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Abe Kobo
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Une femme disparaît.
Emmenée à l'aube en ambulance. Hospitalisation forcée ? Enlèvement ? Fugue d'adultère ? Son mari enquête, de plus en plus certain d'être privé de son libre arbitre. Dans les souterrains d'un hôpital labyrinthique, structuré comme une ville fantôme sous surveillance électronique, entre des ruines de fondations, au milieu des préparatifs tragicomiques d'une sinistre fête de commémoration, 1'« homme » ne cesse d'errer, tout en rédigeant minutieusement des cahiers d'enquête.
Un cheval qui mène l'opération. Une secrétaire nymphomane, conçue in vitro. Une fillette prostituée et mourante qui rétrécit d'heure en heure. Les figures que le narrateur croise appartiennent à un monde dominé par le sexe, l'angoisse, les manipulations scientifico-policières, le grotesque. Dosant avec une fascinante maîtrise l'absurde et le rationnel, Kôbô Abé signe avec Rendez-vous secret un roman policier, un livre pornographique, une fable poétique, un exercice de style de haute virtuosité.
La comédie hyperréaliste du désespoir.
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La femme dormait parfaitement nue.
Dans son champ visuel tout embrumé de pleurs, la femme apparaissait comme une ombre flottante. Elle dormait à même la natte, couchée sur le dos, et, à l'exception du seul visage, le corps entier tout découvert. Le bas-ventre était ferme, tendu, avec, de chaque côté, un pli étranglé ; et la main gauche, si légèrement, y reposait. [...] Sur l'entière surface du corps, une couche de sable à fine texture posait, on eût dit, une tunique aussi fine et souple qu'une membrane. Noyant les détails, le sable détachait, en les forçant et en les magnifiant, les courbes où se révèle et s'offre l'éternité de la femme.
A s'y méprendre, sous son placage de sable, la Femme des sables était, au regard, devenue Statue... » A. K.
Heurs et malheurs d'un homme qui, parti à la recherche d'un insecte des sables, échoue dans un petit village perdu au fond des dunes. Commence alors un étrange cauchemar...
La Femme des sables est incontestablement l'un des plus grands romans de la littérature japonaise contemporaine. Traduit dans le monde entier, il a été couronné, au Japon, par le prix Akutagawa (1962) et, en France, par le prix du Meilleur Livre étranger (1967). -
Cet homme qui a enfoui sa tête et le haut de son corps dans une boîte en carton n'est pas un Diogène cynique réfugié dans un tonneau par mépris de l'humanité. C'est un anti-héros, un être mythique dont le mal profond est l'impuissance. Un voyeur aussi, car la seule relation qu'il peut établir avec le monde extérieur se fait par l'intermédiaire de son regard. Tourmenté et solitaire, il est en même temps capable d'humour et même d'amour. Pour Kôbô Abé, qui est aussi médecin, une identité détruite peut en quelque sorte être « refaçonnée ». Et c'est grâce à la femme qu'il aime que « l'homme-boîte » sortira de son carcan volontaire et rejoindra la vie.
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Un homme se réveille un matin, les mollets recouverts d'une espèce de légume qui ressemble à de la luzerne. Il se précipite chez un dermatologue aussi stupéfait que lui devant ces étranges symptômes. Dès lors, la journée du malade se déroule comme un rêve d'une extraordinaire précision réaliste. Des événements plus incongrus les uns que les autres vont s'enchaîner, mais obéissant à une logique, somme toute, cohérente. Un nouveau roman fantastique de l'auteur de La femme des sables ? Oui, bien sûr. Mais aussi une étonnante métaphore de la maladie. Kôbô Abe, qui devait mourir moins d'un an après la parution de ce dernier roman, atteint d'une grave maladie, décrit, dans cette fable onirique, les dernières heures d'un malade : l'hospitalisation, la médicalisation à outrance, les rapports difficiles avec le personnel médical, les cauchemars d'une mort anticipée, le compagnonnage des mourants, l'obsession de l'euthanasie. Ces thèmes bouleversants sont traités avec une légèreté et une distance poétiques d'autant plus admirables que l'auteur était l'acteur principal du drame.
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Un homme, un jour, reçoit une surprenante visite : celle d'une famille au grand complet - grand-mère, parents et enfants - qui s'installe dans son appartement et prétend l'arracher à la solitude. Pourtant, ce sont là des inconnus... À partir de cette situation inédite, se développe une logique implacable qui fera du protagoniste un otage dérisoire ; le rire alors devient grinçant. Il se pourrait que le tout fût un cauchemar, mais, réaliste ou onirique, cette fiction pose en termes dramatiques le problème de l'individu face aux autres. Cette angoisse, peut-être appartenait-il à un écrivain japonais de l'exprimer. Depuis sa création en 1967, cette pièce - représentative de l'oeuvre dramaturgique de Kôbô Abe - a été jouée plusieurs fois au Japon, ainsi que dans divers pays étrangers, notamment les États-Unis et la France (Théâtre Renaud-Barrault, 1981). La traduction présentée ici se fonde sur une version remaniée par l'auteur à l'occasion d'une reprise.
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Le narrateur de cette histoire a eu le visage horriblement brûlé à la suite d'un accident. De telle sorte qu'il est condamné à vivre la figure enveloppée de bandages. Depuis, sa femme a élevé entre eux un mur de silence qu'il veut à tout prix faire tomber. Il imagine alors de se fabriquer un masque en matière plastique, réaliste au point de faire de lui un autre homme derrière un nouveau visage. Et il en vient peu à peu à se dire qu'il pourrait ainsi séduire sa femme, tout comme un étranger.
Il réussit dans son entreprise. Ou du moins, il le croit. Car sa femme ne l'a-t-elle pas reconnu n'a-t-elle pas deviné quel était son dessein ? N'a-t-elle pas joué le jeu en espérant de sa part un geste, une preuve d'amour ? On le voit, ce roman cruel et fascinant pose le vieux, l'éternel problème de l'identité. Qu'est ce le moi réel, et que recouvre-t-il ? Le masque dissimule-t-il l'ancienne personnalité ou bien en crée-t-il une nouvelle ? Version moderne, à sa façon, du Dr Jekyll et Mr Hyde, La face d'un autre connaît depuis plus de trente ans un succès jamais démenti.
Kôbô Abé est né en 1924. Son roman le plus célèbre, La femme des sables, a été couronné par le Prix Akutagawa, l'équivalent japonais du Goncourt, en 1962, et par le Prix du Meilleur Livre Etranger à Paris en 1967. Auteur de Le Plan déchiqueté, etL'Homme-boîte ainsi que de plusieurs pièces de théâtre, scénarios et romans de science-fiction, Kôbô Abé est mort le 22 janvier 1993. -
Peut-on imaginer la fin du monde sans Arche de Noé ? Peut-on imaginer, de nos jours, la fin du monde sous une autre forme qu'une guerre nucléaire ? Cette Arche serait donc un abri antiatomique, au fond d'une carrière désaffectée. Et parce que les compagnons de fortune du narrateur seraient un camelot, qui vend des insectes imaginaires symbolisant le temps, et un couple de comparses, cette Arche serait en toc. Pourrait-on en dire autant de l'ultime catastrophe ? Avec une fantaisie grinçante, Kôbô Abe met en scène une curieuse parabole, minutieusement décrite dans un style à la fois très réaliste et étonnamment poétique, où l'on retrouve les thèmes qui lui sont chers : l'animalité de l'homme, la hantise du sexe, la monstruosité labyrinthique de la vie sociale, la disparition du genre humain. Tour à tour parodique et onirique, ce roman, d'une grande audace stylistique, enrichit l'univers singulier de cet écrivain visionnaire.
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One of the premier Japanese novels of the twentieth century, The Women in the Dunes combines the essence of myth, suspense, and the existential novel. In a remote seaside village, Niki Jumpei, a teacher and amateur entomologist, is held captive with a young woman at the bottom of a vast sand pit where, Sisyphus-like, they are pressed into shoveling off the ever-advancing sand dunes that threaten the village.
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Like an elegantly chilling postscript to The Metamorphosis, this classic of postwar Japanese literature describes a bizarre physical transformation that exposes the duplicities of an entire world. The narrator is a scientist hideously deformed in a laboratory accident-a man who has lost his face and, with it, his connection to other people. Even his wife is now repulsed by him. His only entry back into the world is to create a mask so perfect as to be undetectable. But soon he finds that such a mask is more than a disguise: it is an alternate self-a self that is capable of anything. A remorseless meditation on nature, identity and the social contract, The Face of Another is an intellectual horror story of the highest order.From the Trade Paperback edition.
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The Woman in the Dunes , by celebrated writer and thinker Kobo Abe, combines the essence of myth, suspense and the existential novel. After missing the last bus home following a day trip to the seashore, an amateur entomologist is offered lodging for the night at the bottom of a vast sand pit. But when he attempts to leave the next morning, he quickly discovers that the locals have other plans. Held captive with seemingly no chance of escape, he is tasked with shoveling back the ever-advancing sand dunes that threaten to destroy the village. His only companion is an odd young woman. Together their fates become intertwined as they work side by side at this Sisyphean task.
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Un homme rentre de son travail, comme tous les jours, et trouve un cadavre anonyme dans son appartement. Un autre découvre un soir son logement envahi par des squatters inconnus. Un troisième oublie son nom. Un quatrième se transforme en plante... Les dix nouvelles qui composent ce recueil traitent toutes ou presque de l'angoisse de l'homme moderne face à un monde qui peut l'écraser à tout moment. Il suffit d'un léger dérapage pour que tout bascule...
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Le plan déchiqueté nous raconte une histoire mystérieuse pleine de suspense où une intrigue quasi policière se superpose à un drame spirituel. Le personnage central - on hésite à dire le héros - est un chasseur, un détective privé qui recherche un disparu dans l'immense désert de la cité moderne. La poursuite - violente, parfois cauchemardesque - le conduit de plus en plus profondément dans les bas-fonds de Tokyo : entreprises frauduleuses, spectacles douteux, chauffeurs de taxis en marge de la loi, voyous qui rançonnent homosexuels et drogués, hommes d'affaires qui font commerce de la corruption et de la mort A mesure que le rythme s'accélère, les disciplines professionnelles qui lient le détective au monde réel exigent paradoxalement qu'il "devienne" en quelque sorte l'homme qu'il recherche. Il lui faut penser comme pense son gibier, agir comme il agit. Peu à peu, inéluctablement, impitoyablement, son identité, sa personnalité, son moi vont se confondre avec ceux du disparu Kôbô Abé est né en 1924. Son roman le plus célèbre. La Femme des sables (Stock) a été couronné, en 1962, par le Prix Akutagawa, l'équivalent japonais du Goncourt et par le Prix du meilleur Livre Etranger à Paris en 1967. Kôbô Abé est également l'auteur de L'homme-boîte et La face d'un autre (Stock) ainsi que de plusieurs pièces de théâtre, scénarios et romans de science-fiction. Kôbô Abé est mort le 22 janvier 1993.
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Kobo Abe, the internationally acclaimed author of Woman in the Dunes, combines wildly imaginative fantasies and naturalistic prose to create narratives reminiscent of the work of Kafka and Beckett.
In this eerie and evocative masterpiece, the nameless protagonist gives up his identity and the trappings of a normal life to live in a large cardboard box he wears over his head. Wandering the streets of Tokyo and scribbling madly on the interior walls of his box, he describes the world outside as he sees or perhaps imagines it, a tenuous reality that seems to include a mysterious rifleman determined to shoot him, a seductive young nurse, and a doctor who wants to become a box man himself. The Box Man is a marvel of sheer originality and a bizarrely fascinating fable about the very nature of identity.
Translated from the Japanese by E. Dale Saunders. -
Published in conjunction with the landmark exhibition, Tetsuya Ishida: My Anxious Self, at Gagosian New York, this fully illustrated catalog documents more than eighty paintings by the late Tetsuya Ishida and includes new essays by Cecilia Alemani and Diethard Leopold.
Tetsuya Ishida: My Anxious Self accompanies the 2023 survey exhibition, curated by Cecilia Alemani, of more than eighty paintings by the late Japanese artist on the occasion of the fiftieth anniversary of his birth. With works from the Ishida Estate, notable private collections, and the Shizuoka Prefectural Museum of Art, Shizuoka City, Japan, Tetsuya Ishida: My Anxious Self represents the most comprehensive presentation of the artist's work to have been staged outside Japan, and his first ever in New York.
Over the course of just ten years, Ishida produced a striking body of work centered on the theme of human alienation. He emerged as an artist during Japan's «lost decade,» a recession that lasted through the 1990s, and his paintings capture the feelings of hopelessness, claustrophobia, and disconnection that characterized Japanese society during this time of rapid technological advancement. Before his untimely death in 2005, Ishida conjured allegories of the challenges to national life in paintings and graphic works charged with a Kafkaesque absurdity.
The catalog contains lavish plate photography, including details, of the exhibited paintings. An extensive essay by Alemani provides essential historical and interpretive context for the work, while an essay by Diethard Leopold examines Ishida's frequent use of his own face in his paintings. The catalog also features a foreword by Larry Gagosian; an introduction by Michiaki Ishida, the artist's brother; and a reprint of the short story «The Red Cocoon» (1950) by Kobo Abe.
Ishida was born in the city of Yaizu, in Shizuoka Prefecture, in 1973, and died in Tokyo in 2005. Gagosian presented the first exhibition of Ishida's work outside Japan, in Hong Kong in 2013. -
In the last novel written before his death in 1993, one of Japan's most distinguished novelists proffered a surreal vision of Japanese society that manages to be simultaneously fearful and jarringly funny. The narrator of Kangaroo Notebook wakes on morning to discover that his legs are growing radish sprouts, an ailment that repulses his doctor but provides the patient with the unusual ability to snack on himself. In short order, Kobo Abe's unraveling protagonist finds himself hurtling in a hospital bed to the very shores of hell. Abe has assembled a cast of oddities into a coherent novel, one imbued with unexpected meaning. Translated from the Japanese by Maryellen Toman Mori.