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La vie d'Aya Cissoko bascule à tout jamais en 1986 : elle perd sa petite soeur et son père dans un incident criminel. Puis c'est au tour de son petit frère de perdre la vie l'année d'après. Alors que sa mère subit greffes et complications postopératoires, la jeune Aya trouve refuge dans la boxe. Elle y prend goût et excelle dans cette discipline. Les victoires et les sacres s'enchaînent jusqu'à l'ultime blessure. Pour cette fille d'émigrés maliens, la boxe est une renaissance.
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Tout le monde, au Seuil et dans les milieux littéraires, sait ce qui est arrivé à Lydie Violet (atteinte
d'une tumeur au cerveau, inopérable, lui laissant une estimation de huit ans de vie). Ayant
rencontré Marie Desplechin, elle s'est laissée convaincre de faire un livre du malheur qui lui est
advenu et de son existence depuis le jour où elle s'est effondrée dans son bureau chez Grasset.
Lydie et Marie ont passé de longs mois ensemble à se parler, à s'interroger, à avancer dans le
récit, à reculer, à inventer à tâtons la façon de faire le livre ensemble, le ton et le contenu. Leur
récit, à la première personne, comme si elles n'étaient qu'un seul auteur (elles expliquent comment
elles y sont parvenues, dans l'avant-dernier chapitre) est une réussite exceptionnelle.
On est bouleversé, bien sûr, mais on rit souvent aussi de la drôlerie avec laquelle sont rapportées
certaines situations. La rage (et parfois la férocité) que manifeste la narratrice dans son combat
pour exister sans être réduite au rôle de malade inconcevable, secoue le lecteur, le ramène à la
relativité de ses propres malheurs et l'indécence de ses gémissements. C'est une leçon de vie que
contient ce livre terrible.
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Agnès s'efforce d'écrire une lettre commençant par les mots : " Cher Rémi ", y renonce, et part vivre à l'hôtel.
Rien ne prouve qu'elle a raison.
Pendant ce temps, Christiane s'initie aux haïku et fait d'une pierre deux coups : elle épouse Oliver et se débarrasse de l'intolérable Anne-Lise.
Et puis, il y a les autres.
Celle qui a quitté son mari et ses enfants pour s'installer chez son cousin Gérard, parce qu'elle préférait s'endormir toute seule, le soir, dans son lit.
Ou l'amie d'Hélène, celle qui a couché avec le vendeur de Kiwis.
Drôles d'histoires.
Le genre d'histoires que les filles sont supposées se raconter entre elles (mais est-ce bien certain ?), et qui ennuient les garçons (c'est du moins ce qu'ils prétendent).
Avec une grâce et une férocité qui n'appartiennent qu'à elle, Marie Desplechin capture ces huit moments de vérité.
Cette petite-fille de Grace Paley et de J.D. Salinger appartient en effet à une génération d'écrivains français qui a appris à conjuguer sa sensibilité à tous les temps de l'ironie.
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Onze petites nouvelles incisives et drôles nous promènent dans des univers très différents : des histoires amoureuses avec ou sans amour, des rencontres ordinaires et des histoires de boulot parfaitement farfelues. Avec son style sobre, sa générosité et cette faculté à saisir les petits riens de la vie pour en faire de grands livres, Marie Desplechin exprime ici toute la diversité de son talent. Ces nouvelles, s'autorisant parfois de surprenants détours vers le polar ou la science-fiction, s'inscrivent dans la lignée de Trop Sensibles et de Sans moi.
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" ne réveillez pas le dragon qui dort.
" telle pourrait être l'injonction que les personnages de ce livre s'adressent à eux-mêmes. et que, bien sûr, ils refusent d'entendre. a cause de ce malentendu, chacun d'entre eux plonge dans son enfer personnel. rêves, obsessions, hallucinations, transe, possession, tous sont victimes d'une illusion analogue. jusqu'au moment oú le cauchemar devient réalité. dragons parle du peu de fiabilité du réel. après l'univers intimiste de sans moi, marie desplechin fait passer sur ce roman le souffle de l'imaginaire, avec une virtuosité et une force d'émotion rares.
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Que faire d'une jeune femme qui s'installe chez vous, sous prétexte qu'elle n'a pas de domicile et qu'elle s'entend bien avec vos enfants ? son portrait, peut-être.
Enfant de la ddass, fille des rues, " fourmi " pour un dealer et prostituée occasionnelle, olivia porte en elle un passé chargé et un présent hasardeux. avec elle, c'est un peu de la violence et de la corruption du monde qui frappe à votre porte. ingénue professionnelle, libertine à son insu, cette accidentée de la vie est pleine d'une énergie vitale qui fait craquer toutes les digues. dans ce livre cruel à force de justesse, marie desplechin effleure, sans crainte de faire mal, nos zones sensibles : les faux-semblants, trahisons infimes, petits accommodements sans importance où se joue chaque jour notre survie morale.