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Gallimard
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L'amazone et la cuisinière ; anthropologie de la division sexuelle du travail
Alain Testart
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 30 Janvier 2014
- 9782070143412
Pourquoi, dans toutes les cultures, les femmes ont-elles été exclues de la chasse? Pourquoi n'ont-elles pu ni monter à bord des navires ni être soldat? Pourquoi leur a-t-on plutôt assigné les tâches de cueillir, de filer, de tisser, de tanner? Qu'est-ce qui expliquerait qu'il existe des façons masculines et des façons féminines de couper, de creuser et de travailler la terre?
Dans cet essai qui conjugue audace intellectuelle et rigueur scientifique, Alain Testart montre que ce sont les croyances qui expliquent la différenciation des activités masculines et féminines et fait remonter leur origine à la lointaine préhistoire. Ces croyances, même tacites et irrationnelles, ont des effets puissants sur la réalité et obéissent à une logique cachée : celle du sang périodique des femmes, perçu comme une grave perturbation qui affecte l'intérieur de leur corps et les exclut de tâches particulières.
Même si cette répartition traditionnelle des activités sera bientôt une chose du passé, elle ne laisse pas d'étonner par sa constance, sa quasi-universalité jusque dans les temps présents. Dans cet essai, Alain Testart nous entraîne pas à pas dans une réflexion d'une grande nouveauté sur le rôle du sang dans les représentations sociales et la constitution du genre.
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L'institution de l'esclavage ; une approche mondiale
Alain Testart
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 8 Mars 2018
- 9782070196883
L'esclavage a été une des choses les plus répandues au monde. Il n'en fait pas moins souvent l'objet de définitions confuses, voire erronées. Ainsi a-t-il été longtemps considéré comme une forme sociale de travail, alors que l'esclave peut certes être ouvrier ou paysan, mais aussi garde du corps, spadassin, précepteur, courtisane...
Les études rassemblées dans ce livre montrent que l'esclavage est une institution repérable au fait que l'esclave est exclu d'au moins une des dimensions sociales de la société dans laquelle il vit : la Cité dans le régime de la Cité antique, la parenté dans les sociétés lignagères, le rapport au roi dans les monarchies, etc.
On peut devenir esclave après avoir été capturé à la guerre, mais aussi à la suite de dettes.
L'esclavage pour dettes est un phénomène sociologique majeur. Il indique que la pauvreté voisine avec la privation de liberté. Pour Alain Testart, le renforcement du pouvoir des grands induit une possible émergence de l'État : « Sous l'esclavage gît toujours la question du pouvoir ».
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Avant l'histoire ; l'évolution des sociétés, de Lascaux à Carnac
Alain Testart
- Gallimard
- Bibliothèque Des Sciences Humaines
- 16 Novembre 2012
- 9782070131846
Il y a plusieurs dizaines de millénaires, l'homme se sépare de l'animal en enterrant ses congénères et en leur rendant des honneurs funèbres. Il couvre de fresques admirables les parois de Lascaux et de bien d'autres grottes. Puis il invente l'agriculture. Il érige menhirs et dolmens, dont les plus célèbres restent ceux de Carnac. Tout cela se passe avant la naissance des villes, l'édification des pyramides, l'invention de l'écriture. Autrement dit, avant l'histoire.
Dans ce même temps, l'homme invente aussi les premières formes de vie sociale. Comment se mettent en place ces premières sociétés? Comment évoluent-elles? Vaste sujet, à la lisière de l'anthropologie sociale et de l'archéologie préhistorique, qui met aux prises les thèses les plus opposées. Alain Testart, ethnologue réputé, notamment pour ses travaux sur les chasseurs-cueilleurs, s'est donné pour objectif de confronter les interprétations en présence. Il était on ne peut mieux désigné pour reprendre à neuf la question de l'évolution des sociétés.
Il en résulte des critiques décapantes sur l'histoire de l'anthropologie sociale, une réflexion philosophique sur la notion même d'évolution dans les sciences sociales et des mises au point sur les questions de méthode et d'interprétation en archéologie. Surtout, jaillissent une série d'hypothèses nouvelles sur diverses périodes du paléolithique ou du néolithique, qu'il n'est plus question d'envisager depuis l'Europe et le Proche-Orient seuls, mais à partir du monde entier, d'où affluent désormais les données en nombre.
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Art et religion de Chauvet à Lascaux
Alain Testart
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 5 Décembre 2016
- 9782072693649
Ce manuscrit inédit posthume d'Alain Testart analyse à nouveaux frais le dispositif iconographique des grottes ornées du paléolithique supérieur, principalement de la grotte Chauvet (- 36 000) et de Lascaux (- 18 000). Partant des modes de disposition spatiale et topographique des signes, des représentations animales et des figures abstraites, il se livre à une relecture de l'ensemble des données des fouilles. L'analyse iconique d'une extrême précision à laquelle il se livre débouche sur une nouvelle interprétation de l'art pariétal, doublée d'une nouvelle théorie des signes.
Alain Testart puise ici aux sources des historiens de l'art plus qu'à celles des préhistoriens. Selon lui, l'art occidental des grottes obéit à une sorte de canon qui correspondrait à une forme de pensée mythique spécifique, qui se distingue nettement des autres formes d'art préhistorique, tel l'art mobilier.
Ainsi l'art sur bloc paléolithique ne représente-t-il jamais l'homme. Tout au plus y décèlet- on des traces d'une humanité hybride, mal dégagée du monde animal, inachevée. Ces représentations cachées, sinon secrètes, pointent en direction d'une pensée religieuse totémique. Entre le totémisme et les peintures du paléolithique, on décèle une sorte de minimum commun structuré par les différences entre les espèces. À travers les animaux et leur classification en espèces, cet art révèle, nous dit Alain Testart, une classification des hommes.
La grotte serait dès lors un microcosme représentant l'état du monde à son origine, au temps du mythe, quand les hommes étaient mal différenciés des animaux, alors même que ceux-ci étaient déjà différenciés en espèces.
La présence dans les grottes de signes de féminité incomplets (vulves, représentations tronquées du corps de la femme) apposés sur les images des animaux abonde à un tel point que la reproduction du monde semble avoir été pour ces époques une préoccupation non seulement artistique, mais religieuse. Miroir de l'état mythique des origines, la grotte renfermerait dès lors les étapes d'une véritable cosmogonie.