Bernard Ollivier aura cheminé, la retraite venue, d'un bout à l'autre de l'Asie, d'Istanbul à Xi'an, en longeant l'ancienne route de la Soie. Quatre années passées les chaussures aux pieds, essentiellement à la belle saison, afin de pouvoir franchir les hauts cols d'Anatolie et du Partir impraticables en hiver. Quatre années racontées au fil des jours dans un récit qui n'est en rien l'évocation d'un exploit mais bien le partage d'une aventure humaine rare, par un voyageur émerveillé allant de rencontre en rencontre et qui constate que son projet lui est aussi mystérieux que le monde.
Un jeune savant russe débarque en 1871, à l'âge de vingt-cinq ans, sur les côtes de Nouvelle-Guinée, alors l'une des régions les plus inhospitalières et les méconnues du globe. Brumes continuelles, pluies et orages torrentiels, forêts impénétrables, montagnes inaccessibles, Papous à la réputation de cannibales bien établie ont jusque-là découragé les coeurs les plus vaillants.
Cependant, en dépit des fièvres, plongé dans un environnement humain et naturel des plus terrifiants, Mikloukho-Maklaï s'accroche plus d'un an à son bout du monde.
Sa philosophie tranquille, son courage invraisemblable et sa force de caractère stupéfient les indigènes dont il apprend la langue et devient l'ami. Il ne fera par la suite que de brefs retours à la civilisation : ce sage admiré par Tolstoï, mais que d'autres prendront pour un fou, ne cessera de revenir vers son paradis sauvage, nous livrant un trésor ethnologique et humain d'une valeur inestimable.
Gérard de Cortanze livre ici une reconstitution sensible de la vie de Frida Kahlo (1907-1954).
Pour raconter cette figure mythique de l'art du xxe siècle, il choisit de mettre en lumière, de manière tout à fait subjective, des rencontres ou des événements qui ont marqué son existence et imprégné sa création. On y croise donc, tout au long des sept courts chapitres, son compagnon Diego Rivera bien sûr, mais aussi la photographe-portraitiste Gisèle Freund ou Léon Trotski, réfugié au Mexique et dont elle a été la maîtresse.
L'image du tailleur rose de Jackie Kennedy maculé du sang de son époux assassiné a fait le tour du monde. Il était signé Chanel. Comment une petite orpheline abandonnée par son père derrière les hauts murs d'un couvent est-elle devenue la célèbre « Mademoiselle » à la tête du « plus grand empire construit par une femme » ? Créatrice de la « petite robe noire », du parfum « N° 5 », du bijou fantaisie, de la marinière, du sac matelassé et de tant d'autres classiques, Coco Chanel fut également la discrète mécène de Cocteau, Radiguet, Stravinski, Reverdy. Elle eut la gloire, l'argent, des amants riches et célèbres, mais aussi des hommes aux engagements troubles. Comme troubles furent aussi les siens dans les années 39-45, sous l'occupation allemande. Coco Chanel, dame de fer dans son genre, n'en reste pas moins une extraordinaire actrice et un témoin de son temps.
Seconde épouse de Jean-Sébastien Bach, Anna Magdalena nous raconte ici la vie quotidienne de sa famille. Mariée avec le célèbre compositeur un an tout juste après la mort de sa première femme, avec qui il avait eu sept enfants, Anna Magdalena donne naissance à treize enfants. Elle nous narre aussi le processus de création, l'exaltation de Jean-Sébastien Bach qui, lorsqu'elle l'a connu, venait d'accoucher, entre autres oeuvres, des Concertos brandebourgeois, de la première partie du Clavecin bien tempéré et des Suites pour violon et violoncelle.
Dès sa parution, ce livre a obtenu un immense succès à travers le monde, bien au-delà du cercle des mélomanes. Il est même porté à l'écran en 1968.
Née Catherine Marie-Agnés Fal de Saint Phalle à Neuilly-sur-Seine en octobre 1930 et morte à San-Diego (Etats-Unis) le 21 mai 2002, mannequin pour Vogue, Life ou encore Elle, plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films, Niki de Saint-Phalle fut d'abord chanteuse. Elle ne suivit pas d'enseignement artistique, mais commença à peindre en 1952. En 1961, elle devient membre du groupe des Nouveaux réalistes et se marie avec l'artiste Jean Tinguely en 1971. Elle est connue pour ses séries comme Les Tirs, les Nanas, la Fontaine Igor Stravinski à Paris devant Beaubourg, ou le Jardin des Tarots à Capalbio en Toscane.
Ce livre présente le Manuscrit Fischhoff (1804-1818), qui rassemble les carnets de notes de Beethoven et le testament d'Heiligenstadt, une lettre déchirante que le compositeur adresse à ses frères au soir de sa vie. Destinées à rester privées, les notes laissent apparaître Beethoven tel qu'il a réellement été dans sa vie, en marge de son art, préoccupé de choses grandes ou petites, mais toujours immédiates et urgentes pour lui-même, en intime relation avec son isolement et son génie. Partout on retrouve l'homme, son originalité irréductible et son intégrité farouche et têtue.
Le film Séraphine réalisé par Martin Provost en 2008 a obtenu sept césars.
Voici l'exceptionnelle histoire de Séraphine Louis, née en 1864 dans une famille pauvre de l'Oise et devenue, avec la gloire, « Séraphine de Senlis ». Orpheline, elle semblait pourtant vouée à un tout autre destin : un quotidien de femme de ménage qu'elle tenta de fuir par le rêve et la prière. Jusqu'au jour où, cédant à une injonction mystique, Séraphine se mit à peindre ! Sortirent alors du néant des toiles chatoyantes où les fleurs, les arbres et les fruits, tantôt sensuels ou inquiétants, éclataient avec une force incroyable. Wilhelm Uhde, collectionneur parisien et découvreur de Picasso, de Braque et du Douanier Rousseau, croisa la route de cette artiste hors du commun et ne s'y trompa pas...
La faim.
La folie et la mort : c'est ce que rencontrèrent la quasi-totalité des membres de la petite équipe de scientifiques américains conduite par le lieutenant Creely. qui partit le 4 juillet 1881 à la conquête du pôle Nord. Entamée dans l'enthousiasme, l'expédition prévue pour un an en durera trois : le bateau va s'égarer dans les solitudes glacées et le voyage tourner au cauchemar. Cette aventure tragique nous est connue grâce aux notes rédigées par Greely lui-même, rescapé du drame.
Des notes évoquant la monotonie des nuits, la paralysie intellectuelle, les tempêtes, les paysages sinistres et effrayants, les tentatives d'hivernage dans des conditions inhumaines, l'abandon des chiens esquimaux, la mort lente. L'une des pages les plus stupéfiantes - les plus sombres, surtout - de l'histoire des explorations.
Au début du siècle précédent, le pôle Sud constituait encore une des dernières terra incognito de la planète. Von Drygalski, Nordenskjöld, Charcot, Scott, tous avaient été vaincus par les glaces. Mais, à bord du Discovery de Scott, un homme se jure de revenir à la charge : le bouillant sir Ernest Shackleton. Il vend tout ce qu'il possède et arme en 1908 un petit phoquier. Un défi fou ? Des vents d'une violence inouïe, des températures extrêmes, la faim et des crevasses à chaque pas, voilà ce qui attend Shackleton et ses compagnons sous le soleil rasant du pôle. Le récit intégral et illustré, publié en 1910 par la revue Le Tour du monde, de la prodigieuse expédition de l'un des plus grand héros de l'aventure polaire. Le célèbre géologue polaire Raymond Priestley résumait ainsi les mérites des trois plus grands explorateurs de l'Antarctique : " Comme chef d'expédition, donnez-moi Scott. Pour un raid rapide et efficace, Amundsen... Mais quand l'adversité vous entoure et que vous ne voyez pas d'issue, agenouillez-vous, et priez que l'on vous envoie Shackleton. " On ne saurait mieux évoquer la personnalité de l'illustre Sir Ernest (1874-1922), dont les voyages sont autant de chroniques de l'impossible.
Suisse, canton de Berne, fin du XIXe siècle.
On vivote entre misère et exploitation, entre les étables et une industrie horlogère encore balbutiante. Une série de conférences de Bakounine à Saint-Imier en 1871, plein de l'ardeur de la Commune de Paris, éveille l'idée qu'une autre vie est possible.
En juin 1873, dix jeunes femmes font le pari insensé de bâtir, à l'autre bout du monde, une communauté où régnerait « l'anarchie à l'état pur ». Valentine, dernière survivante des « dix petites anarchistes », nous fait le récit de cette utopie en acte qui les conduit de Suisse en Patagonie jusqu'à Buenos Aires, en passant par l'île de Robinson Crusoé.
Extraordinaire épopée de femmes soudées par un amour farouche de la liberté, ce livre est aussi, et peut-être avant tout, une émouvante collection de portraits de femmes fortes, magnifiques de courage qui, comme le dit l'auteur, « prouvent que l'utopie peut être un principe de vie ».
La saisie en 2016 d'une Vénus au voile attribuée au maître de la Renaissance Lucas Cranach, de la collection du prince de Liechtenstein, révèle un scandale comme le monde de l'art n'en a jamais connu. L'un après l'autre, des tableaux passent sous le microscope de laboratoires américains et européens. Brillantes contrefaçons d'un maître faussaire ? Authentiques chefs-d'oeuvre du passé ? Ou tout simplement honorables copies d'époque ? Pendant cinq ans, à travers la France, l'Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis, Vincent Noce enquête pour retracer l'origine de ces tableaux et c'est ainsi qu'il rencontre un homme retiré en Émilie, Giuliano Ruffini. Il proclame son innocence, mettant en cause marchands, experts, conservateurs et historiens d'art. Vrais ? Faux ? Chacun des protagonistes livre sa part de vérité dans une affaire passionnante qui ébranle tous les fondements du marché et de l'histoire de l'art.
Chacun sait que l'Orient-Express, le train mythique qui relie Paris à Istanbul, a inspiré la fiction dès sa mise en service en 1883. Mais le public n'en a guère retenu que les noms d'Agatha Christie, de Graham Greene ou de Paul Morand. Pourtant, cette littérature est aussi abondante que méconnue. Dès 1914, elle aborde par exemple de grandes thématiques telles que le luxe et la luxure, le brigandage, le complot et l'imaginaire d'une plus grande Europe. La Belle Époque explore plus particulièrement les paradoxes de cet imaginaire, de la séduisante madone des sleepings au train de l'angoisse. Avant que le second vingtième siècle ne balance entre la critique, la parodie et la nostalgie d'un monde perdu.
De Jean Giraudoux à Graham Greene, d'Apollinaire à Agatha Christie en passant par Lawrence Durrel, Edmond About ou Albert Londres, Blanche El Gammal nous offre une anthologie de textes célèbres et oubliés et nous fait voyager de manière singulière dans l'Europe du siècle dernier, entre exotisme, propagande, fantasmes et désillusions.
Martin Eden (1909), l'un des plus romanesques parmi les romans de London, peut se lire entre les lignes comme une sorte d'autobiographie. Martin, ouvrier devenu écrivain, n'arrive plus à se reconnaître dans le prolétariat dont il est issu, mais vomit la bourgeoisie qui lui tend les bras. Amoureux d'une jeune fille riche, il comprend que sa place ne sera jamais auprès d'elle, refuse les compromissions qui lui permettraient de la conquérir. Se devinant voué à la solitude et à l'échec, il décide de précipiter sa fin.Martin Eden, le chef-d'oeuvre de Jack London : dans une traduction pour la première fois fidèle à l'original.
Tatarstan, Russie, années 1930. À l'âge de quinze ans, Zouleikha est mariée à un homme bien plus âgé qu'elle. Ils ont eu quatre filles, mais toutes sont mortes en bas âge. Pour son mari et sa belle-mère presque centenaire, très autoritaire, Zouleikha n'est bonne qu'à travailler. Un nouveau malheur survient : pendant la dékoulakisation menée par Staline, le mari est assassiné et la famille expropriée. Zouleikha est alors déportée en Sibérie, destination qu'elle atteindra après un voyage en train de plusieurs mois au cours duquel elle découvre qu'elle est enceinte.
Avec ses compagnons d'exil, paysans et intellectuels, chrétiens, musulmans ou athées, elle participe à l'établissement d'une colonie sur la rivière Angara, loin de toute civilisation : c'est là qu'elle donnera naissance à son fils et trouvera l'amour. Mais son éducation et ses valeurs musulmanes l'empêcheront longtemps de reconnaître cet amour, et de commencer une nouvelle vie.
2073...
dans une amérique revenue à l'état de nature, un vieillard raconte à ses petits-enfants, des sauvageons illettrés, comment, soixante ans plus tôt, une pandémie a dépeuplé la terre et ruiné toute civilisation. un texte d'une étonnante puissance prémonitoire, écrit par london peu avant sa propre mort et juste avant la grande guerre - comme s'il prévoyait le chaos dans lequel le monde allait sombrer, mais aussi un récit d'anticipation apocalyptique qui éveille d'étranges résonances dans les temps troublés que nous vivons...
l'an 2013 est proche, qui sait ce qu'il peut nous réserver ? quatre autres nouvelles nous permettent d'approfondir cet autre versant, méconnu mais essentiel, de l'oeuvre du grand jack : celui du fantastique, dans lequel il se révèle le digne héritier d'edgar poe. avec cet ouvrage, la collection " libretto " poursuit la publication - dans des traductions nouvelles ou entièrement revues - de l'essentiel de l'oeuvre de jack london : où l'on découvre enfin le vrai visage d'un écrivain qui reste, mieux que jamais, à la source de notre modernité.
Dans un monde où l'on a perdu la technique permettant la fabrication du papier ainsi que la maîtrise de l'écriture, Bertram, un baladin d'un monde ancien, entreprend de parcourir le pays des Terres-Hautes avec son luth pour collecter les histoires et les transmettre par la chanson.
Membre de la Guilde des musiciens célèbre dans toute la contrée, il jouit d'une grande renommée. Mais il est victime d'un vol : son précieux luth a disparu. C'est en compagnie de la jeune Sans-Nom qui dit connaître l'identité du voleur qu'il part à la recherche de son instrument.
En 1947, Thor Heyerdahl et ses cinq équipiers se lancent l'incroyable défi de parcourir 8 000 kilomètres à travers le Pacifique sur un radeau de balsa, reproduction exacte des radeaux préhistoriques des Indiens d'Amérique du Sud. Partant de Callao - Pérou -, ils naviguent vers les îles polynésiennes de Tuamotu à bord du Kon-Tiki afin de prouver au monde que les ancêtres des Incas étaient allés en leur temps peupler la Polynésie. Cette traversée donna lieu à l'un des plus passionnants récits d'aventures, à la portée universelle. À contre-courant des théories de l'époque, Heyerdahl a en effet contribué, par cette expédition, à bouleverser les idées reçues sur l'origine de ces peuples.
LE LIVRE :
Hiver 1941. Concevoir l'impossible. Refuser que d'autres choisissent pour vous une mort lente et fuir, fuir, en dépit de toute raison, poussé par une volonté farouche de reprendre sa liberté. Après avoir parcouru plus de 4 000 kilomètres en wagon plombé et à pied, à crever de froid pour rejoindre un camp au fin fond de la Sibérie glacée, un petit groupe de prisonniers décide de s'évader et de faire le chemin dans l'autre sens. Pour ces hommes venus de tous les horizons (un ingénieur américain, un droit commun russe, un officier de la cavalerie polonaise, un comptable...), s'échapper de cet enfer de glace ne sera que le début d'une aventure tout aussi extrême.
Souvent affamés, potentiellement la cible des locaux qui touchent l'équivalent d'un an de salaire pour la capture d'un fugitif, ils vont parcourir ensemble plus de 10 000 kilomètres en près d'un an, à travers la toundra, traversant les plaines de Mongolie, les fournaises du désert de Gobi, les sommets de l'Himalaya jusqu'à la Grande Muraille de Chine. Certains n'y survivront pas.
" Ce n'est pas de la littérature, c'est peut-être mieux que ça. " NICOLAS BOUVIER AUTEUR :
Polonais né à Prinsk, officier de cavalerie en 1939, Slawomir Rawicz est fait prisonnier par les Soviétiques dès les premiers jours de la Seconde Guerre mondiale et sera envoyé dans l'un des camps les plus durs d'URSS. Fort de sa propre expérience, il a voulu qu'il reste une trace du courage de ces bagnards perdus au bout du monde et il a relayé, dans son roman, aidé par un jeune journaliste, des récits d'évadés qu'il avait entendu. Il est décédé en Angleterre en 2004.
La présentation de Stefan Zweig s'ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l'attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C'est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l'écrivain russe est victime d'un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d'abord, puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s'est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l'humanité avec.
« Tout homme d'état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l'exemple de ce poète puissant qui se tortura l'âme parce qu'il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l'injustice de la terre. »