La thèse est souvent considérée comme le genre de tous les académismes. Pourtant, depuis le milieu du XIXe siècle, plusieurs grands écrivains français ont entrepris un doctorat, non sans faire preuve d'une certaine originalité. Mallarmé a commencé une thèse de linguistique afin de se remettre d'une crise existentielle, la thèse de Péguy n'est rien d'autre qu'une longue insulte contre la Sorbonne, celle de Paulhan se perd dans d'innombrables brouillons sur plus de trente-cinq ans, Céline a soumis au jury un autoportrait à peine dissimulé derrière l'éloge d'un médecin hongrois, et Barthes a affirmé que la thèse devait être un «corps érotique».
Antithèses est une enquête historique où les mondes littéraires et universitaires se rencontrent et se défient. C'est aussi un anti-manuel de thèse dans lequel les écrivains questionnent les normes et formes académiques tout en distillant leurs conseils d'écriture.
En France, 427 lieux portent le nom de Charles Péguy. Ces rues, places, stades, écoles, parkings ont en commun d'être en périphérie des espaces urbains (contrairement aux boulevards Victor-Hugo, situés dans les centres-villes). De même, l'oeuvre de Péguy, trop peu connue, est en périphérie des manuels scolaires.
Charles Coustille et Léo Lepage se sont interrogés sur les raisons de cette marginalité. Ils ont entrepris un voyage pour découvrir et photographier les rues Péguy, puis ils ont créé un dialogue entre les images obtenues et les textes de l'écrivain, établissant des parallèles mais aussi des décalages.
Récit de voyage et réflexion critique, documentaire et enquête poétique, cet ouvrage renouvelle l'approche de notre patrimoine littéraire. Surtout, il donne à lire un des plus grands écrivains du XXe siècle.