Entre 1494 et 1559, la péninsule italienne fut le théâtre de plusieurs guerres d'une intensité encore jamais atteinte. Souvent présentées comme un affrontement voulu par des souverains français aux ambitions chimériques, de Charles VIII à Henri II, les guerres d'Italie ont pourtant une réalité globale, toutes les puissances du moment étant impliquées. Outre la France, l'Espagne, le Saint Empire, la Suisse ou encore l'Empire ottoman participent au ravage des terres italiennes au cours de ce premier conflit entre les nations européennes naissantes. Par ailleurs, toutes les entités politiques italiennes furent les acteurs de ces conflits, Naples, Milan, Rome, Florence, Venise ou Gênes menant des actions autonomes et tentant de maintenir leurs existences politiques face aux léviathans des XVe et XVIe siècles. C'est pourquoi ce livre, où les meilleurs historiens de chaque État synthétisent les connaissances les plus actuelles, permet de repenser les guerres d'Italie en sortant d'une perception francocentrée et en donnant à lire toute la diversité de ce chapelet de guerres sur plus de soixante ans. Ce faisant, il invite à repenser bien des événements - la bataille de Pavie, le sac de Rome - ou des parcours - Machiavel, Charles Quint, le pape Jules II - et offre une lecture aussi originale que captivante.
Le portrait novateur et haut en couleurs d'une femme fascinante.On a longtemps dit de Diane de Poitiers, non sans une certaine misogynie, qu'elle fut la maîtresse de deux rois de France, François Ier et son fils Henri II, et qu'elle n'intrigua que pour son propre profit financier.
Mais Didier Le Fur nous explique ici simplement, et avec style, que cette image est faite d'une accumulation d'erreurs et d'approximations - volontaires ou non - reprises puis amplifiées, en fonction des modes, pendant quatre siècles. Il rend ainsi à cette femme passionnante sa réalité, loin des fantasmes entourant les maîtresses royales et décrypte comment sa vie, qui reste sur bien des aspects mystérieuses, a pu prendre une telle place dans l'imaginaire collectif et le roman national.
" Non, ce n'est pas une biographie de plus. C'est la biographie. [...] On tient enfin le bon, le vrai François Ier. Vous pouvez y allez les yeux fermés. " Le Point " Fruit de dix ans de recherche, c'est un monument d'érudition et d'intelligence. [...] Un grand livre, une grande leçon d'histoire. " Le Figaro MagazineFrançois Ier est, avec Henri IV et Louis XIV, le souverain préféré des Français. Et pourtant, ce que nous pensions savoir du roi de France de 1515 à 1547, est, en grande partie, faux : ce sont les publicistes du règne qui ont façonné son image, reprise quasiment à l'identique jusqu'à nos jours, notamment les vulgates de roi-chevalier ou de roi-mécène.
Didier Le Fur, l'un des plus brillants historiens de sa génération, a donc repris le dossier, sans parti pris et grâce à l'ensemble de la documentation. Ce travail colossal en archives permet d'offrir la première véritable biographie de François Ier depuis 30 ans.
Si les grands moments du règne sont connus (le couronnement, les batailles de Marignan et de Pavie, la captivité des enfants du roi, l'élection impériale, le camp du drap d'or, la régence de Louise de Savoie...), leur sens est enfin révélé et la conclusion de l'auteur sans appel : François Ier est avant tout un roi de guerre, aveuglé par son rêve italien et sa rivalité avec Charles Quint. Toute sa politique est orientée en ce sens. Un seul exemple parmi tant d'autres : on attribue à François Ier des réformes intérieures nombreuses. Il n'en est rien. L'activité législative du roi privilégie des lois justifiant l'impôt finançant ce gouffre sans fond qu'est la guerre.
C'est donc à l'homme régnant, non à sa légende, que s'est attaché l'auteur. Il est ressort un roi certes moins héroïque que nous le pensions, mais plus humain, et par là plus attachant.
Un roi injustement méconnu, enfin réhabilité.
Louis XII, qui régna de 1498 à 1515, fut jusqu'à la fin de l'Ancien Régime considéré comme le modèle du bon roi, au point que Voltaire lui consacra une monographie élogieuse. Gloire, paix, justice, prospérité nimbèrent longtemps sa mémoire. Une réputation flatteuse qu'il doit principalement à une véritable propagande. Pendant une décennie, il fit miroiter aux yeux de l'opinion le mirage, auquel il crut lui-même, du rétablissement de l'empire des Césars et de Charlemagne. C'est pourquoi il s'acharna, avec succès pour un temps, à conquérir l'Italie. Roi de France, il fut ainsi duc de Milan, roi de Naples, et porta même le titre de roi de Jérusalem. Par Louis XII, premier prince français de la Renaissance, la France entra dans l'ère moderne.Didier Le Fur est l'auteur, entre autres, de Anne de Bretagne, miroir d'une reine, historiographie d'un mythe et, plus récemment, d'une biographie de Henri II.
A l'occasion des 500 ans de la bataille de Marignan (1515), la publication en Tempus du livre de référence sur la plus grande victoire de François Ier.Sorte de lieu commun de notre conscience collective, " Marignan, 1515 " est dans toutes les mémoires. Cet événement des guerres d'Italie est demeuré en réalité méconnu, dans son déroulement comme dans ses conséquences. D'autant plus que les récits traditionnels font une large place à la légende, comme celle du roi François Ier armé chevalier par Bayard sur le champ de bataille. C'est pourquoi Didier Le Fur reconstitue dans le détail le déroulement des faits qui conduisirent à la première victoire du jeune roi la première année de son règne. L'auteur montre ensuite comment les historiens, depuis le xvie siècle, utilisèrent cette bataille somme toute peu glorieuse pour fabriquer un des événements les plus prestigieux de la nation France.
La grande synthèse non conformiste sur la Renaissance Française (1450-1550), par le plus fin connaisseur du sujet, en une forme accessible et abordable.La France, au XVIe siècle, se serait réveillée après une longue nuit, le Moyen Age, pour embrasser avec éclat et gourmandise la modernité. La civilisation française, avec ses us et coutumes, son élégance et son esprit, était née. Si depuis quelques années les historiens ont largement nuancé cette vision simpliste, ils ont convenus de la réalité de la révolution culturelle qu'aurait été cette Renaissance du XVIe siècle. Il reste pourtant un fait incontestable : si le joli tableau brossé à coup d'affirmations et d'exemples pris çà et là depuis deux siècles peut effectivement faire illusion, les auteurs de cette peinture ont effacé ou oublié, pour fabriquer cette féérie, une foultitude des personnages, d'évènements et d'idées.
Les hommes du temps n'avaient en réalité rien de progressiste, bien au contraire. Les nouveautés, qui occupent une place très secondaire, ne touchèrent qu'une toute petite minorité de privilégiés. C'est donc à une redistribution des rôles que ce livre est consacré, afin de proposer une autre réalité de la Renaissance française, celle que la majorité des individus vécurent, celle qui faisait leur quotidien. L'auteur montre notamment qu'il ne s'agissait alors pas d'inventer un monde nouveau, mais bien de rétablir une splendeur passée, un âge d'or où les hommes vivaient en harmonie, épargnés des fléaux bien réels de l'époque : les guerres, les épidémies et les famines. Bref; que le désir d'un retour à un passé fantasmé l'emportait sur la conviction de vivre un grand bond en avant. Une remise en perspective salutaire servie par une plume exemplaire.
Entre le XVIe siècle et le début du XXIe, la place, l'écriture, le statut et la réception de l'histoire n'ont cessé d'évoluer, pour aboutir aux formes que nous lui connaissons aujourd'hui. Didier Le Fur montre ainsi que, après la Renaissance, l'explication du passé et de l'histoire du monde par les églises chrétiennes décline, en même temps que naît l'idéologie du progrès, qui donnera ensuite naissance à la science de l'histoire actuelle.
Particulièrement original, porté par un historien capable d'interroger sa pratique comme sa matière, ce formidable texte permet de sortir du débat sclérosant opposant roman national et histoire mondiale, débat dont on peut questionner l'intérêt, puisque les deux notions portent un discours militant et sont francocentrés (malgré l'apparent paradoxe pour la seconde école). Et l'auteur de conclure qu'en réalité l'écriture de l'histoire en France, à l'image de ces deux courants, est toujours largement influencée par l'imaginaire chrétien, ce qu'il serait peut-être intéressant de questionner.
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François Ier reste dans la mémoire collective comme un souverain magnifique, roi chevalier, prince galant, amoureux des lettres et des arts, incarnation d'un temps réputé glorieux à jamais perdu, celui de la Renaissance française. Sa mort fut-elle aussi aussi exemplaire ?
Depuis 1545, les rumeurs sur la mort de François Ier circulaient dans toutes les cours européennes. L'homme avait cinquante-deux ans. L'allure fringante du vainqueur de Marignan n'était plus qu'un lointain souvenir.
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Le 28 juin 1559 eut lieu la dernière joute d'Henri II. Son courage face à la souffrance le hissèrent au panthéon des rois. Aux yeux de la postérité, son héroïsme racheta un bilan plus contrasté et contestable, en particulier dans la radicalisation qu'il initia envers les protestants. C'est l'histoire de des derniers jours du souverain qui est racontée ici, une agonie qui prendra fin le 10 juillet 1559.
Si l'on vous dit XVIe siècle, vous pensez immédiatement à la Renaissance, à Chambord, et à Catherine de Médicis. Peut-être aussi à Rabelais, aux guerres de Religion et à la Saint-Barthélemy. Mais, que savons-nous des origines de la fraise et de l'invention de la braguette qu'arbore si fièrement François Ier sur ses portraits ? Du langage peu châtié et fort imagé qu'on pouvait entendre de la cour à la rue ? Des origines de la cédille et des différents traitements inventés pour combattre une nouvelle maladie, la syphilis. Enfin, comment un animal aussi ridicule que le coq a-t-il été choisi comme faire-valoir à une nation ?
En abordant le XVIe siècle par des entrées aussi variées qu'inattendues, mêlant le culturel, le militaire, le politique et le religieux, dosant savamment l'anecdote croustillante, les événements majeurs et la recherche historiographique la plus pointue, ce Dictionnaire de curiosités nous offre un kaléidoscope haut en couleur, qui restitue la complexité et la richesse d'une époque majeure de l'histoire de France.
Deuxième fils de France, Henri II n'était pas destiné à régner. La propagande de François Ier le négligea, trop occupée à fabriquer pour son frère aîné un destin hors du commun. L'historiographie construisit alors une légende noire, décrivant un règne sans enjeu ni relief. Ce prince méritait un autre traitement. Roi à 28 ans, Henri II a régné sur la France de 1547 à 1559. Comme ses prédécesseurs depuis Charles VIII, il rêva d'édifier un empire. Il fut alors présenté comme celui qui pouvait pacifier le monde, guérir le peuple chrétien de ses souffrances et préparer l'avènement de l'âge d'or. Il pensa d'abord que ce serait par l'Italie qu'il prendrait forme. Son mariage avec Catherine de Médicis exprime cette ambition. Roi guerrier, Henri II lança ses armées contre Edouard VI d'Angleterre, puis contre Charles Quint, son fils Philippe II d'Espagne et enfin Mary Tudor. Soutenu par Anne de Montmorency, il recouvra Boulogne et imposa la présence française en Écosse. La campagne triomphale de 1552 en Allemagne et la très symbolique prise de Calais par le duc de Guise, en 1558, devaient être de nouvelles étapes vers l'empire universel. Sa mort accidentelle lors d'un tournoi durant l'été 1559 interrompit net ses projets, chargeant la toute récente paix du Cateau-Cambrésis d'une lourde amertume et paraissant marquer la fin de l'ambition impériale de la royauté française. Il n'en est rien. L'idéal demeure. Cet empire, les Français le réalisèrent ailleurs et autrement.
Procès, tortures et bûchers ; images de douleurs, de feu et de sang : voilà ce qu'évoque ordinairement l'Inquisition. Pourtant, ce tribunal pontifical créé par Grégoire IX entre 1231 et 1233 avait selon l'Église catholique une noble mission : sauver les âmes et défendre la chrétienté. Pour ce faire, elle s'était levée contre des dissidences religieuses qui sévissaient déjà depuis un siècle à travers toute l'Europe, et notamment dans le midi de la France. Ces hérétiques, cathares ou vaudois, qui aspiraient à une autre pratique de la religion chrétienne, menaçaient l'unité et la puissance de l'Église romaine. S'il est vrai que cette dernière autorisa à pratiquer la torture et que ses proies périrent parfois dans les flammes du bûcher du pouvoir séculier, la mise à mort devint plus rare dès la fin du XIIIe siècle. L'Inquisition aurait pu disparaître avec la fin des grandes hérésies, mais la stigmatisation de la sorcellerie, comme nouveau mal capable de détruire l'Église, lui permit de confirmer une autorité jusqu'à la toute fin du Moyen Âge. Avec brio, Didier Le Fur corrige les idées reçues, éclaire d'un jour nouveau la justice inquisitoriale en France au Moyen Âge et met en évidence certaines falsifications de l'histoire, privilégiant ainsi la vérité historique aux dépens de la légende.