«La peur était pour le peuple iranien une compagne de chaque instant, la moitié fidèle d'une vie. Les Iraniens vivaient avec dans la bouche le goût sablonneux de la peur. Seulement, depuis la mort de Mahsa Amini, la peur était mise en sourdine : elle s'effaçait au profit du courage.»Fin 2022, au plus fort de la répression contre les manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, François-Henri Désérable passe quarante jours en Iran, qu'il traverse de part en part, de Téhéran aux confins du Baloutchistan. Arrêté par les Gardiens de la révolution, sommé de quitter le pays, il en revient avec ce récit dans lequel il raconte l'usure d'un monde : celui d'une République islamique aux abois, qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple.
«Toutes les sociétés gavées se repaissent d'aventures. Et lorsqu'il est question d'un vrai explorateur, par-delà le monde connu, lorsque cet explorateur est allé au-delà des limites humaines, peu importe qu'il ne sache pas écrire parce que la vie parle pour lui, la vie même, élémentaire, forcenée dans son obstination à se prolonger. Franklin devint l'homme qui mangea ses bottes et ce nom emporta toute raison, toute lucidité. Il avait offert à ses contemporains ce que seule l'aventure, dans sa nudité, peut dévoiler : une expérience métaphysique.»Le 11 juin 1847, dans sa demeure de Londres, lady Jane Franklin rêve de son mari, l'explorateur John Franklin, parti deux ans plus tôt en expédition dans le Grand Nord et dont elle est sans nouvelles. Dès lors, elle n'a plus qu'une idée en tête : le retrouver. Elle va remuer toute l'Angleterre victorienne, convaincre l'Amirauté d'envoyer des expéditions de secours, consulter des voyants, convoquer des fantômes.Épique et surnaturel, tragique et drôle, ce roman inspiré d'une aventure incroyable nous entraîne sur les traces d'un des plus célèbres explorateurs de l'Arctique, pour sonder le pouvoir du monde invisible et les abîmes de l'âme humaine.
Décidés à changer de vie, deux amis que tout oppose - Joseph, avocat d'affaires, et Roger, ex-braqueur - se sont installés dans une masure au milieu des bois. Un jour, ils découvrent sur une aire d'autoroute un bébé abandonné. Contre toute attente et le plus élémentaire bon sens, ils choisissent de le garder sans avertir la police. Heureusement, les deux compères ont de la suite dans les idées et un entourage aussi dévoué qu'inventif. Au contact de l'enfant, Joseph et Roger réparent peu à peu leurs blessures, leur solitude et leurs regrets. Mais une ombre venue du passé plane sur eux...L'auteur des Recettes de la vie revient avec une histoire aussi rocambolesque que tendre.
La fin de la guerre de Sécession vient tout juste d'être signée. Une bande de pillards commandés par Captain Sangre de Cristo et une sorcière sanguinaire surnommée Mother débarquent dans la vallée d'Ozark, en Arkansas. Ils s'installent dans la ferme des McEwen, massacrant les parents et la plus jeune des quatre filles de la famille, avant de poursuivre leur chevauchée meurtrière.Les trois soeurs survivantes n'auront de cesse de traquer cette horde pour se venger. Par monts et par vaux, au hasard de la reconstruction du Sud, elles vont finir par former une bande de femmes hors la loi à la recherche de ceux - tous ceux - qui ont détruit leur vie.Avec ce roman âpre et d'un noir profond, Pierre Pelot signe un époustouflant retour au western.
- Le dolmen dont tu m'as parlé, Johan, il est bien sur la route du petit pont ?- À deux kilomètres après le petit pont, ne te trompe pas. Sur ta gauche, tu ne peux pas le manquer. Il est splendide, toutes ses pierres sont encore debout.- Ça date de quand, un dolmen ?- Environ quatre mille ans.- Donc des pierres pénétrées par les siècles. C'est parfait pour moi.- Mais parfait pour quoi ?- Et cela servait à quoi, ces dolmens ? demanda Adamsberg sans répondre.- Ce sont des monuments funéraires. Des tombes, si tu préfères, faites de pierres dressées recouvertes par de grandes dalles. J'espère que cela ne te gêne pas.- En rien. C'est là que je vais aller m'allonger, en hauteur sur la dalle, sous le soleil.- Et qu'est-ce que tu vas foutre là-dessus ?- Je ne sais pas, Johan.
New York, 1949 : deux frères, Franz et Oskar Wertheimer, se rendent à La Havane pour un concert du légendaire Vladimir Horowitz. Franz se destine à une carrière de pianiste, Oskar se prépare à devenir médecin. À Cuba, leur route croise celle de Vladimir Horowitz : leur vie s'en trouve bouleversée à jamais. Que s'est-il passé pour que Franz renonce à ses ambitions artistiques ? Comment Oskar est-il devenu le psychiatre du maître ?Le vingtième siècle sert de toile de fond à ce récit construit comme une fugue, où le destin exceptionnel d'un des musiciens les plus célèbres de son temps se mêle à la vie ordinaire d'une famille exilée d'Europe centrale. Au fil des pages, Sviatoslav Richter et Arthur Rubinstein surgissent comme des rivaux, tandis que Horowitz est écarté de la scène par la dépression. Mais il peut compter sur sa femme Wanda Toscanini pour l'aider dans sa résurrection, alors que Franz Wertheimer doit assumer le train de vie de son imprévisible épouse.Roman de la musique, du choc culturel entre l'Est et l'Ouest, Fugue américaine est aussi une réflexion bouleversante sur la fragilité des êtres et sur leur capacité à vivre.
Je ne suis pas certaine d'avoir pleinement saisi ce qui m'est arrivé, ni ce qui m'a conduite à agir comme je l'ai fait. Certains matins, tout me semble limpide. À d'autres moments, je me vois comme un monstre, une créature que je ne reconnais pas, qui m'aurait possédée dans un instant de vulnérabilité. Mais je crois que cette image vient du regard des autres.
J'ai fait ce que je pouvais.
Il n'y a pas de morale à cette histoire. Tout ce que je sais, c'est que je vous dois les faits. Je vais donc m'attacher à les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capable. Ils m'emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M. "
Un homme transformé en chien par un quotidien millimétré ; des êtres privés de plaisir qui préfèrent devenir aveugles plutôt que de voir ce qu'ils ratent ; une femme, recluse depuis l'adolescence, qui tente de garder un lien lucide avec le monde en écrivant sa vie en poèmes ou une autre attendant sous la neige que son amant caché dans le verglas la prenne dans ses bras... Qui veille sans relâche derrière la petite lucarne qui ne s'éteint jamais ? Est-ce le grand-père voyant défiler sur Instagram l'arrogance de sa progéniture ou la mère qui couve son fils de tant de présence qu'elle l'efface ? Claire Castillon écrit la solitude, l'absence d'amour, l'incompréhension entre les êtres, mais aussi la lumière, l'espoir. De ces nouvelles surprenantes, parfois fantastiques, parfois grinçantes et drôles, se dégage un univers parfaitement singulier.
Par-dessous la peinture, le plâtre et le ciment, à l'intérieur des murs, au fond de l'invisible, je perçois quelque chose que j'arrive pas encore à nommer, quelque chose de foutrement féroce qui habite le bâtiment tout entier et qui me rentre dans les os. Qui fera bientôt partie de moi. Ici ne ressemble à nulle part. Ici n'obéit qu'à ses propres règles. Ici, il y a des Bas, des Hauts, des pairs et des impairs.Et quoi qu'il arrive, tout le monde passe par Ici.
Emma et Agathe Delorme sont soeurs. Elles ont grandi l'une contre l'autre, mais sont pourtant très différentes. Agathe, la plus jeune, bordélique et ardente, a toujours pris toute la place dans le bain, dans la chambre et dans le coeur d'Emma.Après cinq ans d'un silence inexpliqué, Emma donne rendez-vous à Agathe dans la maison de vacances : Mima, leur grand-mère adorée, n'est plus, il faut vider les lieux et faire le tri dans les souvenirs. Les soeurs Delorme ont une semaine pour tout se dire et rattraper le manque de l'autre. Parviendront-elles à réparer le passé ?Dans la beauté de cet été au Pays basque, où leur enfance cogne à la porte, résonne la force de leur histoire.Entre rires et larmes, un roman bouleversant et irrésistible.
Au sein du prestigieux internat privé de St. Stephen, dans l'idyllique campagne du Norfolk, se dresse une austère bâtisse victorienne assez laide et en manque cruel d'entretien : le dortoir de Fleat House. Lorsque le corps sans vie d'un élève y est découvert, le directeur s'empresse de conclure à un tragique accident. Mais l'enquêtrice londonienne Jazz Hunter n'est pas de cet avis. En tentant de pénétrer le microcosme fermé que constitue le pensionnat, celle-ci apprend que la victime était un jeune homme arrogant qui avait beaucoup d'ennemis...
Tandis que les mystères et les mensonges se multiplient, Jazz se retrouve plongée dans un monde fait de jeux de pouvoir, de dépendances émotionnelles et d'affaires inachevées. Bientôt, ce sont des secrets vieux de plus de trente ans qui refont surface, bien plus sombres que ce qu'elle aurait pu imaginer.Lucinda Riley excelle dans le roman policier. Version Femina.Captivant. Le Parisien week-end.Traduit de l'anglais par Élisabeth Luc.
Cinéma, littérature et poésie ... Sophie Marceau est publiée chez Seghers !
Les treize histoires et sept poèmes qui composent ce livre se répondent et se complètent : d'un décor à l'autre (plateaux de cinéma, jardins d'enfance, hôtels de luxe ou terrains vagues), les héroïnes (filles, jeunes femmes, amantes ou amoureuses, mères ou grands-mères) incarnent chacune à leur manière le sort d'être femme, qu'il s'exprime par un corps, un rôle, un héritage.
Au fil des récits, des fables, des fragments de vie, des poésies, il s'agit toujours de dévoiler un mystère, un secret, la part souterraine... Les mots s'insinuent comme il faut pour toucher ce qu'il y a à toucher, et dire ce qu'il y a à en dire. Avec finesse et intensité. Et c'est un plaisir de plonger dans ces textes - débordants d'imagination, de fantaisie, basculant souvent de l'observation la plus juste à une imprévisible drôlerie.
À trente-trois ans, Iris trimballe sa vie dans une valise.
Théo, dix-huit ans, a peu de rêves, car ils en foutent partout quand ils se brisent.
À soixante-quatorze ans, Jeanne regarde son existence dans le rétroviseur.
La jeune femme mystérieuse, le garçon gouailleur et la dame discrète se retrouvent par hasard et malgré eux dans une colocation. C'est le début d'une histoire pleine de surprises, celle de trois solitudes qui se percutent, de ces rencontres inattendues qui sonnent comme des évidences.Virginie Grimaldi trouve les mots justes. Une vraie peintre des sentiments. Marie France.Portée par l'écriture, l'humour et surtout la sincérité de l'autrice, ce très beau texte qui aborde sans tabou ni cliché la précarité, l'isolement, la vieillesse ou encore la perte d'un être cher, est une formidable leçon de vie. Le Parisien.
Marseillette, 1977. Dans le café qui l'a accueillie, étouffée, puis révélée, Carmen pleure sa nièce chérie. À plus de quarante ans, elle se rappelle les personnages qui ont changé sa vie. Ceux qui l'ont fait plonger, l'ont remise dans le droit chemin. Ceux qui ont su percer ses failles et écouter ses désirs. Sans oublier ses soeurs, dont elle partage les stigmates de l'exil mais refuse de suivre la route. Parce qu'après tant d'épreuves, Carmen aussi veut s'inventer un destin...
D'une hacienda en Espagne, où le franquisme fait rage, à la prison madrilène de Ventas en passant par un paquebot transatlantique, Olivia Ruiz nous embarque dans les tourments d'une histoire qui s'entremêle à la grande, où l'amour triomphe de la violence.Olivia Ruiz confirme magnifiquement son talent d'écrivaine. RTL.Irrésistible, ce tourbillon vertigineux a les couleurs et les excès, les audaces et la morale réinventée de l'univers de Pedro Almodóvar. Le Monde des livres.Olivia Ruiz écrit comme elle chante : en équilibre entre l'abrupt et la grâce, le rouge et le noir, le songe et la mémoire. Le Point.
«Il semblait que la colonisation n'avait été rien d'autre qu'un malentendu, une erreur dont les Français à présent se repentaient et que les Marocains faisaient semblant d'oublier.»Maroc, 1968 : tandis que Mathilde s'occupait du foyer, Amine est parvenu à faire de son domaine aride une entreprise florissante. Ils appartiennent désormais à une bourgeoisie qui prospère, fait la fête et croit en des lendemains heureux. Mais le retour de leur fille Aïcha, partie étudier en France, fait voler en éclats le glacis d'apparence qui figeait cette famille. Le modèle d'émancipation qu'ils croyaient incarner depuis l'indépendance n'est-il qu'une illusion ?Après Le pays des autres, Regardez-nous danser poursuit une fresque familiale vibrante d'émotions et de personnages inoubliables.
Déterminisme et misère sociale sublimés par la plume grinçante et savoureuse de Frédéric Ploussard...
Tout ce qu'il a toujours voulu pour Noël, Dominique, c'était une mobylette. Une belle. Une orange. Une qui l'emmènerait loin des Vosges. Évidemment, cette mobylette, il n'en a jamais vu la couleur. Bien des années plus tard, Dom traîne toujours ses presque deux mètres dans ce coin de France sinistré. Une famille disjonctée qu'il ne voit plus, une vie conjugale peu épanouie, un job d'éducateur au foyer d'aide sociale à l'enfance auprès d'ados absolument hors de contrôle... Calmer le jeu, juguler l'émeute : voilà son quotidien. Restent les champignons hallucinogènes, les copains, la fantaisie... Parce que, parfois, quand on doit faire sans, il faut bien faire avec.
Cet ouvrage a reçu le Prix Stanislas du premier roman et a fait partie de la sélection pour de nombreux prix littéraires.
La frontière entre la vie et la mort est peut-être plus trouble qu'il n'y paraît...
Une interpellation qui tourne au fiasco. Un officier admis à l'hôpital en urgence absolue. Pour le commandant Sharko, la lieutenant Lucie Henebelle et le reste de l'équipe, la déroute est totale. Violente. Mais la soif de justice est plus forte que jamais. Mis à l'écart le temps que l'IGPN tranche sur sa responsabilité, Sharko se lance alors dans des investigations en dehors de tout cadre légal. Une enquête dangereuse et éprouvante qui laissera des traces.
Du fin fond d'une abbaye ancestrale aux couloirs austères d'un hôpital psychiatrique, Sharko va être confronté à la folie et découvrir que lorsque la science ignore l'éthique, tout peut basculer.
Une enquête aussi sanglante que palpitante. Paris MatchHervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des héros de Mai 68. Ils seront bien mieux : les héros de leur propre destin.
Alors que Paris est à feu et à sang, que la Vème République vacille sur ses fondations, le corps d'une jeune fille est retrouvé, nu, mutilé, dans une position de yoga. Jean-Louis attaque l'enquête - il est flic. Hervé et Nicole le secondent - ils sont les amis de la victime.
Maos, hippies, yogis... Tout y passe. Le trio interroge, tâtonne, et bientôt trouve : le mobile des meurtres - car il y en a eu d'autres - est au bout du monde, en Inde. De Calcutta à Bénarés, les aventuriers remontent le temps et l'espace, jusqu'à, enfin, découvrir la stupéfiante vérité sur les rives du Gange, parmi les palais délabrés et les morts qui brûlent.
C'est tout ? Non : le mot de la fin, celui qui donnera toute sa cohérence à l'histoire, sera prononcé à Rome, sous les dorures et la pourpre du Vatican...
Hervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des enfants de leur siècle. Ils seront bien mieux : les enfants de leur propre karma.
Un karma rouge sang, comme un coeur prêt à éclater.
Avec plus de vingt romans, la plupart adaptés au cinéma ou à la télévision, Jean-Christophe Grangé occupe une place particulière dans le paysage du thriller français. En écrivant Les Promises (Albin Michel, 2021), il ouvre un champ nouveau, où l'Histoire interroge la fascination du Mal. Rouge Karma poursuit cette voie et rejoint les grands romans de la littérature française.