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David Pontille
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Qu'ont en commun une chaudière, une voiture, un panneau de signalétique, un smartphone, une cathédrale, une oeuvre d'art, un satellite, un lave-linge, un pont, une horloge, un serveur informatique, le corps d'un illustre homme d'État, un tracteur ? Presque rien, si ce n'est qu'aucune de ces choses, petite ou grande, précieuse ou banale, ne perdure sans une forme d'entretien. Tout objet s'use, se dégrade, finit par se casser, voire par disparaître. Pour autant, mesure-t-on bien l'importance de la maintenance ? Contrepoint de l'obsession contemporaine pour l'innovation, moins spectaculaire que l'acte singulier de la réparation, cet art délicat de faire durer les choses n'est que très rarement porté à notre attention.
Ce livre est une invitation à décentrer le regard en mettant au premier plan la maintenance et celles et ceux qui l'accomplissent. En suivant le fil de différentes histoires, ses auteurs décrivent les subtilités du " soin des choses " pour en souligner les enjeux éthiques et la portée politique. Parce que s'y cultive une attention sensible à la fragilité et que s'y invente au jour le jour une diplomatie matérielle qui résiste au rythme effréné de l'obsolescence programmée et de la surconsommation, la maintenance dessine les contours d'un monde à l'écart des prétentions de la toute-puissance des humains et de l'autonomie technologique. Un monde où se déploient des formes d'attachement aux choses bien moins triviales que l'on pourrait l'imaginer.
Prix 2023 de l'Académie d'Architecture du Livre d'architecture -
Une journée avec Bruno Latour
Collectif
- Presses des Mines
- Sciences de la matière
- 31 Octobre 2024
- 9782385426095
Bruno Latour (1947-2022) lègue un héritage intellectuel considérable dont il a posé de nombreux jalons durant ses vingt-cinq années au Centre de Sociologie de l'Innovation (CSI), s'y faisant, tour à tour et à sa manière, anthropologue des sciences et des techniques, théologien politique, philosophe enquêteur. Cet ouvrage prolonge la journée en son hommage organisée par le CSI en octobre 2023 à l'École des Mines de Paris. Conçu comme un recueil de témoignages, il propose d'exposer des pistes de conversation avec l'oeuvre de Bruno Latour tracées aussi bien par des membres du CSI, des compagnons de route, que plusieurs chercheuses et chercheurs que celui-ci a inspiré.es ou dérouté.es. Ont contribué à ce recueil : Madeleine Akrich, Kristin Asdal, Michel Callon, Béatrice Cointe, Didier Debaise, Jérôme Denis, Jean Goizauskas, Christelle Gramaglia, Antoine Hennion, Bruno Karsenti, Brice Laurent, John Law, Alexandre Mallard, Léone-Alix Mazaud, Morgan Meyer, Fabian Muniesa, Dominique Pestre, David Pontille, Vololona Rabeharisoa, Solène Sarnowski, Simon Schaffer, Roman Sole-Pomies, Isabelle Stengers, François Thoreau, Dominique Vinck, Steve Woolgar.
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What does a coffee machine, a car, road signs, a smartphone, a cathedral, a work of art, a satellite, a bicycle, a washing machine, a bridge, a watch, a computer, the body of a prominent politician and a tractor have in common? Pretty much nothing - except for the fact that, no matter how small, large, important or insignificant something is, it rarely survives without being cared for. Every object eventually experiences wear and tear, it deteriorates, stops working or breaks down. But are we giving the care of things the recognition it deserves? A counterpoint to our modern obsession with innovation but less striking than the one-off act of restoration, the delicate act of making things last rarely attracts our attention.
This book disrupts our dominant narratives by putting those individuals skilled in the art of maintenance front and centre. Jérôme Denis and David Pontille shine a spotlight on the subtle aspects of caring for things, tracing the stories of those involved and, with them, the ethical challenges raised and political lessons learned. These people demonstrate a sensitivity and attentiveness to fragility; they encourage us to cultivate a material diplomacy in which wear is accepted and our relation to things becomes a matter of negotiation and compromise - a far cry from the frenetic rhythm of planned obsolescence inherent in hyper-consumerism. Maintenance demarcates the contours of a world in which we have relinquished the human longing for unlimited power and technological autonomy, a world where our attachment to things is more profound than we ever imagined.