«Quoi? un essaim de femmes au coeur frêle, parler au peuple? et comment feront-elles?» Sur une place de l'Athènes antique, au petit matin, plusieurs femmes vêtues en hommes se réunissent. Secrètement, à l'abri des regards masculins, elles forment un plan : ce sont elles, désormais, qui seront à la tête de l'illustre cité et qui recomposeront à leur gré un modèle de société où elles jouissent de droits neufs...
Satire politique habillée de grivoiseries, cette pièce est l'une des plus réjouissantes de la comédie grecque antique.
Dionysos, dieu du théâtre et de la vigne, se désole de la médiocrité des poètes athéniens. Flanqué de son esclave Xanthias, il décide de se rendre aux Enfers, déguisé en Héraclès, pour aller chercher le poète Euripide et le ramener parmi les vivants. Mais sa quête ne sera pas sans encombre : après une cascade de scènes farcesques, le dieu se retrouvera l'arbitre d'une dispute entre Eschyle et Euripide afin de décider qui, des deux grands poètes, méritera de revenir parmi les vivants pour les inspirer...
Présentée au festival des Lénéennes de 405 av. J.-C., la comédie Les Grenouilles est un chef-d'oeuvre bien vivant du théâtre antique. Aristophane y déploie son extraordinaire talent poétique et comique, qui lui vaudra d'être reconnu encore de nos jours comme le plus grand représentant de la « comédie ancienne ».
Édition et introduction de Philippe Brunet.
Début du V? siècle avant Jésus-Christ : Athènes est plongée dans la guerre du Péloponnèse. Implacable héraut de la vie bonne, Aristophane pourfend la guerre dans Les Acharniens et Les Cavaliers, houspille les chamailleries démocratiques dans Les Guêpes, ridiculise la grandiloquence philosophique dans Les Nuées. Il offre avec La Paix un redoutable manifeste comique : trêve de pompe lyrique et d'emphase martiale, l'Olympe est à portée des ailes d'un bousier. La paix n'est pas un idéal éthéré mais un quotidien de fêtes et de moissons. Pacifiste, Aristophane n'est pas un idéaliste. Révoquant la guerre, il prône une autre lutte, l'agôn : une dispute comique sans merci. Seule une foison d'injures et d'invectives, solidaire de la fertilité des ventres et des sols, peut engendrer une paix véritable. Impitoyable poète-tripier, Aristophane expose les viscères d'une cité qui désirait se passer de ses entrailles.
La guerre, toujours la guerre... Des années que le Péloponnèse voit s'affronter Athéniens et Spartiates. Faut-il que les hommes soient idiots à la fin ! Les femmes grecques, en attendant, souffrent en silence. Alors que la solution est là, sous leur nez - ou bien plutôt sous leurs draps... Sur l'agora, Lysistrata a convoqué ses soeurs de toute la péninsule. Avec ce mot d'ordre : « Pour arrêter la guerre, mesdames, refusez-vous à vos maris ! ».
Aussitôt la rumeur s'élève. La grève du sexe aura-t-elle lieu ?
Par le rire, Aristophane fait pénétrer dans l'enceinte des théâtres la liesse des utopies carnavalesques. Dans Les Oiseaux, des hommes las des chicaneries terrestres rejoignent la cité des volatiles pour y fonder un nouveau royaume et disputer aux dieux le fumet des sacrifices. C'est en revanche le monde des hommes que contestent les femmes de Lysistrata : ne voyant plus finir la guerre, elles entament une grève du sexe, faisant valoir les droits de l'amour et du plaisir contre la dévastation des armes. Le choeur des femmes des Thesmophories prolongera ce plaidoyer hédoniste en ridiculisant la misogynie d'Euripide. Et celui de L'Assemblée des femmes imposera le règne de la féminité, en réalisant la communauté des biens que les hommes se sont contentés de rêver. Comédien, Aristophane prend le parti des ordres renversés et rejoint avec entrain le cortège joyeux des femmes révoltées.
La puissance comique de l'oeuvre d'Aristophane, seul vestige de l'ancienne comédie athénienne, et l'éternelle actualité des thèmes de ses pièces (critique de la guerre et des «marchands de canons», satire du monde politique et de ses démagogues...) ont fait admettre depuis longtemps son théâtre parmi les chefs-d'oeuvre ; mais encore faut-il pouvoir lire Aristophane. Cette nouvelle traduction des onze pièces qui nous restent de lui, très fidèle à la lettre même du texte grec, respecte aussi leur forte inscription dans la vie quotidienne athénienne, en évitant autant que possible les transpositions trop faciles. Les réjouissantes inventions de ce virtuose de la langue sont restituées sans être affadies. L'humour peut alors être saisi à la fois dans toute sa finesse, dans sa fantaisie débridée et, le cas échéant, dans sa grossièreté : ne nous méprenons pas, le vieil Aristophane surprend, trouble et choque encore. Il fallait en outre que le lecteur puisse se représenter concrètement ce qu'était un spectacle dramatique grec ; une grande attention a donc été portée aux questions de mise en scène. Aristophane apparaît alors tel qu'il est, à l'image d'une culture que l'on a trop souvent tendance à assimiler à la nôtre : différent, étrange, mais universel, parce que d'une très profonde humanité.
La recréation, dans une tradition allègre et moderne, d'une des comédies les plus célèbres de la littérature. 1 femme, 22 hommes, le choeur / durée : 1 h 30.
Ils vont nu-pieds, leur teint est pâle comme celui des cadavres, leurs regards sont brillants. Ils se servent de leur langue affûtée pour enseigner, contre salaire, l'art exquis de douter de tout, de transformer le discours juste en discours injuste et de vivre au-dessus des lois. Dans l'ombre du « pensoir », ces morts-vivants ont pour maître le bavard, le divin Socrate.
À travers ces personnages, synthèse des différents intellectuels qui vivaient à Athènes aux alentours de 423 av. J.-C., Aristophane s'interroge sur l'impact qu'ont les idées des sophistes sur les citoyens. Conservateur résolu, ardent défenseur de la morale et de l'éducation léguées par la tradition, il déteste les novateurs et met dans le même sac les sophistes et Socrate, cet homme étrange qui semblait toujours dans les nuages.
Les Nuées sont la plus connue des comédies d'Aristophane, mais aussi une de ses plus belles réussites.
Pour échapper aux dettes et fuir les procès qu'on leur intente, Camarade Constance et Belle Espérance décident de fonder la ville de Coucou-sur-scène, et se rendent pour cela auprès de La Huppe, ancienne citoyenne changée en oiseau par les dieux et directrice du théâtre des Oiseaux-Comédiens. Elles veulent bâtir leur cité idéale sur le territoire des Oiseaux, entre le monde des hommes et celui des dieux, espérant ainsi mettre fin à l'oppression des uns et à l'arbitraire des autres.
Les Guêpes marque le retour d'Aristophane à la comédie politique, vraisemblablement en raison de l'accueil mitigé reçu par Les Nuées. Dans cette comédie inusable, reprise par Racine dans Les Plaideurs, Aristophane s'en prend au système judiciaire athénien, à ce goût si prononcé à Athènes pour la chicane, et que les récentes réformes de Cléon avaient encore accentué. Philocléon (« celui qui aime Cléon ») est atteint du mal procédurier si bien que son fils Bdélycléon (« celui qui déteste Cléon) est contraint de le séquestrer pour le retenir loin des tribunaux. Outre l'humour corrosif des dialogues, la pièce propose une réflexion sur la justice, et reçut le premier rang aux Lénéennes de 422. La Paix, représentée aux Grandes Dionysies de 421, fut jouée peu de jours avant la signature de la paix de Nicias. Alors que d'âpres négociations se poursuivaient entre Athènes et Sparte, Aristophane donne son point de vue en dressant un tableau idyllique de la Paix, déesse jusqu'ici enfermée dans une caverne et que Trygée, avec l'aide de laboureurs, est allée délivrer.Notre édition rassemble en un volume ces deux « testaments politiques » d'Aristophane. Chaque pièce est précédée d'une notice qui lui est propre. Celle-ci fournit un argument succinct de la comédie et surtout donne un éclairage sur la situation politique ou les points de civilisation nécessaire à la bonne compréhension des deux pièces d' « actualité ». Le lecteur trouvera notamment une présentation très claire des institutions juridiques athéniennes ainsi que des implications de la paix de Nicias. L'ouvrage est en outre assorti de notes accompagnant la lecture.
Représentés aux Dionysies de 414, les Oiseaux n'ont obtenu que le second rang, quant à l'accueil reçu par Lysistrata, jouée aux Lénéennes de 411, nous en ignorons tout. Fort heureusement ces deux pièces ont connu le succès qu'elles méritaient et sont aujourd'hui parmi les plus célèbres d'Aristophane. Les Oiseaux représentent une veine originale de son talent puisqu'il s'agit d'une des rares pièces qui ne soit pas liée à l'actualité. Déçus de la vie athénienne, Pisthétairos et Evelpidès quittent la cité pour vivre parmi d'étranges oiseaux, anciens maîtres d'un monde idéal, avant que Zeus ne prenne le pouvoir. Pisthétairos encourage les oiseaux à bâtir une cité entre ciel et terre et à reprendre le pouvoir usurpé par les Olympiens. La comédie, qui s'achève par l'apothéose de Pisthétairos contient des pages d'anthologies, telle l'ambassade des dieux, furieux et affamés de ne plus recevoir les sacrifices des hommes ou le récit de la création du monde. Dieux et hommes sont parodiés avec autant d'humour que de justesse. Lysistrata correspond à un sujet d'actualité. Avec la guerre du Péloponnèse, le pays est exsangue et à travers le personnage éponyme, lance un appel à la paix. Le stratagème de Lysistrata est des plus simples : contre la guerre entre cités, Lystrata propose ...la guerre du sexe ! Le sujet est propice à des situations et des dialogues aussi scabreux que drôles, tout en invitant à une réflexion sur la guerre.Notre édition rassemble en un seul volume ces deux chefs-d'oeuvre d'humour et occupe le tome III des Oeuvres Complètes. Chaque pièce est précédée d'une notice fournissant tous les détails, notamment historiques et mythologiques, nécessaires à la bonne intelligence du texte. Des notes accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre assorti d'un complément bibliographique récent.
Après la bataille d'Aigus Pot Amos, en 405 avant J.-C., la situation d'Athènes est désastreuse : l'armée défaite, les Longs Murs rasés, le trésor épuisé, le bref mais meurtrier gouvernement des Trente, autant de malheurs, en quelques années, ont fondu sur Athènes et la brillante cité qu'avait connue le poète au début de sa carrière est désormais exsangue. Le ton de son oeuvre s'en ressent : les circonstances sont si lamentables que le poète n'a plus guère le coeur d'en rire. La satire politique, qui n'est cependant pas absente de ces deux pièces s'adoucit pour laisser la place à une comédie plus axée sur les moeurs et la société. Dans L'Assemblée des femmes, Praxagora et ses consoeurs empruntent les vêtements de leurs maris et font voter la mise en commun non seulement des biens mais aussi des corps, assortis des quelques privilèges : c'est ainsi que la pièce se clôt sur les tourments d'un jeune homme poursuivi des assiduités d'une horde d'ancêtres désireuses de faire valoir les prérogatives que l'âge, en vertu des nouvelles lois, leur accorde. Dans Ploutos, la Richesse en personne, guérie de la cécité à laquelle Zeus l'a condamné, instaure lui aussi un ordre nouveau, où sont récompensés les justes, au grand dam des sycophantes et de quelques vieilles n'ayant plus de quoi entretenir les complaisances de leurs mignons.
Notre édition rassemble en un volume les deux dernières comédies qui nous sont parvenues sous le nom d'Aristophane. Le contexte historique, indispensable pour comprendre l'oeuvre du poète, est présenté en détails. Chaque pièce est précédée d'une notice qui lui est propre. Celle-ci rappelle rapidement l'argument, fait le point sur la situation d'Athènes au moment où la pièce fut représentée, et fournit de judicieuses pistes de lecture. Des notes accompagnent le texte. L'ouvrage est en outre enrichi de deux brefs compléments bibliographiques.
Zeus pourrait-il perdre sa prééminence parmi les dieux de l´Olympe ? La toute-puissance ne serait-elle pas plutôt du côté de Ploutos, le « dieu du fric » ? Le seul que les hommes veulent adorer et auquel ils sacrifient ?Dans la dernière de onze comédies de lui qui nous sont parvenues, Aristophane met en scène le grand bouleversement que connaît la société qui se soumet à l´Argent. Voici une pièce méconnue, merveille de fantaisie et de satire vigoureuse, qui trouve un écho étonnant dans l´actualité de la mondialisation et de ses crises financières.
Les Acharniens d'Aristophane, représentés en 425 av. J.-C., sont à ce jour la plus ancienne comédie qu'on ait conservée dans son intégralité. Ils sont donc un témoignage essentiel pour comprendre ce genre aujourd'hui disparu que l'on appelle comédie ancienne, et qui fleurit dans l'Athènes de la deuxième moitié du Ve s. av. J.-C. Les dernières recherches sur cette oeuvre ont mis au jour des éléments nouveaux, tant pour la reconstitution du texte que pour la compréhension du détail et l'analyse de la langue d'Aristophane. Elles font mieux encore apparaître sa diversité et le caractère bigarré de cette poésie, avec toutes ses conséquences sur le sens de la pièce. Anne de Cremoux, s'appuyant sur ces recherches et sur son interprétation personnelle des Acharniens, en propose ici une traduction nouvelle qui rend compte de l'originalité de ce théâtre et respecte tous ses niveaux de langue, de la haute parodie aux jeux de mots, en passant par les plaisanteries grossières ou la caricature des dialectes. Par là, elle rend compte de l'humour de la pièce dans un texte français chamarré, vivant et avant tout théâtral. Pour permettre aux non hellénistes de s'approprier cette oeuvre, elle propose un commentaire de la traduction qui, sans imposer une interprétation figée - bien qu'elle donne en introduction sa lecture de la pièce - explique ses choix et fournit tous les éléments permettant de comprendre pleinement le texte grec original et de s'en faire une idée personnelle.
Plutus, ou La richesse / comédie d'Aristophane ; traduite du grec en vers français, par Eugène Fallex,...
Date de l'édition originale : 1849 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
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Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
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Aristophane : traduction nouvelle. 2. Les oiseaux, Lysistrata, Les Thesmophoriazouses, ou Les femmes aux fêtes de Dèmètèr, Les grenouilles, Les Ekklèsiazouses, ou L'assemblée des femmes, Ploutos / Eugène Talbot ; préface de Sully Prudhomme http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k365561
Aristophane : traduction nouvelle. 1. Les akharniens, Les chevaliers, Les nuées, Les guêpes, La paix / Eugène Talbot ; préface de Sully Prudhomme http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36555p
« Faites l'amour, pas la guerre » est une affirmation qui a prouvé ses limites.
Il y a 2500 ans, Aristophane disait aux femmes de la cité, par la voix de Lysistrata : « Ne faites plus l'amour, vous empêcherez la guerre ! ».
C'est avec audace et ruse que Lysistrata réussit à convaincre toutes les femmes des cités grecques de faire la grève du sexe, jusqu'à ce que les hommes reviennent à la raison et arrêtent les combats...
À l'image des spectacles de tréteaux, six comédiens donnent vie à plus de 21 personnages. Masques, musique et marionnettes font de cette Lysistrata une pièce atypique, festive et bigarrée.
Rarement présentée, Lysistrata est une comédie relevée, à la fois légère et porteuse d'un propos philosophique universel sur la guerre et son absurdité, sur les rapports hommes-femmes et sur le pouvoir : une histoire très actuelle !
faisons la grève du sexe ! tel est le mot d'ordre auquel lysistrata entend rallier les athéniennes et ses amies de l'autre cité en guerre. allumant le feu du désir, puis le repoussant chez leurs maris, elles espèrent ramener la paix, et les hommes au foyer... avec cet argument politique échevelé et profond, aristophane donne au ve siècle avant j.-c. une des comédies les plus audacieuses et irrésistibles.
michel host, auteur de valet de nuit (prix goncourt 1986) et de zone blanche (fayard, 2004), restitue toute la vigueur de la pièce et la crudité de son verbe.