Et si la hausse du prix du pétrole était le début d'une salutaire crise de désintoxication ? Et s'il fallait encourager cette hausse, voire l'accentuer ? Si l'énergie ne vaut rien - car elle est incroyablement sous-évaluée - c'est que ni l'épuisement des ressources en pétrole, ni le coût du changement climatique, ne sont inclus dans son prix. Par un surprenant tour de passe-passe, il s'avère que le PIB peut croître tandis que nous allons droit dans le mur. Nous vivons donc dans l'illusion d'une source d'énergie inépuisable et bon marché, illusion qui nous masque les catastrophes climatiques, économiques et politiques à venir.
Il est temps pour chacun de nous de se montrer réaliste. Une taxe progressive et volontaire sur le pétrole profiterait non seulement à la nature, mais nous protègerait nous-mêmes, à commencer par les plus modestes, face aux mutations économiques à venir. Une idée forte et iconoclaste, pour un livre qui devrait inciter au débat.
Site de Jean-Marc Jancovici
L'urgence climatique se heurte à un redoutable problème de financement. Aucune stratégie financière classique n'est en mesure de mobiliser rapidement les sommes considérables qui sont en jeu. Bien que libérée des contraintes matérielles, la politique monétaire ne s'est malheureusement pas encore libérée des dogmes qui la restreignent. Pourtant, l'histoire a montré à maintes reprises (reconstruction économique de l'Allemagne dans les années 1930, New Deal américain, reconstruction de la France après 1945, politique monétaire expansionniste en Chine) que les mécanismes monétaires peuvent être utilisés de manière ciblée et efficace pour répondre aux grands défis du moment. Le climat en est un et appelle un Green New Deal qui, proposent les auteurs, pourrait résulter de la création monétaire mise au service de projets écologiquement vertueux. Bousculer l'économie traditionnelle pour sauver la planète ? On commence quand ? Alain Grandjean, membre du Haut Conseil pour le climat, est président de la Fondation Nicolas Hulot. Nicolas Dufrêne, spécialiste de politique monétaire, est haut fonctionnaire et directeur de l'Institut Rousseau.
L'époque est riche en événements et situations où l'expertise scientifique est sommée de se prononcer. Quittant les laboratoires pour descendre dans la rue, elle doit affronter les lobbies industriels, les médias, et composer avec des stratégies politiques et économiques qui lui sont étrangères. La « vérité » scientifique, toujours temporaire et fragile, sort souvent malmenée de ce combat inégal. Comment faire en sorte que la science devienne la meilleure alliée de la démocratie ? C'est un vaste chantier auquel s'est attelé depuis vingt ans le Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot. À partir d'exemples concrets, dont au premier chef la question du climat, il a patiemment démêlé l'écheveau d'intérêts particuliers et de modes de pensée obsolètes qui mènent à s'opposer systématiquement aux avancées de la science et à maintenir un commode statu quo (business as usual et « après moi le déluge »), même lorsque l'avenir de la planète est en jeu. Ces analyses éclairantes montrent la voie d'une meilleure dissémination de la pensée scientifique permettant à tout citoyen de décider en toute indépendance de son avenir. Ces mesures pour une saine prise en compte de la science dans le débat et l'action politiques se résument en un « pacte scientifique » en cinq points, quinze ans après le « pacte écologique » proposé par la même Fondation. Par le Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot, sous la direction d'Alain Grandjean et Thierry Libaert. Avec la participation de Loïc Blondiaux, Nicolas Bouleau, Dominique Bourg, Philippe Cury, Marc Dufumier, Marie Duru-Bellat, Jean-Baptiste Fressoz, François Gemenne, Gaël Giraud, Pierre-Henri Gouyon, Jean Jouzel, Marc Lachièze-Rey, Éloi Laurent, Jean-Dominique Lebreton, Marie-Antoinette Mélières, Corine Pelluchon, Michel Prieur, Cécile Renouard, Laurence Scialom, José Tissier.