Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Littérature argumentative
-
«Tu es entrée, par hasard, dans une vie dont je n'étais pas fier, et de ce jour-là quelque chose a commencé de changer. J'ai mieux respiré, j'ai détesté moins de choses, j'ai admiré librement ce qui méritait de l'être. Avant toi, hors de toi, je n'adhérais à rien. Cette force, dont tu te moquais quelquefois, n'a jamais été qu'une force solitaire, une force de refus. Avec toi, j'ai accepté plus de choses. J'ai appris à vivre. C'est pour cela sans doute qu'il s'est toujours mêlé à mon amour une gratitude immense.» Pendant quinze ans, Albert Camus et Maria Casarès échangent des lettres où jaillit toute l'intensité de leur amour. Entre la déchirure des séparations et les élans créateurs, cette correspondance met en lumière l'intimité de deux monstres sacrés au sommet de leur art.
-
"cher monsieur Germain,..." : lettres et extraits
Albert Camus
- Folio
- Folio 3 Euros
- 6 Avril 2023
- 9782073013446
19 novembre 1957 Cher Monsieur Germain, J'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon coeur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n'ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j'ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. (...) Je vous embrasse, de toutes mes forces. Albert Camus Alors qu'il vient de recevoir le prix Nobel de littérature, Albert Camus écrit à son ancien instituteur à Alger, celui sans qui «rien de tout cela ne serait arrivé», toute sa reconnaissance. L'ensemble de la correspondance entre les deux hommes et un extrait du Premier homme où apparaît le personnage de l'instituteur M. Bernard sont ici réunis. Une édition en forme d'hommage à ce lien magnifique de gratitude et de tendresse.
-
Actuelles Tome 2 : Une morale est possible
Albert Camus
- Folio
- Folio Essais
- 6 Février 2025
- 9782073001375
«Ce volume [tome I] résume l'expérience d'un écrivain mêlé pendant quatre ans à la vie publique de son pays. [...]Je crois avoir fait ainsi la part de mes injustices. On verra seulement que j'ai laissé parler en même temps une conviction qui, elle du moins, n'a pas varié. Et, pour finir, j'ai fait aussi la part de la fidélité et de l'espoir. C'est en ne refusant rien de ce qui a été pensé et vécu à cette époque, c'est en faisant l'aveu du doute et de la certitude, en consignant l'erreur qui, en politique, suit la conviction comme son ombre, que ce livre restera fidèle à une expérience qui fut celle de beaucoup de Français et d'Européens.»
-
Qu'il suive le fil d'Ariane sur les traces du Minotaure pour évoquer Oran et ses alentours, qu'il revisite le mythe de Prométhée à la lumière de la violence du monde moderne, ou qu'il rêve à la beauté d'Hélène et de la Grèce, Albert Camus nous entraîne tout autour de la Méditerranée et de ses légendes.
Un court recueil de textes lyriques et passionnés pour voyager de l'Algérie à la Grèce en passant par la Provence. -
«On trouvera dans ce recueil un choix d'articles et de textes qui tous concernent l'Algérie. Ils s'échelonnent sur une période de vingt ans, depuis l'année 1939, où presque personne en France ne s'intéressait à ce pays, jusqu'à 1958, où tout le monde en parle. [...] Tels quels, ces textes résument la position d'un homme qui, placé très jeune devant la misère algérienne, a multiplié vainement les avertissements et qui, conscient depuis longtemps des responsabilités de son pays, ne peut approuver une politique de conservation ou d'oppression en Algérie. Mais, averti depuis longtemps des réalités algériennes, je ne puis non plus approuver une politique de démission qui abandonnerait le peuple arabe à une plus grande misère, arracherait de ses racines séculaires le peuple français d'Algérie et favoriserait seulement, sans profit pour personne, le nouvel impérialisme qui menace la liberté de la France et de l'Occident. Une telle position ne satisfait personne, aujourd'hui, et je sais d'avance l'accueil qui lui sera fait des deux côtés.»
-
L'envers et l'endroit est le premier livre d'Albert Camus. Il paraît à Alger en 1937.À la fin de sa vie, Camus verra dans cette oeuvre de jeunesse la source secrète qui a alimenté ou aurait dû alimenter tout ce qu'il a écrit. L'envers et l'endroit livre l'expérience, déjà riche, d'un garçon de vingt-deux ans:le quartier algérois de Belcourt et le misérable foyer familial dominé par une terrible grand-mère; un voyage aux Baléares, et Prague, où le jeune homme se retrouve «la mort dans l'âme»; et surtout, ce thème essentiel:«l'admirable silence d'une mère et l'effort d'un homme pour retrouver une justice ou un amour qui équilibre ce silence».
-
On savait Char et Camus frères en amitié. Les quelque deux cents lettres inédites ici rassemblées l'attestent, qui retracent ce que furent les engagements et les travaux communs des deux hommes après-guerre et leur proximité attentive et réciproque. Mais ce qui donne tout son sens à cette correspondance est ce qui l'a peut-être initiée : la rencontre et la reconnaissance de deux oeuvres en même temps que leur convergence dans une époque de démesure et de déraison. Tout comme «l'envie d'écrire des poèmes ne s'accomplit que dans la mesure précise où ils sont pensés et sentis à travers de très rares compagnons» (Char à Camus), le moment de doute dans l'accomplissement d'une oeuvre ne peut que s'appuyer sur «l'ami, quand il sait et comprend, et qu'il marche lui-même, du même pas» (Camus à Char)... Une façon lumineuse, entre Ventoux et Luberon, de rejoindre l'intuition de Julien Gracq qui, avec l'éloignement du temps, voyait se «rapprocher aussi, dans la signification de leurs oeuvres, deux amis dont les silhouettes pouvaient sembler si différentes».
Édition de Franck Planeille.
Édition augmentée de huit lettres inédites.
-
34 textes connus des prises de parole publiques de Camus, s'achevant sur la transcription inédite de son allocution au dîner de L'Algérienne, le 13 novembre 1958 à Paris. À l'exception de sa causerie sur « la nouvelle culture méditerranéenne » de 1937, la totalité de ces discours et conférences ont été prononcés après-guerre. La révolte camusienne se situe au coeur de l'absurde, dans la reconnaissance simultanée du sort commun et de la liberté individuelle. C'est là le socle de ces prises de parole. D'une conférence à l'autre, Camus explicite et manifeste son engagement d'homme, qui vise à redonner voix, figure et dignité à ceux qui en ont été privés par un demi-siècle de bruit et de fureur, où le mésusage des mots et la démesure des idées ont fait de l'homme un loup pour lui-même. Pour Camus, il y a un métier d'homme, qui consiste à s'opposer au malheur du monde afin d'en diminuer l'intensité, dans les limites propres à chaque individu. Son autorité d'intellectuel, son parcours singulier donnent à sa parole une audience particulière, dans un monde qui s'est déjà globalisé - en particulier sous l'effet des totalitarismes et des impérialismes. Camus ne limite pas ses engagements aux frontières nationales ; l'Europe est au coeur de ses préoccupations, voire de son indignation lorsqu'elle est celle de Franco et que l'on ne s'en offusque pas. Et Camus monte à la tribune quand ses frères d'Europe de l'Est sont soumis à l'oppression d'un totalitarisme fou, brisant toutes libertés dans le plus total irrespect de la personne humaine. Plus que de culture, c'est de civilisation qu'il s'agit et du sentiment fraternel qui unit les hommes en lutte contre leur destin. Il se dessine par là une morale pour soi-même : ce métier d'homme est un apprentissage, une discipline, qui se joue au quotidien et toute la vie durant : « J'aime mieux les hommes engagés aux littératures engagées, écrivait-il dans ses Carnets. Du courage dans sa vie et du talent dans ses oeuvres, ce n'est déjà pas si mal. »
-
Carnets Tome 2 ; janvier 1942 - mars 1951
Albert Camus, Gay-crosier Raymond
- Folio
- Folio
- 19 Septembre 2013
- 9782070454051
«Poser la question du monde absurde, c'est demander : "Allons-nous accepter le désespoir, sans rien faire ?" Je suppose que personne d'honnête ne peut répondre oui.» Entre 1942 et 1951, Albert Camus rédige, entre autres, La Peste, Les Justes et L'Homme révolté. Si ce deuxième volume des Carnets témoigne de ces créations en devenir, il accueille aussi les instants essentiels d'une vie et l'histoire en train de se faire - l'épuration, la guerre froide....
S'y révèlent une conscience en action, un homme dans toute sa fragilité, épris de beauté.
-
«Cher Guilloux, À propos du Sang noir, j'y ai remis le nez, poussé par l'amitié. J'ai eu honte et je me suis senti très petit garçon. Je ne connais personne aujourd'hui qui sache faire vivre ses personnages comme tu le fais. Il n'y a plus de romanciers parce que nous n'écrivons plus avec le coeur et la tendresse. Enfin, j'en étais tout remué.» L'un est breton, l'autre algérien, Guilloux est habité par le noir et aspire à la lumière, quand Camus, plus solaire, est rongé par le doute. Pourtant, lorsqu'ils se rencontrent à Paris en 1945, une amitié se noue immédiatement entre les deux écrivains. Ces fils du peuple, qui ont connu la pauvreté, sont animés par l'esprit de justice et de fraternité. Cette correspondance croisée ponctue quinze années d'une profonde affection, nourrie d'innombrables causeries, lectures, promenades et repas partagés.
-
Albert Camus à combat ; éditoriaux et articles (1944-1947)
Albert Camus, Jacqueline Lévi-valensi
- Folio
- Folio Essais
- 19 Septembre 2013
- 9782070453344
Entre le 21 août 1944 et le 3 juin 1947, Albert Camus est rédacteur en chef et éditorialiste à Combat. Ses 165 articles - signés, authentifiés, ou légitimement attribuables - nous transmettent le témoignage lucide d'un journaliste conscient de ses responsabilités dans une époque où, au sortir de l'Occupation, il faut à la fois réorganiser la vie quotidienne et dessiner l'avenir de la France et de l'Europe. Sur de multiples sujets - la politique intérieure ; l'épuration ; la politique étrangère ; les droits, les devoirs et le rôle d'une nouvelle presse ; la politique coloniale, et, en particulier, la nécessité de doter l'Algérie d'un nouveau statut -, Camus informe et réagit. On entend dans ces textes la voix passionnée d'un écrivain dans l'histoire, épris de justice, de liberté et de vérité ; mais aussi obstinément soucieux d'introduire la morale en politique et d'exiger le respect de la dignité humaine.