une éthique de la démocratie (participer activement à la défense de ce régime), et une éthique de la nature (préserver la Terre comme base de toute histoire future), l'auteur réhabilite le rôle de l'homme acteur de son histoire. -- Is history made my man? Can history be controlled? Who are the 'subjects' that supposedly constitute history? Great men, the avant-garde, the people, the masses? Just how aware are these historical figures? After a century marked by mass crimes on an unprecedented scale, isn't making history a dangerous project, indentured to totalitarianisms? Christophe Bouton revisits the origins of the historical 'feasibility' theory by examining the pros and cons it aroused. In the course of an analysis that convokes philosophers, historians and novelists, of a period which basically extends from the French Revolution to the Arab Spring, he emphasises the irreducible role of anonymous individuals in great collective events, thereby counterpointing an overly-elitist vision of history. By elaborating a theory of historical responsibility based on the process of the democratisation of history, which ramifies into an ethic of memory (striving so that mass crimes should not be forgotten); a democratic ethic (actively participating in the defence of this system); and a natural ethic (preserving the Earth as a basis of all future history), the author re-establishes man's role as a player in his own history.
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L'expérience du passe ; histoire, philosophie, politique
Christophe Bouton, Barbara Stiegler
- Eclat
- Philosophie Imaginaire
- 20 Septembre 2018
- 9782841624430
Le but de cet ouvrage interdisciplinaire, qui réunit des germanistes, des historiens et des philosophes, est d'interroger l'expérience du passé, au double sens d'un enseignement qu'on peut en tirer et des diverses manières dont celui-ci est vécu et impacte le moment présent. Que signifie, en fonction des époques et des contextes, l'idée qu'il y ait des "leçons de l'histoire" ? Fait-elle toujours sens aujourd'hui ? Sans prétention à l'exhaustivité, il s'agit de donner plusieurs coups de projecteurs, à des périodes très différentes (de l'Antiquité au XXe siècle), sur le thème de "l'histoire maîtresse de vie" ("historia magistra vitae"), sur l'utilisation ou l'instrumentalisation de l'histoire à des fins politiques, et sur la question, chère à Walter Benjamin, de l'actualité du passé.
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Temps de la nature, nature du temps
Christophe Bouton, Philippe Huneman
- CNRS
- 18 Octobre 2018
- 9782271090836
Dans l'histoire de la philosophie, la question du temps a été abordée selon deux tendances opposées : le temps de la nature avec Aristote et le temps de la conscience avec Augustin. Ces deux formes irréductibles l'une à l'autre ont vu leur relation se complexifier, notamment avec la théorie de la relativité au début du XXe siècle, puis la mécanique quantique, qui ont bousculé notre perception et compréhension du temps.
Cet ouvrage, écrit par des scientifiques et des philosophes, se concentre plus particulièrement sur le concept de « temps naturel », examiné à la lumière de ses utilisations en sciences, qui semblent remettre en cause son unité. Physique, biologie, sciences cognitives, paléontologie, philosophie sont ici convoquées, chacune de ces disciplines disposant d'instruments spécifiques de mesure et de définition d'échelles de temps.
Que nous apprennent-elles sur la « nature du temps », sur ses propriétés comme la continuité ou l'irréversibilité ? Quel statut doit-on donner aux différences entre les échelles utilisées pour observer les phénomènes ? Telles sont quelques-unes des questions abordées dans ce livre, nouvelle incursion dans les mystères du temps.
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Penser l'histoire ; de Karl Marx aux siècles des catastrophes
Christophe Bouton, Bruce Bégout
- Eclat
- Philosophie Imaginaire
- 22 Septembre 2011
- 9782841622313
La recherche historique a pris des formes nouvelles depuis la « révolution » qu'ont constituée les apports de l'école des Annales. Ce sont ces formes qui sont analysées ici par différents chercheurs français, allemands ou américains (du nord et du sud) en un volume où l'approche philosophique prend une place particulière.
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Almanach des echecs
Christophe Bouton, Jean-Pierre Mercier
- Payot
- Pbp Echecs
- 3 Mars 1989
- 9782228881036
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Capitalisme et démocratie ; autour de l'oeuvre d'Axel Honneth
Christophe Bouton, Guillaume Le Blanc
- Bord De L'Eau
- Diagnostics
- 22 Avril 2015
- 9782356873835
À une époque où le capitalisme mondialisé manifeste sa toute-puissance sur les salariés et les gouvernements, tout en étant l'objet de protestations toujours plus vives au sein des démocraties, à l'image du mouvement emblématique « Occupy Wall Street », interroger l'oeuvre d'Axel Honneth sur les normes permet de mettre en question le capitalisme et de repenser la démocratie.
La première partie aborde les différentes formes de critiques de capitalisme, basées non seulement sur la normativité issue du concept de reconnaissance, mais aussi sur les notions de réification (Guillaume le Blanc, Bruce Bégout), de division et de mécanisation du travail (Christophe Bouton), d'émancipation (Franck Fischbach), et de solidarité (Maiwenn Roudaut).
La seconde partie repart de la théorie de la reconnaissance pour interroger sa pertinence à la lumière d'autres concepts fondamentaux de la philosophie sociale : l'égalité sociale (François Dubet), l'inégalité entre les sexes ou le « mépris de genre » (Fabienne Brugère), la précarité (Céline van Caillié), et le conflit (David Dilmaghani). La théorie de la reconnaissance et les critiques du capitalisme qui s'y rattachent permettent de repenser la démocratie selon différentes perspectives présentées dans la troisième et dernière partie. Il s'agit de situer la conception de la démocratie défendue par Axel Honneth par rapport aux générations précédentes de l'École de Francfort - Horkheimer et le problème de la domination (Katia Genel), Habermas et la notion de « démocratie sociale » (Alexandre Dupeyrix) -, puis de la confronter à la pensée politique à d'autres philosophes qui sont également partie prenante dans ces débats, comme Hegel d'un côté (Jean-François Kervégan) et Devey de l'autre (Emmanuel Renault). La dernière étude étend la question de l'articulation des concepts de démocratie et de reconnaissance à la problématique des relations internationales (Tristan Coignard).