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Charles Melman
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L'homme sans gravité ; jouir à tout prix
Charles Melman
- Denoel
- Mediations
- 23 Octobre 2002
- 9782207254066
Rejet du «réel» au profit du «virtuel», banalisation de la violence, perte de légitimité des figures de l'autorité, montée des diverses toxicomanies, attitudes inédites face à la procréation comme face à la mort, nouvelles formes de libertinage, difficultés d'une jeunesse sans perspectives, multiplication spectaculaire des états dépressifs... la liste est longue des changements récents qui témoignent d'une évolution radicale des comportements des individus et de la vie en société. Et qui provoquent une véritable crise des repères suscitant le désarroi des humains, à commencer par ceux qui font profession d'éduquer, de soigner ou de gouverner leurs semblables. C'est à une véritable mutation à la fois de la subjectivité et de l'existence collective que nous assistons aujourd'hui, où l'on voit apparaître ce que l'on peut déjà appeler, avec Charles Melman, «la nouvelle économie psychique». Son moteur n'est plus le désir mais la jouissance. L'homme du début du XXIe siècle est sans boussole, sans lest, affranchi du refoulement, moins citoyen que consommateur, un «homme sans gravité», produit d'une société libérale aujourd'hui triomphante, qui semble n'avoir plus le choix : il est en quelque sorte sommé de jouir.
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Lacan disait à ses élèves : « Moi, je suis freudien, si vous voulez être lacaniens, à vous de le montrer. » C'est précisément ce que ce séminaire tente de faire : comment être lacanien avec Freud, tout contre Freud.
Lacan est certainement un élève de Freud puisque l'oeuvre de celui-ci a intégralement inspiré la sienne. Il avait pour Freud la plus grande admiration du fait de son courage intellectuel, de la solitude malgré le nombre de ses disciples qu'il a assumée au sein d'une capitale, d'un milieu, d'une culture qui lui étaient fondamentalement hostiles. Il reste que ce que Lacan a introduit et que Freud a manqué, c'est le rôle du langage en tant qu'il est constitutif de notre vie psychique et bien sûr corporelle, et de cette instance incroyable qui s'appelle l'inconscient et qui, à notre insu - insu de mauvais gré - dirige nos pensées, nos désirs et notre existence.
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La nouvelle économie psychique ; la façon de penser et de jouir aujourd'hui
Charles Melman
- Eres
- Humus
- 2 Avril 2009
- 9782749210483
« La psychanalyse est-elle capable de répondre aux défis nouveaux que pose la transformation culturelle à laquelle nous assistons ? Le défi est très simple, il est de savoir si nous serons capables de préserver ce qui est la caractéristique de l'humanité, c'est-à-dire la possibilité de l'analyse, de la réflexion et du choix de ses conduites dans une mutation culturelle qui se présente comme très impérative quant aux comportements, et laisse peu de place au choix et à la réflexion.
« Cette mutation culturelle, qui entraîne la mutation des rapports entre les sexes, implique de nouveaux symptômes : ce qui est guéri d'un côté se trouve en souffrance de l'autre côté.
« La psychanalyse ne peut pas être une psychothérapie sociale ; elle ne peut pas apporter de remède à l'échelle sociale, ni en aucune manière se présenter comme un guide des conduites sociales. Ceci étant, la psychanalyse a néanmoins une vertu subversive, une vertu dérangeante, une vertu 'urticariante' - la philosophie jouait ce rôle autrefois dans l'Antiquité - une façon d'amener les gens à s'étonner un peu sur leur existence. Le psychanalyste qui intervient en public ne cherche ni à plaire ni à séduire mais à dire frontalement ce que sont ses positions. Il est aujourd'hui l'un des rares à pouvoir maintenir une opposition qui ne soit pas seulement velléitaire. Par exemple, il y a des mouvements de résistance à la mondialisation, mais ce sont des mouvements velléitaires qui n'ont pas de support théorique susceptible d'amener, d'entretenir la réflexion et de justifier pleinement l'opposition. Aujourd'hui, la psychanalyse est bizarrement la seule, au moment où on nous promet tous les bonheurs, tous les progrès, à dire 'non, ça ne va pas'. » CM Dans un texte très vivant, issu de conférences tenues au Brésil et en Belgique, d'un débat avec Pierre Beckouche et Marcel Gauchet ainsi que d'un nouvel entretien avec Jean-Pierre Lebrun, Charles Melman poursuit la réflexion engagée dans L'homme sans gravité (Denoël, 2003, Folio). Il précise ici les nouvelles modalités cliniques produites par cette mutation culturelle, qui nous entraîne notamment vers le matriarcat, et noue sa réflexion à notre actualité : « Ce que nous n'avions pas prévu dans L'homme sans gravité, c'est que la crise économique actuelle allait être l'expression sociale de cette dérégulation dont nous parlions, c'est-à-dire le fonctionnement sans limite et sans restriction d'une économie de l'échange ».
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Les structures lacaniennes des psychoses ; seminaire 1983 1984 ; 2e edition
Charles Melman
- Association Freudienne
- 26 Décembre 2000
- 9782876120402
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Les structures lacaniennes des psychoses
Charles Melman
- Association Freudienne
- 1 Avril 1995
- 9782876120235
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Trois écrits de Lacan commentés par un de ses plus proches élèves : «Fonction et champ de la parole et du langage dans l'inconscient freudien», «La chose freudienne» et «La science et la vérité».
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L'immigration est une opération d'adoption à l'envers. On ne va pas à l'étranger à la recherche d'un enfant à adopter, c'est l'étranger qui vient chez nous pour se faire adopter par le pays. Mais pour qu'il y ait adoption, il faut qu'elle soit double : les parents adoptent l'enfant et l'enfant les adopte au même titre. Pareillement, la France adopte, mais il faut que l'immigré l'adopte au même titre. Cette adoption mutuelle ne laisse pas les protagonistes à la même place. Quelque chose bouge et change pour tous. Ce changement implique un gain et une perte. Il s'agit d'un tout où l'on n'a pas le droit de choisir.
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Quartier Lacan
Charles Melman, Moustapha Safouan, Michèle Montrelay, Christian Simatos, René Tostain, Daniel Widlocher
- Denoel
- 26 Septembre 2001
- 9782207252536
Vingt ans après sa mort, le 9 septembre 1981, Jacques Lacan reste encore paradoxalement un personnage à découvrir. Très réticent face à ce qu'il appelait la «poubellication», il n'aimait guère rendre publics ses opinions, ses pensées et même son travail. Il n'a publié son célèbre recueil de textes, les Écrits, qu'à l'âge de 65 ans et ne se confiait que très rarement au-delà du cercle des intimes ou de ses disciples dans le milieu de la psychanalyse. Comment commençait-on une analyse avec Lacan ? Que disait-il et comment agissait-il «en privé» ? Pourquoi son enseignement de la psychanalyse a-t-il tant fasciné ses auditeurs ? Pourquoi son rayonnement fut-il exceptionnel non seulement dans le champ de la «santé mentale» mais aussi dans celui de la pensée contemporaine, en France comme à l'étranger ? Ce grand théoricien, souvent réputé illisible, fut-il aussi un grand clinicien ? À ces questions et à bien d'autres, ces témoignages de treize psychanalystes d'origines très différentes, qui furent, pour certains dès l'après-guerre, des membres de son entourage immédiat, et quasiment tous en cure ou en «contrôle» sur le divan de la rue de Lille, fournissent autant de réponses. Ces propos très libres, souvent «intimes», à l'occasion critiques, apportent un éclairage original sur un personnage d'exception.
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Flâneries avec Lacan dans l'atmosphere polluée des esprits et de la ville
Charles Melman, Jean-Luc Cacciali
- Langage
- 27 Novembre 2021
- 9782490387083
Lacan était un furieux, ce qui ne l'incitait guère à se laisser aller à la flânerie en tant qu'elle est ouverte à l'imprévu, alors qu'il était toujours dans l'exigence de mettre la main sur l'objet voire la personne qui, à ce moment là, lui manquait. Le plus drôle était que souvent et contrairement aux névrosés il réussissait, quitte à ce que la démonstration d'un possible accomplissement prime sur ce qui était saisi. Mais il n'est pas interdit de le prendre par le bras pour l'entendre maugréer devant la dégradation de la vie culturelle et, une nouvelle fois, la trahisons des clercs. Le plus drôle encore est qu'il l'avait bien dit mais qu'on ne l'avait pas pris au sérieux quand pour ce faire, il s'était approprié l'habit du clown afin de faire entendre, serait-ce de façon avisée, qu'il n'y a pas de prophète.
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J'ai même rencontré des adoptions heureuses
Nazir Hamad, Charles Melman
- Odile Jacob
- Sciences Humaines
- 15 Octobre 2014
- 9782738131911
L'adoption n'est jamais une histoire simple.
Dans ce livre, deux psychanalystes de renom s'intéressent aux enjeux psychiques de l'adoption auxquels sont confrontés les enfants adoptés et leurs parents.
Comment intervient la question du vrai dans la filiation ?
De qui l'enfant est-il le fils ou la fille ?
Comment s'inscrit-il dans une histoire familiale ?
Quelle est la place des grands-parents ?
De quoi a-t-on peur dans l'adoption d'un enfant par un couple homosexuel ?
Toutes les questions que pose l'adoption au plan symbolique sont examinées avec une grande profondeur afin de cerner au plus près la singularité de cet engagement.
Pour que chaque parcours d'enfant adopté soit et demeure une aventure heureuse.
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Dans le premier tome de Psychologie de l'immigration, nous avons soutenu l'idée que l'adoption d'un enfant présente des éléments de ressemblance avec l'intégration des immigrés sur le plan national. Si l'adoption nous paraît être la solution la plus logique et la plus humaine pour un enfant qu'on accueille ou pour un immigré qu'on naturalise, il n'empêche que l'un ou l'autre se sent différent de son milieu d'adoption au point de le rejeter parfois de manière violente. Cette réaction peut paraître ingrate, mais pour certains, elle représente un passage nécessaire qui leur permet d'assumer leur histoire et de devenir un citoyen parmi d'autres. C'est ce que nous développons dans ce deuxième tome.