Calle Gruber M.
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Assia djebar ou la resistance de l ecriture
Calle-Gruber M
- Maisonneuve Larose
- 28 Novembre 2001
- 9782706815300
Bâillonnée, voilée, ensevelie, veuve, coupée, étranglée : la voix de l'écrivain Assia Djebar voue le texte littéraire à une double révélation.
Révélation de l'espace féminin tramé de secret, séparé, murmures entre les murs. Révélation aussi d'Algérie à plus d'une langue ou, comme elle décrit : " des Algéries ".
L'oeuvre, retraversée ici dans son ampleur pour la première fois, n'a cessé de faire de la littérature le lieu de tous les combats : pour une mémoire algérienne occultée par l'histoire militaire française ; pour la liberté des femmes dans l'Islam ; contre la violence et pour une Algérie des différences et des pluralités culturelles.
Ainsi à l'écoute du tissu narratif habité par l'autobiographie, ou à la poétique est indissociable du politique, la lecture des ouvrages d'Assia Djebar explore la voie frayée à l'avenir en des projets immémoriaux, et comment l'oeuvre d'art donne ce qui est legs de femmes une grammaire singulière.
Berbérophone par sa mère, arabophone par son père, écrivant dans la langue française qui fut langue d'oppression pour les pays du Maghreb, pour elle langue d'émancipation pendant les années d'études en Algérie puis en France, Assia Djebar est un écrivain affronté à tous les partages, les passages.
Assia Djebar ou la Résistance de l'écriture présente en outre de nombreux documents inédits : scénario, photogrammes de films, photos de mise en scène d'un opéra, tirages de l'album personnel, correspondance privée, autant d'éléments qui témoignent d'un regard sans précédent sur la création et sur le monde.
L'oeuvre d'Assia Djebar a reçu le prestigieux Neustadt Internetional Prize for Literature (1996), ainsi que le prix de la paix 2000 qui est, en Allemagne, la plus haute distinction pour un engagement politique et éthique de la pensée.
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Genèses généalogies genres ; autour de l'oeuvre d'hélène cixous
Calle-Gruber M.
- Galilee
- 16 Novembre 2006
- 9782718607290
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Signe de pertinence, en effet. Ne plus méconnaître ce que la philosophie voulait laisser tomber ou réduire, sous le nom d'effets, à son dehors ou à son dessous (effets " formels " - " vêtements " ou " voiles " du discours - " institutionnels ", " politiques ", " pulsionnels ", etc.) en opérant autrement, sans elle ou contre elle, interpréter la philosophie en Déterminer la spécificité de l'après-coup philosophique - le retard, la répétition, la représentation, la réaction, la réflexion qui rapportent la philosophie à ce qu'elle entend néanmoins nommer, constituer, s approprier comme ses propres objets (autres " discours ", " savoirs ", " pratiques ", " histoires ", etc.) assignés à résidence régionale délimiter la philosophie en effet.
Ne plus prétendre à la neutralité transparente et arbitrale, tenir compte de l'efficace philosophique, et de ses armes, instruments et stratagèmes, intervenir de façon pratique et critique : faire travailler la philosophie en effet.
L'effet en question ne se laisse donc plus dominer ici par ce que la philosophie arraisonne sous ce nom produit simplement second d'une cause première ou dernière, apparence dérivée ou inconsistante d'une essence. Il n'y a plus, soumis d'avance à la décision philosophique, un sens, voire une polysémie de l'effet.
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" Ecrire, pour moi, c'est d'abord recréer, dans la langue que j'habite, le mouvement irrépressible du corps au dehors ".
A ces mots d'Assia Djebar, Pierre Michon répond, en écho : " Ecrire, c'est plaider pour les siens. On écrit dans la peau de cet être-là, une femme arabo-berbère qui fait usage de sa liberté pour revenir parmi les siens, par le long détour d'une langue étrangère et de l'espace entier du monde ". Tel est le ton de ce volume qui réunit autour de l'oeuvre d'Assia Djebar, écrivain d'Algérie dans la langue française, des écrivains, des universitaires, des traducteurs et cinéastes d'une dizaine de pays.
Chacun à sa manière suit le cours d'une oeuvre littéraire où le questionnement de la pensée, nomade, cherche une forme à ses mouvements : sonate, fugue, nouba, quatuor, arabesque, fantasia sont quelques-unes des architectures secrètes d'Assia Djebar. Nous y trouverons des textes de Hubert Nyssen, Judith Miller, Albert Memmi, Michelle Perrot, Jacqueline Risset, Ernstpeter Ruhe, Mireille Calle-Gruber, François Bon, Andrée Chedid, Assia Djebar, Gilles Clemens, Abdelkebir Khatibi, Eberhard Gruber, Anne-Brigitte Kern, Wolfgang Asholt, Pierre Michon, Jeanne-Marie Clerc, Clarisse Zimra, Maria Nadotti, Ingvar Rydberg, Manuel Serrat Crespo, Beate Thill, Lise Gauvin, Maïssa Bey, Michèle Vialet, Alison Rice, Hervé Sanson.
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Michel Butor ; déménagements de la littérature
Calle-Gruber M.
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 16 Juin 2008
- 9782878544176
Michel Butor n'a cessé d'écrire sur tous les tons, de hanter l'entre-genres et l'entre-temps : il pratique le roman comme recherche, la langue comme alchimie, la critique d'art comme dialogue, l'essai comme opéra, le livre comme la composition scénique des corps et des voix. Michel Butor exige de la littérature qu'elle « déménage », et ses lecteurs avec elle, vers d'autres formes et d'autres registres que ceux qui lui sont conventionnellement assignés. Il aspire ainsi à déconstruire les assurances du savoir.
Ses rencontres avec des écrivains (Jean Starobinski, Michel Deguy...) et des universitaires, des peintres, des musiciens, des cinéastes et des critiques d'art nous invitent à explorer, au fil de cet ouvrage et du DVD-Rom « Territoires de Michel Butor » qui l'accompagne, l'espace ouvrier et symphonique de l'oeuvre-devenir.
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Le grand temps - essai sur l''oeuvre de claude simon
Calle-Gruber M.
- Pu Du Septentrion
- Litteratures
- 1 Décembre 2011
- 9782757403549
"Je ne connais d'autres sentiers de la création que ceux ouverts par le cheminement même de l'écriture".
C'est ce trajet infini de Claude Simon vers la nécessité poétique du texte captant les choses du monde, que la lecture ici entend retracer. Car l'oeuvre se révèle le lieu d'une impressionnante réflexion sur l'expérience de l'humain - être-à-la-mort, être au monde et au temps. Aux temps pluriels. Considérant l'ensemble des livres, on verra ainsi comment l'écrivain donne formes à l'informe : à ces "lamelles de temps" que sont les mots passés au crible du récit.
Le Grand Temps désigne le paradoxe que sécrète l'écriture : la monumentalité de l'Histoire et de l'Oubli dans notre siècle de violences ; l'urgence d'une remémoration et d'une recomposition fragmentaires ; et, pour ce faire, le recours à une autobiographie qui fait le portait d'une mémoire. La réédition de cet ouvrage, qui était épuisé, accompagne la publication par Mireille Calle-Gruber de la Biographie Claude Simon : Une vie à écrire, Seuil, 2011.
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Ecrire pour inventer : à partir des travaux de Jean Ricardou
Calle-Gruber M.
- Hermann
- 2 Novembre 2020
- 9791037003928
La diversité des travaux de Jean Ricardou et leur fondamentale unité se résument en un principe : une infatigable pratique de l'écriture, alliée à des investigations théoriques des plus rigoureuses. Telle est la dynamique qui a fait de lui un écrivain plein d'audaces en même temps qu'un pédagogue et un théoricien : explorateur du Nouveau roman, promoteur des ateliers d'écriture, il est aussi l'inventeur d'une discipline ayant l'écrit pour objet : la textique.
Ainsi la remarquable inventivité dont il a fait preuve dans le domaine du récit fictionnel s'est conjuguée avec une capacité hors du commun à tirer des leçons générales de ses expérimentations novatrices, à produire des ensembles de concepts permettant de mieux comprendre les mécanismes de l'écriture et leurs enjeux.
Ce volume, issu d'un colloque de Cerisy (août 2019), déploie les facettes d'un parcours intellectuel sans précédent, qui invite à renouveler les méthodologies dans des domaines très variés (pratique de la fiction, enseignement de l'écriture, analyse d'oeuvres littéraires, plastiques et musicales, urbanisme, architecture), auxquels la textique peut apporter de nouveaux éclairages.